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« Les Bonnes » en folie de Mathieu Touzé

7 mai 2025 à 05:55
Mathieu Touzé monte Les Bonnes de Jean Genet au Théâtre 14

Photo Christophe Raynaud de Lage

Le co-directeur du Théâtre 14 pousse les feux du huis clos carcéral de Jean Genet où, pour s’extirper de la chape de plomb sociale sous laquelle elles croupissent, Claire et Solange explosent les frontières du réel.

Dans le parcours de Mathieu Touzé, Les Bonnes revêt une dimension particulière. Jusqu’ici, le jeune metteur en scène et co-directeur du Théâtre 14 s’était exclusivement emparé de textes ultra-contemporains. De Fabrice Melquiot (Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit) à Olivia Rosenthal (Que font les rennes après Noël ?, On n’est pas là pour disparaître), en passant par Philippe Besson (Un Garçon d’Italie) et Pascal Rambert (LAC), il semblait cultiver un goût pour les autrices et les auteurs vivants, y compris lorsqu’ils appartiennent à la sphère romanesque. Avec ce qui reste, sans doute, comme la plus célèbre des pièces de Jean Genet, l’artiste paraît donc sortir de sa zone de confort, faire un pas de côté pour tenter de franchir une nouvelle étape et célébrer à sa manière ses dix ans de carrière. Symbolique, ce cap n’en est pas moins périlleux ; d’autant que, sous ses airs de ne pas y toucher, Les Bonnes est une oeuvre retorse, fourbe et piégeuse, sur laquelle, comme Katie Mitchell l’a, à son corps défendant, récemment prouvé, il est aisé de se casser les dents. Heureusement pour lui, Mathieu Touzé a, au contraire, su en détecter les récifs et en apprivoiser les courants pour conduire Claire, Solange et Madame sur des rivages où la frontière entre dure réalité et bouffées délirantes serait plus poreuse que jamais.

Car, à leur manière, Claire et Solange incarnent, d’entrée de jeu et à elles deux, un dégradé de méchanceté. Domestiques au service de Madame, une très grande bourgeoise aux habits clinquants et aux manières détestables, ces deux soeurs passent moins de temps à dépoussiérer le mobilier qu’à singer la maîtresse des lieux qui, à travers leurs regards et, selon leurs dires, passe pour la pire des garces tyranniques. À bien les observer, on comprend vite que le jeu de rôles auquel elles s’adonnent – l’une incarne Madame pendant que l’autre entre dans la peau de sa soeur – s’inverse à qui mieux mieux, qu’elles réalisent grâce à lui leur pulsion inassouvie : tuer Madame, qu’elles ne peuvent plus voir en peinture, ce qui leur permettrait d’empocher, dans la foulée, l’héritage qui, en pareil cas, leur est promis. Passant des paroles aux actes, les bonnes ont déjà mis une partie de leur plan à exécution : encouragée par sa soeur, Claire a écrit à la police une lettre de dénonciation pour mettre l’amant de Madame, qu’elles appellent Monsieur, derrière les barreaux. Alors qu’elles comptent poursuivre sur leur lancée et assassiner leur maîtresse en glissant dix cachets de Gardénal dans son tilleul, Claire et Solange sont prises de panique. Remis en liberté conditionnelle par le juge, Monsieur vient de les appeler et leur demande de faire savoir à Madame qu’il l’attend au Bilboquet, tandis que cette dernière ne tarde pas à faire son entrée.

