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L'agriculture carbone : une tromperie qui gagne du terrain

7 mai 2025 à 09:30
Cambodge.
Photo Ethan Crowley CC BY-NC-SA

L'année 2024 a été particulièrement difficile pour le secteur des crédits carbone, chaque semaine apportant son lot de scandales [1]. Les enquêtes menées par la BBC sur des projets de crédits carbone gérés par des organisations étasuniennes de conservation ont révélé des cas de violences sexuelles au Kenya et des affirmations exagérées sur la réduction de la déforestation au Cambodge [2] Le Washington Post a dénoncé des développeurs de projets de crédits carbone au Brésil qui auraient accaparé illégalement plus de 20 millions d'hectares de terres publiques. De son côté, la chaîne allemande ZDF a mis en lumière ce qu'elle a qualifié de « l'un des plus grands cas de fraude de l'industrie pétrolière allemande », dans lequel des compagnies pétrolières auraient utilisé des projets carbone en Chine « n'existant que sur le papier » pour atteindre leurs objectifs en matière d'émissions [3].

Le scandale le plus embarrassant pour le secteur a probablement été l'inculpation de l'une de ses figures emblématiques, Ken Newcombe, ancien PDG de C-Quest Capital LLC, un développeur de projets de crédits carbone. Ce dernier a en effet été accusé de fraude par le bureau du procureur général des États-Unis pour avoir émis des millions de faux crédits carbone dans le cadre d'un projet de fourneaux au Malawi [4]. »

L'année 2025 pourrait s'avérer encore pire. Shell a essuyé de vives critiques pour avoir utilisé des « crédits fantômes » issus de projets rizicoles en Chine afin de qualifier son gaz naturel de « neutre en carbone ». Par ailleurs, un tribunal kenyan a jugé que les zones de conservation utilisées pour vendre des crédits carbone à Meta, Netflix et British Airways ne reposaient sur aucun fondement légal [5]. De plus, un développeur de crédits carbone, qui avait vendu des crédits à des stars d'Hollywood et à des milliardaires étasuniens sous le slogan « Clean rich is the new filthy rich » (« Les éco-riches sont les nouveaux ultra-riches »), fait actuellement l'objet d'une enquête menée par le ministère de la Justice et la Securities and Exchange Commission des États-Unis [6].

Malgré cette succession de scandales, l'intérêt des entreprises pour les crédits carbone reste intact. Dans certains milieux, il n'a fait que se renforcer. Alors que la plupart des scandales concernent des projets de compensation carbone fondés sur des « émissions évitées » (comme la protection des forêts tropicales), de nombreuses entreprises se tournent désormais vers des projets qui prétendent éliminer le carbone et le séquestrer dans les sols ou les arbres. En 2024, GRAIN a mis en lumière la façon dont cette évolution a provoqué une nouvelle ruée sur les terres pour des projets de plantation d'arbres et de cultures destinées à la production de crédits carbone [7]. Entre 2016 et 2024, plus de 9 millions d'hectares de terres ont été saisis pour ces projets, dont la grande majorité se situent dans le Sud global, et sont souvent associés à des scandales et à des préjudices pour les communautés locales [8].

Aujourd'hui, un autre type de projet de crédits carbone émerge : l'« agriculture carbone ». Ces projets prétendent séquestrer le carbone dans les sols en incitant les agriculteurs et agricultrices à mettre en œuvre des pratiques telles que la culture sans labour ou la rotation des cultures de couverture, techniques censées augmenter la teneur en carbone organique du sol. Bien que ces projets soient en développement depuis au moins dix ans, le marché des crédits liés à l'agriculture carbone a mis du temps à décoller [9]. À la fin de l'année 2022, seulement 0,02 % des 1,7 milliard de crédits émis sur les marchés volontaires du carbone provenaient de ce type de projet [10]. Toutefois, sous l'impulsion de puissantes entreprises de l'agrobusiness, la donne pourrait bientôt changer.

Un avenir incertain

Des dizaines d'entreprises recrutent actuellement des agriculteurs et agricultrices pour participer à ces programmes d'agriculture carbone. La plupart ciblent les grandes exploitations d'Amérique du Nord, d'Europe et du Brésil, mais certaines initiatives s'adressent aux petites structures. C'est le cas du programme mené par l'ONG néerlandaise Solidaridad, qui recrute de petits agriculteurs et agricultrices du Sud global produisant du coton, du cacao et d'autres cultures de base pour des entreprises [11]. (Voir tableau ci-dessous : Programmes d'agriculture carbone des entreprises)

La plupart des programmes d'agriculture carbone sont gérés par des sociétés agroalimentaires ou développés en partenariat étroit avec elles. Pour les géants des semences, des engrais et des pesticides, comme Yara ou Bayer, ces programmes sont un moyen d'attirer les agriculteurs et agricultrices sur leurs plateformes numériques, afin de les inciter à acheter davantage de leurs produits [12]. De leur côté, des entreprises agroalimentaires telles que Cargill, ADM et Mars voient dans l'agriculture carbone un moyen de réduire les émissions excessives de leurs chaînes d'approvisionnement, connues sous le nom d'émissions du « Scope 3 ». Ces programmes leur permettent de quantifier le carbone séquestré dans les sols par les agriculteurs et agricultrices et de le déduire de leurs émissions du Scope 3. Les entreprises appellent cela des « insets » (ou « compensations carbone intégrées ») pour les différencier des crédits carbone classiques, produits en dehors de leurs chaînes d'approvisionnement.

