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Reçu avant avant-hierLongueur d'Ondes

Bilbao Kung-Fu

9 mai 2025 à 10:56

Où est passée l’innocence ?

 

Si on peut légitimement s’interroger sur le nom de ce groupe en provenance de Bordeaux, le titre du disque, lui, est clair. Où est passée l’innocence ? évoque bien entendu la poursuite des rêves de jeunesse, ici déclinés et décortiqués chanson après chanson. Il reflète la vie de jeunes adultes connaissant leurs premières désillusions avec une ambition qui n’a rien de démesurée vu le talent mis en œuvre, dans un ensemble impressionnant de maîtrise. Capables de viser haut et de toucher juste, les deux premiers singles disponibles étaient prometteurs. L’état de grâce continue ici. Quatorze titres, pas moins, pas plus et pas une note de trop non plus sur cet opus à la fois nostalgique et réfléchi. Les thèmes tournent autour de la dépression, de l’amour (toujours), et les pistes sont assez bien produites pour que l’on n’identifie pas leurs auteurs à une énième formation sortie de nulle part. Le trio évite en fait la plupart des pièges qui guettent les musiciens lambda : il s’inspire de ses aînés sans servilité, et ne tombe pas dans l’écueil qui menace Mad Foxes et consorts. La musique de Bilbao Kung-Fu aime le mélange des genres, les superpositions, les cassures et les accélérations. Leur son déchire le voile de la banalité pour dessiner des lendemains diablement tangibles. Certes, on pourrait craindre un feu de paille, un pétard mouillé, un emballement coupable. On préfère attendre que leur recette maison éclabousse le plus grand nombre. Attention, il se passe quelque chose…

 

Arno Jaffré

 


 

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Philippe Katerine

10 mai 2025 à 14:30

Zénith de Paris, 30 avril 2025

 

Les photos du concert mémorable de Philippe Katerine au Zénith de Paris dans le cadre de la tournée Zouzoutour sont à retrouver dans la galerie ci-après.

 

Photos : David POULAIN

 

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Reçu hier — 13 mai 2025Longueur d'Ondes

Landmarks

13 mai 2025 à 19:18

Au sommet du metal français

 

Deuxième plus gros groupe metal français derrière Gojira les Marseillais de Landmarks viennent de sortir un superbe nouvel opus The Darkest Place I’ve ever been. Entretien avec Kevin, leur batteur.

 

 

Quatre ans après Lost in The Waves, Landmarks revient avec un nouvel album qui les impose définitivement comme le plus gros groupe de metal français derrière Gojira. C’est peut-être ce statut d’énorme groupe qui a fait que ce disque arrive plusieurs années après leur précédent opus : « Nous nous étions toujours calés sur un album tous les deux ans jusqu’à présent mais nous avons beaucoup tourné ces dernières années. On a travaillé énormément de chansons pour ce nouvel album. On a bossé comme des fous pour délivrer le meilleur disque possible. L’an dernier nous avons tourné avec un single, “Creature”, comme seul nouveau matériel ce qui est rare. Là on s’est dit on ne va pas pouvoir faire une nouvelle tournée européenne sans nouvel album. »

 

Landmarks, ce qui est peu courant dans le metal-core, a sorti avec ce disque un concept-album : « Nous n’avons pas pensé à l’avance que nous ferions un concept-album. On a exploré des sujets autour des émotions, des immersions mentales. C’est vrai que dans le metal-core il y a cette dimension emo. Cela peut parler de l’amour, de la tristesse. Flo notre chanteur, ne parle pas de manière auto-biographique pour que ça touche le plus grand nombre. Cela reste vague pour cette raison. »

 

On l’oublie trop souvent mais Marseille qui est bien sûr la ville du rap est aussi une grande ville metal qui a vu émerger des groupes comme Dagoba puis plus tard Landmarks ou Novelists : « J’ai commencé la batterie à 14 ans en écoutant Dagoba ou Babylon Pression. Il y avait plein de groupes dans notre ville notamment une belle scène hard-core. Novelists sont arrivés avant nous. Ils reviennent aujourd’hui en force ce qui fait plaisir. »

 

Si Landmarks est bien évidemment un groupe metal il ne rejette pas, loin de là, le rap et ce style imprègne d’ailleurs parfois sa musique : « Nous assumons ça de plus en plus. Peut-être que si nous n’étions pas marseillais on aurait moins cette influence. Tu ne peux pas ne pas connaitre IAM ou la Fonky Family quand tu viens d’ici. Notre chanteur fait du rap depuis qu’il a quatorze ans. Il a sorti plusieurs mix tape. Sur le début du deuxième morceau de l’album “Creature” on s’est dit qu’on allait faire un rap old school. Tous les membres de notre groupe aiment le rap. Nous avons à la fois cette culture et celle hard-core. »

 

Landmarks, et c’est tout à leur honneur est un groupe qui côtoie aujourd’hui les sommets, qui est invité sur France Inter ou RTL2 mais qui ne renie pas pour autant ses racines underground : « On a fêté nos dix ans récemment au Molotov à Marseille (salle mythique de la ville ndlr). On tenait à faire ça là. Plein de groupes auraient organisé cela dans la plus grande salle de la ville mais pour nous c’était important de jouer là où tout a commencé On va au Molotov pour voir des concerts. On habite dans le coin. A Paris parfois des gens nous reconnaissent. Cela n’arrive jamais à Marseille. SCH chez nous, il ne peut pas marcher dans la rue. Nous, personne ne nous arrête. »

 

Le groupe vit très bien cette célébrité et se permet même de prendre des risques en offrant avec ce disque un album somme toute assez dur : « On a été vers quelque chose de plus sombre avec cet opus. On y a mis nos influences death/metal, death/core. La pression on ne la ressent pas vraiment au niveau musical mais plutôt sur ce que Landmarks représente aujourd’hui. Nous faisons vivre des gens : des éditeurs, des techniciens… Les techniciens qui travaillent avec nous peuvent ne travailler que pour nous et nous n’aimerions pas qu’ils se retrouvent sans boulot. On a des fans qui nous disent que nous sommes leur groupe préféré. A ces différents niveaux c’est très dur de ne pas ressentir de pression. »

 

Landmarks de par leur statut a de plus ouvert des portes comme autrefois Gojira : « Il y a quatre ou cinq groupes metal-core à Marseille. Le genre a changé. Aujourd’hui les groupes ne sonnent plus comme du Killswitch Engage. C’est pour cela qu’on parle souvent de metal moderne. Ma définition du metal moderne est de mélanger plein de choses différentes et d’incorporer des éléments électroniques. Quand on tourne à l’étranger plein le public nous parle souvent de Gojira avec une réelle d’émotion. Quand tu vois que ce groupe a gagné un Grammy award et qu’il y avait des nominés comme Knocked Loose ou Spiritbox, des groupes avec lesquels nous avons tourné, ça donne bon espoir pour la suite. »

 

Texte : Pierre-Arnaud JONARD – Photo : Alexis FONTAINE

 

The Darkest Place I’ve Ever Been (Arising Empire)

 

 

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