Comme souvent chez Jean Genet (Splendid’s, Haute surveillance), Les Bonnes constitue un huis clos, dont Mathieu Touzé, avec un immense respect pour l’oeuvre et sans renverser la table, a décidé de pousser les feux. Sous sa houlette, la maison de Madame prend des airs de cage de verre où l’enfermement et ses conséquences se font clairement sentir sur ses occupantes. Bel et bien au bord de la folie, ses Claire et Solange ne sont pas victimes d’une pathologie dure, mais plutôt d’un soupçon de paranoïa, d’un éloignement progressif de la réalité et d’un délire qui leur permet d’élucubrer un nombre colossal d’histoires. Ses bonnes ont alors tantôt l’allure de petites filles complices et apeurées, qui craindraient avant toute chose de se faire réprimander, tantôt celle de monstres en puissance, et en sommeil, prêts à bondir sur la première cible venue et à tout réduire en cendres – « Après, j’aurais mis le feu », s’emporte d’ailleurs Solange. Machiavel à leur échelle, elles paraissent étouffer dans leur prison dorée, où elles sont pieds et poings liés, où leurs moindres faits et gestes sont épiés – « Je vois une foule de traces que je ne pourrai jamais effacer. Et elle, elle se promène au milieu de cela qu’elle apprivoise », s’alarme Claire à propos du retour de sa maîtresse –, et sous cette chape de plomb sociale où le regard et l’attitude de Madame les cloîtrent, et dont elles tentent de s’extirper grâce à leurs pensées macabres.

Si la mise en scène de Mathieu Touzé souffre d’une entrée en matière et d’un intermède musical, prélude à l’entrée de Madame, qui mériteraient, à tout le moins, d’être resserrés, ce parti-pris est servi par deux comédiennes, Elizabeth Mazev et Stéphanie Pasquet, qui confèrent aux bonnes leurs multiples facettes. L’une comme l’autre, et chacune à leur endroit, elles manient les nuances et les variations imposées par Genet et révèlent cette fluidité comportementale qui rend Claire et Solange si insaisissables, jusqu’à conduire à l’épuisement de leur propre catharsis théâtrale. Surtout, ce pas de deux profite de la présence de Yuming Hey, exquis, diabolique et magnétique dans la peau de Madame. Perché sur des talons aiguilles, fardé jusqu’aux ongles, débordant de bijoux, le comédien s’en donne à coeur joie et prend un plaisir visible à incarner ce rôle à qui il donne tout son relief. Devenue une créature archétypale, sa Madame adopte un comportement à ce point excessif qu’il devient permis de douter de son existence. Et si, en définitive, la maîtresse n’était que la projection imaginée par ses deux servantes, prises dans le jeu du théâtre ou perdues dans leur folie ? Les paris sont ouverts.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Bonnes
de Jean Genet
Mise en scène Mathieu Touzé
Avec Yuming Hey, Elizabeth Mazev, Stéphanie Pasquet, Thomas Dutay
Eclairagiste Renaud Lagier
Scénographie, chorégraphie et costumes Mathieu Touzé
Régisseur général Jean-Marc L’Hostis
Régie Stéphane Fritsch
Assistante à la mise en scène Hélène Thil

Production Collectif Rêve Concret
Coproduction Théâtre 14 ; Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN ; Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine ; CDN de Normandie-Rouen
Avec le soutien de la Comédie-Française pour le prêt des costumes
Action financée par la Région Île-de-France

Durée : 1h35

Vu en février 2024 au Théâtre 14, Paris

Théâtre 14, Paris
du 6 au 24 mai 2025

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"Larzac !" Un cri de ralliement autour d'une utopie qui vit et fait vivre toute une communauté sous des lois différentes

7 mai 2025 à 09:44
Il serait vain de vouloir résumer, raconter, ici, la trame et les personnages qui font vivre ce spectacle. Une page ne suffirait pas à en contenir une infime partie qui, donnée ainsi hors de son contexte, hors de sa forme, hors de l'univers et de l'histoire dont elle dépend, serait incompréhensible. Un univers parfaitement concret, historique avec un grand H même. Le Larzac. Un bout de terre au sud du Massif central, un haut-plateau peuplé seulement de paysans et d'une base militaire.
L'histoire commence bien avant nos jours, bien avant ce qui va nous être dévoilé dans le spectacle. Elle débute en 1902, lorsque l'État français crée un camp militaire dans le Larzac-nord (au sud de Millau). Elle se poursuit en 1971 lorsque l'État annonce le projet d'extension de la base militaire (une superficie multipliée par six). Six mois plus tard, 103 paysans touchés par les expulsions publient le "serment des 103". Ils y annoncent leur intention de ne pas quitter leurs terres. Un appel qui déclenchera un mouvement de désobéissance civile parmi la population française, surtout des jeunes, qui mobilisera près de 100 000 personnes durant la décennie qui suivit. Une mobilisation qui repoussera le projet jusqu'en 1981, date à laquelle François Mitterrand y mit fin.