Les entreprises se lancent à corps perdu dans l'agriculture carbone, alors que les bases scientifiques de cette approche sont contestées [13]. L'idée repose sur une hypothèse simpliste : une tonne de carbone extraite de l'atmosphère et convertie en carbone organique du sol équivaudrait à une tonne de carbone émise par la combustion des énergies fossiles. Autrement dit, une tonne de carbone « séquestrée » compenserait une tonne d'émissions. Or, cette équivalence est fausse. Une tonne de combustibles fossiles laissée dans le sol est facilement quantifiable et permanente, tandis que le carbone séquestré dans les sols agricoles est difficile à mesurer avec précision et extrêmement instable, en particulier dans un contexte de chaos climatique.

Selon un article scientifique publié dans Nature en novembre 2024, pour « neutraliser » efficacement les émissions des combustibles fossiles, les projets de séquestration du carbone devraient stocker le carbone pendant au moins 1 000 ans [14]. Or, les programmes actuels d'agriculture carbone des entreprises n'exigent que des garanties que sur une durée maximale de 40 ans, et dans de nombreux cas, sur 10 ans ou moins [15].

Les scientifiques soulignent également que le sol a un taux de saturation en carbone. Il existe une limite à la quantité de carbone qui peut être ajoutée dans le sol, et la vitesse d'absorption diminue progressivement à mesure que la limite est atteinte. Autrement dit, si les « émissions nettes » d'une exploitation agricole (émissions moins absorptions) diminuent pendant la durée d'un projet d'agriculture carbone, elles remontent ensuite à mesure que l'exploitation se rapproche du taux de saturation. Or, les programmes d'agriculture carbone actuels ne prennent pas ce phénomène en compte. En réalité, une fois ces limites intégrées aux calculs, les scientifiques estiment que les absorptions liées à l'agriculture carbone ne pourraient compenser qu'à peine 1 % des émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre [16]. Un chiffre dérisoire face aux gigantesques émissions du système alimentaire, qui représente à lui seul plus d'un tiers des émissions mondiales annuelles [17].

Malgré cette polémique, les organismes de certification des crédits carbone ont largement adopté l'agriculture carbone et s'empressent d'élaborer des normes et des protocoles de certification. Les principaux acteurs du secteur, comme Gold Standard et Verra, ont déjà mis en place des normes dédiées à l'agriculture carbone ainsi que des protocoles internationaux pour la compensation carbone intégrée (insetting) au sein des chaînes d'approvisionnement [18].

S'attribuer tout le crédit

En janvier 2025, la société danoise Agreena a mis en place le premier « projet agricole à grande échelle » enregistré selon la nouvelle méthodologie de Verra dédiée à l'agriculture carbone. « Il s'agit d'un moment crucial pour le mouvement de l'agriculture régénérative et pour orienter vers les agriculteurs et agricultrices le financement carbone dont ils ont cruellement besoin », affirme Simon Haldrup, PDG d'Agreena [19].

Mais il est difficile d'affirmer que les « agriculteurs et agricultrices » qui travaillent avec l'entreprise de M. Haldrup ont réellement besoin d'un financement carbone. Agreena travaille principalement avec de grandes exploitations agricoles en Europe, et près de la moitié des terres agricoles certifiées dans le cadre de son projet appartiennent à des fonds souverains d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis [20].

Le puissant fonds souverain d'Arabie saoudite, le Fonds d'investissement public (PIF), qui détient également une grande partie de la compagnie pétrolière nationale Saudi Aramco, contrôle environ 200 000 hectares de terres agricoles en Ukraine via sa division agroalimentaire, SALIC. Celle-ci affirme avoir enregistré 156 000 hectares dans le projet d'agriculture carbone d'Agreena, certifié par Verra [21]. De son côté, le fonds souverain d'Abu Dhabi, ADQ, fortement impliqué dans le secteur pétrolier et gazier, a récemment acquis une exploitation de 55 000 hectares en Roumanie, qui serait la plus grande exploitation agricole d'Europe [22]. Cette exploitation fait également partie du projet d'agriculture carbone d'Agreena [23]/.

SALIC cherche également à obtenir des crédits carbone par le biais de l'élevage bovin au Brésil. Sa filiale Minerva, l'un des plus grands producteurs de viande au monde, tristement célèbre pour ses liens avec la déforestation et l'accaparement des terres en Amazonie, a récemment lancé MyCarbon, un programme d'agriculture carbone qui vise à produire des crédits carbone en augmentant la teneur en carbone des sols des pâturages dégradés [24]. Parmi ses partenaires figurent le géant norvégien des engrais Yara, qui incitera les agriculteurs et agricultrices participant·es à appliquer des engrais chimiques sur les pâturages (pratique encore peu répandue au Brésil), et la société étasunienne de pesticides Brandt, qui commercialisera sa nouvelle gamme de pesticides biologiques dans le cadre du programme [25].

