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Reçu hier — 1 mai 2025HARD FORCE - Toutes catégories - (page 1 / 1693)

NIGHTFALL "Children Of Eve"

« Children of Eve », onzième album des Grecs NIGHTFALL est tout simplement massif. Par ses compositions, par sa production, par son orchestration, par sa réalisation, il nous entraîne dans un monde sombre, rebelle, où la lutte pour les valeurs humaines et contre la dépression est un fil rouge, et noir. Les dix titres qui le composent sont un mélange de death, de black, de gothique et de mélodies, un pont entre le NIGHTFALL des années 90 et le NIGHTFALL d'aujourd'hui. Et comme le précise le leader Efthimis Karadimas dans l’interview que vous pourrez lire également sur HARD FORCE : mis bout à bout, ils forment une phrase qui représente à merveille le concept de l’album. Vous l’avez ? Sensé non ?

"I Hate" entame les hostilités avec une intro parlée, enfin, hurlée par une voix féminine possédée et les rythmes se font tout de suite lourds, la voix rauque, les guitares incisives. Cependant, les chœurs et les mélodies orchestrées rendent ce titre très atmosphérique, percutant, très représentatif de ce que va être « Children Of Eve » ensuite. Un beau mélange de nombreuses influences. Efficace.

L’agressif et dissonant "The Cannibal" nous fait entrer dans un tourbillon de riffs répétitifs et brutaux avec un refrain entêtant. "Lurking" offre une approche plus mélodique avec une voix qui suit le riff principal et de beaux passages atmosphériques à nouveau.
Avec le lent et lourd "Inside My Head", on a ce sentiment de lutte impuissante contre nos démons intérieurs, avec des guitares heavy, des rythmes balancés et une mélodie intrusive. "Seeking Revenge" et sa longue intro fait la part belle à l’ambiance avec ses claviers omniprésents là où "For The Expelled Ones" revient à une musique plus brute et basée sur les guitares. A nouveau, le refrain est captivant et reste en tête immédiatement.

"The Traders Of Anathema" est un morceau très death, le plus bourrin de « Children Of Eve », avec peu de moments de répit et des rythmes blastés. Rien à voir avec le fédérateur "With Outlandish Desire To Obey" et sa voix féminine récurrente, surprenante mais qui laisse la place à de larges plages death.
"The Makhaira Of The Deceiver" alterne passages épiques et atmosphères mélancoliques et surtout laisse place à un final théâtral. C’est avec "Christian Svengali" que se referme l’album sur un titre très NIGHTFALL, rythmé, dark, orchestral et complètement addictif. Un final puissant, intense qui fera à coup sûr vibrer le public en live. Il semble de toute façon que ce « Children Of Eve » soit conçu pour la scène.

Avec des morceaux bruts mais emprunts d’émotions, des atmosphères mélancoliques mais des rythmes percutants, les growls puissants d’Efthimis Karadimas et des passages éthérés, « Children Of Eve » montre une nouvelle dimension de NIGHTFALL. Les Grecs passent au niveau supérieur. Les fans des premiers NIGHTFALL s’y retrouveront mais celles et ceux qui découvriront le groupe aujourd’hui risque de se faire happer par les mélodies death/doom du groupe. Quelle belle réalisation !

LISATYD "Still"

Après un premier EP prometteur paru en 2023, LISATYD sort l’EP « Still » le 2 mai, porteur de la même énergie grunge qui nous embarque pour un voyage sonore d’une trentaine de minutes. Fidèles à leur acronyme (LISATYD pour "Life Is Shit And Then You Die"), les membres du groupe chantent et jouent les déceptions de la vie quotidienne sur fond de riffs accrocheurs et de mélodies entêtantes.

Déjà sorti comme single, le morceau d’ouverture "Loop" nous happe immédiatement par sa boucle mélodique caractéristique qui nous intrigue et nous annonce d’emblée que l’ensemble de l’EP est tout aussi bon, avant que "Craniotomy" ne décompose petit à petit ce qui se trouve dans notre boîte crânienne : les émotions viscérales, celles qu’on arrive à analyser et celles sur lesquelles on n’a pas encore mis de mots. Le chant de Simon Garrette, parfois planant, parfois plus agressif mais toujours efficace, correspond parfaitement aux thèmes abordés. Sur "Cockroach", LISATYD expérimente davantage et le voyage sonore prend rapidement des airs de fuzz dans lequel chaque membre peut montrer sa maîtrise : la batterie rythmée, la basse saturée et les guitares d’abord adoucies jouent sur les ambiances sonores et les niveaux d’intensité pour une chanson tout en nuances.

Également sorti comme single, "Faces" est doté d’un refrain entraînant qui ne demande qu’à être chanté en chœur par le public et le groupe lors des concerts à venir. Dernier single en date, "Plastic Roses", aux sonorités plus agressives, arrive comme le point d’orgue de la montée en puissance progressive qu’on a suivie pendant l’EP. Alors que la basse de Clément Verhaeghe aménage une ambiance sonore presque inquiétante, la batterie d’Angela Dufin annonce le tempo sur lequel les guitares de Simon Garrette et John Babkine déploient des mélodies accrocheuses. L’équilibre entre les instruments n’a pas failli et permet de qualifier ce deuxième EP de succès qui ne se repose pas sur ses lauriers et va toujours chercher plus loin le dépassement et l’énergie brute.

Une fois ce morceau fini, on ne sait à quoi s’attendre tellement la quantité d’énergie donnée était importante. C’est sur cette attente que se font entendre les premières notes à la guitare acoustique de "Camouflage" qui va davantage chercher du côté du flamenco que du rock ou du grunge. Inattendu et très surprenant, le titre apporte une douceur bienvenu qui témoigne de la maîtrise du groupe ainsi que de la volonté de prendre des risques : si les cinq premiers développaient l’énergie du premier EP, ce dernier titre montre que LISATYD aime les aventures sonores et les explorations bien faites.

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