Minerva, qui commercialise son bœuf exporté comme « neutre en carbone », a déjà commencé à vendre des crédits carbone issus de ses programmes sur le marché volontaire du carbone d'Arabie saoudite (également contrôlé par le PIF), ainsi que sur la nouvelle bourse carbone de Dubaï [26]. Jusqu'à présent, la plupart des crédits ont été achetés par Saudi Aramco [27].

Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg pour l'Arabie saoudite et le Brésil. Alors que Saudi Aramco achetait les crédits carbone de Minerva, les gouvernements brésilien et saoudien engageaient des négociations autour d'un projet de 120 milliards de dollars des États-Unis, connu sous le nom de PNCPD, visant à « récupérer et convertir » 40 millions d'hectares de pâturages et à doubler la production alimentaire du Brésil [28]. Ce programme d'agriculture carbone à grande échelle, dans lequel SALIC est le principal acteur du secteur privé, repose sur un financement mixte combinant crédits carbone, prêts et investissements étrangers. Cet accord permettra à l'Arabie saoudite d'obtenir plus de viande bovine et des compensations carbone pour ses compagnies pétrolières, tandis que le Brésil bénéficiera des fonds nécessaires pour augmenter sa production de viande bovine et d'autres produits agricoles destinés à l'exportation. Mais pour le climat, cette conversion massive des pâturages en plantations de soja et d'autres cultures est synonyme d'une nouvelle hausse des émissions et d'une déforestation accrue [29].

Minerva a déjà commencé à mettre son plan en œuvre. En partenariat avec Banco do Brasil et deux grandes entreprises spécialisées dans l'agriculture numérique, MyCarbon de Minerva déploie un programme PNCPD qui offre des prêts à faible taux d'intérêt aux éleveurs de bovins dans le but de « moderniser » leurs ranchs et de générer des crédits carbone [30].

Minerva célèbre l'exportation de cartons de bœuf étiquetés 'neutres en carbone' depuis son usine de transformation en Uruguay vers Israël, novembre 2023

Une tromperie qui gagne du terrain

Ce n'est pas en augmentant la production de bœuf, d'engrais et de pesticides que nous sortirons de la crise climatique, et encore moins en pratiquant le greenwashing pour d'autres combustibles fossiles et aliments transformés. L'agriculture carbone est présentée comme une solution pour réduire les émissions dans le système alimentaire, mais en réalité, elle est utilisée par Minerva et d'autres entreprises comme un substitut à cette réduction.

Cette réalité est particulièrement flagrante lorsque les crédits issus de l'agriculture carbone servent à compenser les émissions de combustibles fossiles d'entreprises telles que Saudi Aramco. Mais cela s'applique également aux programmes de compensations intégrées, largement adoptés par les entreprises agroalimentaires. Ces programmes permettent aux entreprises ayant des chaînes d'approvisionnement interconnectées de se regrouper, de mutualiser les coûts et de revendiquer ensemble des réductions d'émissions du Scope 3. Ceci explique la multiplication des collaborations en matière d'agriculture carbone entre les sociétés céréalières, comme ADM et Cargill, et les entreprises de transformation alimentaire, comme PepsiCo et Nestlé. Ces projets, souvent qualifiés d'« agriculture régénérative », ont pour objectif affiché non seulement de séquestrer le carbone, mais aussi de réduire les émissions et autres impacts environnementaux de l'agriculture industrielle (Voir Encadré : Du pareil au même ?)

Pourtant, dans la pratique, l'industrie reconnaît que ces programmes portent essentiellement sur des « absorptions » de carbone à court terme (c'est-à-dire la séquestration du carbone dans le sol) [31]. En effet, il suffit de quelques ajustements minimes, comme remplacer le labour par des pulvérisations de glyphosate (RoundUp) ou introduire des cultures de couverture en rotation, pour revendiquer une séquestration du carbone. En revanche, réduire durablement les émissions impliquerait de supprimer progressivement la majorité des intrants chimiques et de repenser entièrement la production agricole autour des marchés locaux, d'aliments nutritifs et d'une consommation modérée de viande et de produits laitiers. Une approche qu'aucune des grandes entreprises agroalimentaires n'est prête ni même en mesure d'envisager.

Il ne faut pas croire que les entreprises mettent en place des programmes d'agriculture carbone pour « orienter vers les agriculteurs et agricultrices le financement carbone dont ils ont tant besoin » (pour reprendre les termes du directeur général d'Agreena). Une étude sur les programmes d'agriculture carbone dans les États de l'Haryana et du Madhya Pradesh, en Inde, a révélé que ces programmes excluaient les agricultrices et les agriculteurs issus de castes marginalisées. Mais ces exclus ont peut-être eu de la chance. Parmi les plus grandes exploitations participant à ces programmes, 99 % n'ont reçu aucun avantage monétaire des crédits carbone, et beaucoup ont déclaré que leurs rendements avaient diminué. Il n'est pas surprenant que plus d'un quart des agriculteurs aient abandonné les programmes après la deuxième année [32].

Les conséquences de la crise climatique sur le système alimentaire mondial sont considérables. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire les émissions du système alimentaire et restaurer la fertilité des sols, tout en réorganisant la production et la distribution alimentaires pour faire face aux perturbations de plus en plus graves causées par le changement climatique. Il existe de nombreux exemples dans le monde entier d'initiatives allant dans ce sens [33]. Mais les programmes d'agriculture carbone que les entreprises tentent de présenter comme des solutions climatiques illustrent une nouvelle fois leur incapacité à relever ce défi et soulignent la nécessité urgente de réduire leur pouvoir dans le système alimentaire.

Du pareil au même ?

Les entreprises qui tentent d'utiliser les crédits carbone dans le cadre de leurs objectifs de réduction des émissions sont confrontées à une forte résistance. Même le principal organisme de normalisation des entreprises, l'initiative Science Based Targets (SBTi), refuse toujours d'autoriser les sociétés à utiliser les crédits carbone pour compenser leurs émissions, malgré les pressions considérables exercées par les lobbies des entreprises [34]. Comme le reconnaît la SBTi, cela tient au fait que les crédits carbone ne peuvent être considérés comme équivalant à des réductions d'émissions (pour toute une série de raisons scientifiques et pratiques) et qu'ils sont susceptibles d'être utilisés par les entreprises pour retarder ou éviter les réductions réelles [35]. Cela signifie qu'une entreprise comme Microsoft ne devrait pas pouvoir obtenir l'aval du SBTi pour son plan « net zéro » si celui-ci inclut l'achat de crédits carbone provenant de projets de plantation d'arbres au Kenya pour compenser les émissions de ses centres de données.

Curieusement, le SBTi fait une exception pour les crédits carbone produits dans la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise du secteur agricole, à condition qu'ils soient utilisés uniquement pour compenser les émissions de cette chaîne d'approvisionnement (Scope 3) [36]. Ces compensations sont souvent appelées « insets », et sont principalement générées par des programmes d'agriculture carbone qui prétendent séquestrer le carbone dans le sol. Par exemple, Nestlé peut compenser les émissions générées par les exploitations agricoles produisant du blé pour ses biscuits en utilisant les « insets » générés par ces mêmes exploitations (et d'autres) dans le cadre de programmes d'agriculture carbone parrainés par l'entreprise. La SBTi affirme que ces compensations intégrées « ne doivent pas être confondues avec les ''offsets'' » (compensations « classiques »), car elles ne peuvent être utilisées par les sociétés agroalimentaires que pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions au sein de leurs propres chaînes d'approvisionnement.

Mais les « insets » issus de l'agriculture carbone de Nestlé posent les mêmes problèmes que les « offsets » générées par Microsoft dans le domaine de la plantation d'arbres. Ces deux types de compensations reposent sur une fausse équivalence entre les absorptions et les émissions, et tous deux sont clairement utilisés par les entreprises comme une alternative aux véritables réductions d'émissions. Quel que soit le nom qu'on lui donne – « insetting » ou « offsetting » – cela reste un mécanisme permettant aux entreprises de substituer des crédits carbone créés artificiellement à de véritables réductions d'émissions.

En effet, Nestlé et d'autres membres du lobby des « insets » militent désormais pour des normes spécifiques à ce secteur qui permettraient aux entreprises d'utiliser des crédits carbone provenant de l'extérieur de leur chaîne d'approvisionnement (comme la plantation d'arbres au Kenya) pour compenser jusqu'à la moitié des émissions liées à leur chaîne d'approvisionnement, lorsque les « insets » ne suffisent pas [37].

[1] Voir les excellentes archives de REDD-Monitor pour lire un compte-rendu complet : https://reddmonitor.substack.com

[2] « Big brands green claims uncovered », BBC Panorama, mai 2024 : https://www.bbc.co.uk/programmes/m001zd68.

[3] Terrence McCoy, « How ‘carbon cowboys' are cashing in on protected Amazon forest », Washington Post, juillet 2024 : https://www.washingtonpost.com/world/interactive/2024/brazil-amazon-carbon-credit-offsets/ ; « Betrugsverdacht bei Klimaschutzprojekten », ZDF, mai 2024 : https://www.zdf.de/nachrichten/wirtschaft/unternehmen/shell-rosneft-omv-betrug-verdacht-klimaschutz-100.html

[4] Patrick Greenfield, « Ex-carbon offsetting boss charged in New York with multimillion-dollar fraud », The Guardian, octobre 2024 : https://www.theguardian.com/environment/2024/oct/04/ex-carbon-offsetting-boss-kenneth-newcombe-charged-in-new-york-with-multimillion-dollar

[5] Beth Newhart, « Shell faces backlash after local farmers counter claims about controversial campaign : 'We really cannot trust the industry' », TCD, janvier 2025 : https://www.thecooldown.com/green-business/shell-lng-carbon-neutral-liquid-natural-gas-promotion/ ; « Kenya : Landmark court ruling delivers devastating blow to flagship carbon offset project », Survival International, janvier 2025 : https://survivalinternational.org/news/14121

[6] Chris Lang, « Aspiration is under investigation by the Commodity Futures Trading Commission about the quality of its carbon offsets », REDD-Monitor, janvier 2025 : https://reddmonitor.substack.com/p/aspiration-is-under-investigation

[7] Mouvement mondial pour les forêts tropicales, « Les plantations d'arbres pour le marché du carbone : plus d'injustice pour les communautés et leurs territoires », juin 2024 : https://www.wrm.org.uy/fr/bulletins/numero-270

[8] GRAIN, « Des accapareurs de terres aux cowboys du carbone : nouvelle ruée sur les terres communautaires », septembre 2024 :https://grain.org/fr/article/7191

[9] GRAIN, « De l'accaparement des terres à l'accaparement des sols : le nouveau business de l'agriculture carbone », février 2022 : https://grain.org/fr/article/6814

[11] Bien que cela ne soit pas mentionné sur leur site web (https://regenagri.org/), d'après le registre des sociétés du Royaume-Uni, regenagri est détenu à 100 % par Solidaridad. Il existe également de nombreux programmes controversés de crédit carbone ciblant les émissions de méthane des petites fermes rizicoles en Asie, qui se concentrent sur la réduction des émissions et non sur la séquestration du carbone. Voir GRAIN, « La riziculture à faibles émissions de carbone : un permis de polluer aux dépens de la petite agriculture », juillet 2023 :https://grain.org/fr/article/7011

[12] GRAIN, « De l'accaparement des terres à l'accaparement des sols : le nouveau business de l'agriculture carbone », février 2022 : https://grain.org/fr/article/6814

[13] FOE International, « Solutions fondées sur la nature : les risques des marchés carbone des sols », juillet 2023 : https://www.foei.org/wp-content/uploads/2023/07/ATI-SFN-fiche3.pdf

[14] Cyril Brunner et al. « Durability of carbon dioxide removal is critical for Paris climate goals », Communications Earth & Environment volume 5, Article numéro : 645, 2024 : https://www.nature.com/articles/s43247-024-01808-7?utm_source=substack&utm_medium=email

[15] Le registre de crédits carbone volontaires Verra exige une garantie de 40 ans : https://verra.org/program-notice/reminder-new-vcs-program-rules-and-requirements-related-to-afolu-non-permanence-risk-tool-effective-january-1-2024/. Pour une analyse plus détaillée, voir GRAIN, « De l'accaparement des terres à l'accaparement des sols : le nouveau business de l'agriculture carbone », février 2022 : https://grain.org/fr/article/6814

[16] Muhammad Junaid Nazir et al. Harnessing soil carbon sequestration to address climate change challenges in agriculture, Soil & Tillage Research 237, 2024 : https://doi.org/10.1016/j.still.2023.105959 ; https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016706122001173?pes=vor&utm_source=wiley&getft_integrator=wiley ; https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/gcb.16570

[17] GRAIN, « Nouvelle affiche sur l'alimentation et la crise climatique », 2024, https://grain.org/fr/article/7131

[19] « Agreena achieves Verra registration landmark for soil carbon market, » Agreena, janvier 2025 : https://agreena.com/news/press-release-agreena-achieves-verra-registration-landmark-for-soil-carbon-market/

[20] Voir le document descriptif de projet sur le Registre de Verra : https://registry.verra.org/app/projectDetail/VCS/4022

[21] « Amid war, Ukrainian firm readies to sell first soil credits », QCI, juillet 2023 : https://www.farmlandgrab.org/post/31671-amid-war-ukrainian-firm-readies-to-sell-first-soil-credits

[22] Pour plus d'informations sur Al Dahra et l'implication d'ADQ dans l'agriculture, voir GRAIN, « Des terres à la logistique : le pouvoir croissant des Émirats arabes unis dans le système alimentaire mondial », juillet 2024 : https://grain.org/fr/article/7173

[23] « Al Dahra and Agreena announce carbon farming project on the EU's largest arable farm at COP28 », Agreena, décembre 2023 : https://agreena.com/news/al-dahra-partnership

[24] SALIC détient 32 % de Minerva. Pour plus de détails sur l'implication de Minerva dans la déforestation et l'accaparement de terres, voir Bruna Bronoski, « Segundo maior frigorífico brasileiro lucra na Bolsa com lavagem de gado, desmatamento ilegal e pressão sobre terra indígena », O Joio e o Trigo, janvier 2025 : https://ojoioeotrigo.com.br/2025/01/segundo-maior-frigorifico-brasileiro-lucra-na-bolsa-com-lavagem-de-gado-desmatamento-ilegal-e-pressao-sobre-terra-indigena/

[25] Alassandra Mello, « Yara fecha parceria com My Carbon, da Minerva », AgFeed, avril 2024 : https://agfeed.com.br/esg/yara-fecha-parceria-com-my-carbon-da-minerva-para-recuperar-areas-degradadas/# ; « BRANDT, MyCarbon launch ‘Revitalis' program to boost regenerative and sustainable agriculture in Brazil », AgriculturePost, juillet 2024 : https://agriculturepost.com/international/brazil/brandt-mycarbon-launch-revitalis-program-to-boost-regenerative-and-sustainable-agriculture-in-brazil/

[26] « Minerva Foods exported the first batch of carbon-neutral meat to US », euromeat, novembre 2024 : https://www.euromeatnews.com/Article-Minerva-Foods-exported-the-first-batch-of-carbon-neutral-meat-to-US/5873

[27] « Saudi Aramco Buys Carbon Credits At Largest-Ever Auction », OilPrice, janvier 2023 : https://oilprice.com/Latest-Energy-News/World-News/Saudi-Aramco-Buys-Carbon-Credits-At-Largest-Ever-Auction.html

[28] Programa Nacional de Conversão de Pastagens Degradadas em Sistemas de Produção Agropecuários e Florestais Sustentáveis (PNCPD). Voir ANBA, « Saudi Arabia to partner up with Brazil to rebuild pastures », juillet 2023 : https://anba.com.br/en/saudi-arabia-to-partner-up-with-brazil-to-rebuild-pastures/

[29] Pour en savoir plus, voir GRAIN, « Whipping up disaster : how Brazil became a lab for financial agro-investments », mai 2024 : https://grain.org/e/7138

[30] « Banco do Brasil partners with startups to modernize beef cattle farming, » Planeta Campo, janvier 2024 : https://planetacampo.canalrural.com.br/pecuaria/banco-do-brasil-parceria-moderniza-pecuaria/

[31] L'organisation mise en place par la filière, l'International Platform for Insetting, déclare elle-même que « la plupart des avantages climatiques de la compensation carbone intégrée sont des absorptions, c'est-à-dire du CO2 qui est séquestré dans la biomasse ou dans la matière organique du sol ». Voir en anglais sur : https://www.insettingplatform.com/wp-content/uploads/2022/03/IPI-Insetting-Guide.pdf

[32] Adeeth Cariappa et al., « Carbon farming in India : are the existing projects inclusive, additional, and permanent ? », Climate Policy, octobre 2024 : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14693062.2024.2416497#d1e422

[33] GRAIN, « Nouvelle affiche sur l'alimentation et la crise climatique », 2024, https://grain.org/fr/article/7131

[34] Chris Lang, « 'Various types of carbon credits are ineffective,' says the Science Based Targets initiative », REDD-Monitor, juillet 2024 : https://reddmonitor.substack.com/p/various-types-of-carbon-credits-are

[35] Déclaration conjointe, « Why carbon offsetting undermines climate targets », juillet 2024 : https://newclimate.org/sites/default/files/2024-07/Joint-CSO-Statement-Offsetting.pdf

[36] SBTi, « Carbon removals in Forest, Land and Agriculture (FLAG) Pathways », septembre 2022 : https://sciencebasedtargets.org/blog/carbon-removals-in-forest-land-and-agriculture-flag-pathways

[37] Selon la Norme du programme de compensations intégrées (Insetting Programme Standard) de la International Platform for Insetting : « Dans le cas où les projets de compensation carbone intégrée ne couvrent pas la totalité de l'atténuation de l'empreinte de GES de l'organisation, cette dernière a le droit d'acheter des crédits de compensation pour combler l'écart. Ces crédits doivent être certifiés selon une norme reconnue (VCS, Gold Standard, Plan Vivo, Solidarity Reforestation). La proportion de compensations intégrées par rapport aux compensations classiques (« insets vs. offsets ») doit représenter au minimum 50 % de l'empreinte carbone de l'organisation pour que celle-ci puisse déclarer qu'elle a réalisé une compensation intégrée de ses émissions. »https://www.insettingplatform.com/wp-content/uploads/2020/09/INSETTING_PROGRAM_STANDARD_IPS_V2.0_Final.pdf

Reçu aujourd’hui — 14 mai 2025ritimo

How not to report on Eastern Congo

14 mai 2025 à 09:00

Western media coverage of the DRC conflict is riddled with inaccuracies, oversimplifications, and racial bias—reinforcing dangerous narratives rather than informing the world.

Goma City.
Picture Baron Reznik CC BY-NC-SA

The first victim of war is not truth, as the adage says. It's peace. But indeed, truth follows shortly after. Over a month ago, the Congolese armed group M23 took over the city of Goma, capital of North Kivu. Thousands have been killed in the latest escalation of a conflict that has a long and complex history. The M23 has been fighting the Congolese army (FARDC) and its many allies, including foreign mercenaries, local militia groups known as Wazalendo, soldiers from the Burundian and South African armies, and the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR). The FDLR was founded by members of the Interahame, militiamen who committed the 1994 Rwandan genocide against Tutsis and fled to the DRC at the end of the genocide. As of early March, the M23 has taken control of the city of Bukavu, and after refusing peace talks on multiple occasions, Congolese President Felix Tshisekedi has finally agreed to attend direct talks with the M23.

We should encourage the media to give attention to conflicts that are often ignored. The less visibility, the more the risks of escalation and human rights violation; and with public scrutiny also comes the opportunity to apply diplomatic pressures, better understand conflicts, and ultimately encourage dialogue. But visibility can also come with harmful distortions. And unfortunately, the current coverage of the crisis in the DRC has mostly been inaccurate, poorly contextualized, misguided, and dangerously stereotypical. Below are four egregious examples that illustrate this sloppiness.

First, the media coverage so far has emphasized that M23 is Rwanda-backed, a proxy of Rwanda, and that the DRC is being invaded by a foreign force. Although there is evidence that Rwanda is supporting the M23, the foreign invasion narrative is, at best, misleading and, at worst, dangerously inaccurate.

M23 rebels are as Congolese as the Congolese army; in fact, many used to be in the Congolese army. The group was established in 2012 by soldiers disgruntled with their work conditions and, most importantly, with the treatment of their ethnic group: Tutsi Congolese citizens called the Banyamulenge. For decades, the Banyamulenge have faced discrimination, violent attacks, and the threat of extermination or exile. They are targeted because of their ethnicity, deemed Tutsi “foreigners.” On social media, anti-Banyamulenge hate speech is endemic. Political and military leaders, diasporic actors, and community leaders promise that those who are deemed to side with the Tutsis “will be decisively crushed, like corn in the mill.” These voices promise to “clean the Banyarwanda” from cities and claim that this is a war “against the Tutsis.” Messages calling on killing Banyamulenge are widely circulated. This violent ideology of ethnic hatred is supported and encouraged by the continued presence and violent activities of the genocidal force FDLR in the DRC.

Reducing the current situation to a foreign invasion is very dangerous, because it lends support to the ideologies of genocide and xenophobia that underpin the treatment of Banyamulenge in Eastern Congo, and it reinforces a dangerous narrative that is driving violence against these populations. In addition, the simplistic framing fails to recognize that the M23 today is part of the Congo River Alliance (AFC), a multiethnic Congolese coalition of 17 political parties, two political groups, and several armed militias. In fact, the AFC is led by a Congolese politician Corneille Nangaa, who until recently, worked in the electoral commission that ratified the election of current Congolese President Tshisekedi. And while the M23 initially formed as a self-defense group to defend the Banyamulenge, it has evolved to be in broader opposition to corruption and bad governance in the country.

There is little doubt that the Rwandan government is supporting the M23. Since 1994, the Rwandan government has consistently stated that it won't be at peace until members of the FLDR are arrested and tried in Rwanda. That the FDLR has been able to continue to train, organize, and kill right next to the Rwandan border and to spread their ideology of hate is profoundly destabilizing for the entire region—and it explains in part why the crisis implicates both Rwanda and the DRC. But reducing the situation in Eastern Congo to a Rwandan invasion is misleading.

Second, some of the coverage is blatantly inaccurate. Take this Al Jazeera report, which states: “M23 says it is defending ethnic Tutsis, who fled to the DRC amid the 1994 genocide in Rwanda.” This sentence confuses the M23 (the movement claiming to defend Congolese ethnic Tutsis known as Banyamulenge) with the FDLR (the movement created by Rwandan militaries and militiamen who committed the genocide and fled to Congo in 1994). So, let's make this clear: Those who fled from Rwanda to Congo in 1994 were the pro-Hutu extremist soldiers and militias who committed the genocide. The ethnic Tutsi Banyamulenge did not flee to the DRC amid the genocide. They were already in Congo. If you wonder why there are ethnic Tutsis on both sides of the DRC–Rwanda border, it stems from the arbitrary colonial partition of Africa in the 19th century. This is an issue all over the continent. But insofar as the borders are now what they are, denying that the Banyamulenge are Congolese is false and dangerous.

Then, as a third example, consider this report by Ruth Maclean, the West Africa bureau chief for The New York Times. Maclean provides a simple story to understand why “Rwanda-back rebels” are fighting: “In their telling, they're protecting ethnic Tutsis, the minority group massacred in a 1994 genocide, some of whom also live in Congo. But experts say the real reason is Congo's rare minerals, which power our phones and devices. Congo's mines are making the rebels—and their patrons in Rwanda—rich.” The readers are not told who these experts are. Any concerns about the treatment of the Banyamulenge communities are brushed aside. Instead, for Maclean, the real explanation for the crisis is simple: the greed of the M23 and the Rwandan government.

In an accompanying video explainer, she talks again of the real motivations of the M23 and Rwanda: “UN experts say the rebels are in fact exploiting Eastern Congo for mineral wealth.” As evidence, the viewer is shown—for four brief seconds—a screenshot of a UN report. But if you pause the video to read the document, it tells a different story. The highlighted section of the report focuses on “abuses by Wazalendo” and reads “Armed groups in South Kivu continued to exploit the AFC/M23 crisis to remobilize, consolidate and expand territorial control and exploit natural resources.” In other words, the excerpt shows that Wazalendo groups (i.e., militias allied with the Congolese army who are fighting against the M23) profit from the crisis by exploiting natural resources. Such a mix-up is perhaps what you get for asking your West African bureau chief to cover a conflict in Central/East Africa.

This is not to suggest that the M23 has not exploited mines or funded its army through illegal mining. The point here is about basic journalistic principles and misattribution. In a paper that prides itself on employing the “best” journalists in the world, blatant factual inaccuracy and distortion go unchecked, ultimately feeding a reductive and one-sided narrative. Conflicts in Africa deserve fact-checked reporting too.

Last example: Take this report by The Associated Press, titled “Rwanda-Backed Rebels Move Deeper into Eastern Congo as UN Reports Executions and Rapes.” This report was taken up by other news organizations, including CBS and CBC. The headlines imply that the M23 rebels are responsible for gang rapes. But a look at the UN statement tells a different story: The UN Commission for Human Rights has documented “cases of conflict-related sexual violence by the (Congolese) army and allied Wazalendo fighters” and was in the process of “verifying reports that 52 women were raped by Congolese troops in South Kivu, including alleged reports of gang rape.” Where the UN report assigns these cases of sexual violence to the Congolese army and its allied militias, sloppy headlines attribute them to the “Rwanda-backed rebels.” To be clear, the M23 is likely also responsible for abuses. The same report holds the M23 responsible for 12 summary executions, and the UN has levelled serious accusations over the years against the M23. Human rights violations should always be called out, whoever is behind them. But this is yet another example of misattribution and demonstrates an evident lack of journalistic accuracy in the reporting of the Eastern Congo crisis.

The cumulative effect of this inaccurate, sloppy, confused, and confusing coverage is the creation of a dangerous narrative: A group of ruthless violent foreigners, who are Tutsis, are invading the Congo so that Rwanda can take over the country's riches. As Ruth Maclean puts it: “They're taking land, they're making money, and they're reaping the benefits.” This rhetoric aligns with the genocidal conspiracy theory that calls to fight against the establishment of an imaginary Tutsi-Hima empire. We are reminded time and time again that Rwanda President Paul Kagame himself is a Tutsi and—mistakenly—that his government is Tutsi-dominated; but we are almost never told that Rwanda post-1994 succeeded in getting rid of ethnic labels to ensure that people in the country today are simply Rwandans. We are told about the mineral riches of Congo, but little is said about the current exploitation of the mineral resources by foreign entities and corporations from China, North America, Europe, and elsewhere with the blessing of Congolese authorities—an industrial scale, country-wide billion-dollar exploitation that pales in comparison to the profits the M23 is reported to have made from minerals to fund its advance ($800,000 per month, according to recent UN estimates).

Most importantly perhaps, so very little is said about the Congolese army working hand in hand with the FDLR. We are rarely told that the Congolese president has publicly and repeatedly vowed to wage war against Rwanda and bragged about acquiring weapons capable of reaching Kigali. Do we see images of the Franco-Romanian mercenaries who had been hired by the Congolese army, fleeing the fighting in Congo and heading to Rwanda for surrender? These private security contractors are linked to networks of former French militaries involved in various conflicts across Africa since the 1990s (including in Rwanda in 1994). How ironic, then, that coverage of the conflict consistently calls Rwanda the “darling of the West,” when Western operatives such as these mercenaries are barely discussed; when most Western countries have intensely denounced Rwanda in the latest escalation of the conflict; and when Western media so overwhelmingly blame Rwanda for the crisis.

These basic factual inaccuracies, distortions, and lack of context would not pass editorial scrutiny if the conflict was not happening in Africa. This is part of a long and tired tradition. These biases are as much the result of structural forces shaping international news production as the reflection of culturally and sociologically ingrained racism in the journalistic field. Shrinking budgets for foreign news has further accelerated the reliance on news agencies as the primary draft of journalistic coverage. This phenomenon is acute in reporting African news and often contributes to the establishment of a single narrative in the early stages of developing news stories. The treatment of “Africa” as a distinct journalistic beat has historically been full of racist assumptions that deny the complexity, humanity, and diversity of African experiences; and it explains why leading news organizations like The New York Times assume that their bureau chief based in Senegal will be well-equipped to write about a conflict in the DRC. The confusion of the M23 with the FDLR, or the misattribution of the UN report findings, are as much factual inaccuracies resulting from time pressure as they are the reflection of deeply ingrained stereotypes that all parties in African conflicts are equally and necessarily violent, ruthless, and irrational.

As a recent book by media scholar j. Siguru Wahutu reminds us, it is also essential to pay attention to the role of African news organizations in shaping news narratives about African conflicts. In part, the distortions mirror the rhetorical line defended by the Congolese government—one that finds resonance in Congolese media. Seen from Kinshasa, mainstream news organizations like Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) have branded the latest escalation in the conflict as “l'aggression Rwandaise” (the Rwandan aggression). Meanwhile, local radio and social media are seeing an increase in anti-Tutsi rhetoric and xenophobic sentiment. This locally driven political narrative compounds long-standing ideological biases in Western media to result in a low-quality, reductive, and ultimately dangerous reporting both within and outside the continent.

We can have different perspectives on the conflict and opposing theories about the geopolitics of the region, but these should be grounded on verified facts rather than sloppy coverage. Such poor reporting is unfair to the Congolese victims of the crisis. It's also insulting to the journalists, African and foreign, who strive for fair reporting of intricate conflicts in the face of precarious and dangerous conditions. The situation is complex and volatile. The priority should be civilians, and the last thing the crisis needs is sloppy reporting likely to inflame the tensions.

On the longer term, there is a lot that international news organizations can do to improve their coverage: implementing media-monitoring teams within news organizations to evaluate whether coverage contributes to the reproduction of stereotypes; encouraging journalists to seek out a broader range of sources and voices, with a view towards the widely available yet consistently sidelined African expertise; ensuring consistent use of editorial and fact-checking standards; centering multilingualism as a core skill for correspondents working across Africa; greater staff diversity across the news production chain (notably, by including African journalists in senior-level positions); reconsidering the usefulness of the “Africa correspondent” job description; to name a few. Many of these initiatives are low-cost. What they primarily require is a willingness within the journalistic field to reconsider how things have been done for too long.

In the meantime, what we can hope for is more humility from journalists who think the conflict is a simple story, more accuracy and contextualization from news organizations, and an acute understanding that news narratives have real-world consequences.

This article was initially published in March 2025 on Africa's a Country's website, which is under Creative Commons licence (CC BY 4.0).

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