Voici donc le contexte de "Larzac !". Un contexte qui va engendrer la création d'un collectif original, sans doute unique au monde, qui a inventé et continue d'inventer une nouvelle organisation de la vie paysanne. C'est de cela dont il est question dans le spectacle de Philippe Durand : l'histoire de ce collectif qui a arraché son existence à l'État français par une volonté farouche et déterminée de garder la main sur l'avenir et préserver un territoire.

Le premier acte fut de négocier avec l'État un bail emphytéotique avec la Société Civile des Terres du Larzac (la SCTL, détentrice du bail jusqu'en 2085). C'est sous cette forme, la SCTL, que vont être créées ces nouvelles organisations sociales, paysannes qui perdurent aujourd'hui, et même s'agrandissent et prospèrent. Philippe Durand s'est longuement rendu sur le plateau du Larzac, il y a rencontré des dizaines d'habitants qui font partie de ce projet. Certains y vivent depuis quarante ans, ils ont participé à l'invention de la SCTL et de sa philosophie communautaire. Ce sont ces personnages, tous incarnés avec une force narrative fascinante par Philippe Durand, qui vont nous ouvrir une fenêtre sur leur manière de vivre.

Oui, il y a un souffle d'utopie dans les vies de ces personnages. Un ordre différent règne. Des règles qui paraissent bizarres, étranges, presque impossibles et qui pourtant sont la source d'une réelle sécurité, d'une réelle implication dans les règles communes. Ici, personne n'est propriétaire, ni de sa maison, ni de ses terres. Pas de spéculation. Lorsque l'un d'entre eux part à la retraite, il laisse sa ferme au suivant, (sans contrepartie sinon une valeur d'usage) un suivant choisi par le conseil de gérance sur audition, car il s'agit d'un véritable choix de vie. Bref, l'organisation du territoire n'est pas juste un assemblage de règles différentes des règles usuelles dans le reste du pays, mais d'un esprit d'implication dans le travail et de partage de l'outil de travail différent.

En un peu moins d'une heure trente, Philippe Durand campe plusieurs dizaines de ces habitants des hauts-plateaux du Larzac. Des témoignages, tous, particuliers, personnels, emprunts de gouaille, d'accents forts comme ceux de l'Aveyron, de points de vue différents. Voilà la force et l'honnêteté que développe l'auteur-comédien dans cet exercice. Rien de manichéen. Son texte (édité chez Libertalia) se veut autant chair qu'esprit, il recèle un langage rugueux et poétique qui donne, avec son interprétation, une vibrante incarnation de chacun de ces personnages.

Ce que réalise là Philippe Durand est du pur miel, du souffle chaud, de l'abondance intelligente, du sensible, du vrai, et une tonne et demie de connaissances révélées à la plupart d'entre nous. On y apprend, on y goûte les accents, on y savoure les émotions sensibles, on y aime tous ces personnages qui prônent l'intelligence collective plus que l'individuelle, et cela fait du bien.

Il n'en est pas à son coup d'essai, Philippe Durand. Il y a quelques années, il avait déjà créé un spectacle à partir d'éléments recueillis dans une autre sphère de nos sociétés, l'industrie. Cela s'appelait 1336 (Parole de FRALIB). Déjà une expérience d'autogestion qui, cette fois, avait opposé les ouvriers d'une usine de fabrique de Thé Éléphant à la direction du groupe (UNILEVER), et la victoire du collectif (une reprise de l'outil de production qui continue encore sous l'excellente marque de thé et d'infusion 1336 – le nombre de jours de grèves…).
◙ Bruno Fougniès

Vu au Théâtre des Halles dans le cadre d'Avignon Off 2024.

"Larzac !"
Texte : Philippe Durand.
Mise en scène : Philippe Durand.
Interprétation : Philippe Durand.
À partir de 13 ans.
Production Cie Treize-Trente-Six.
Durée : 1 h 25.

21 et 22 mai 2025.
Mercredi et jeudi à 20 h.
Théâtre Jean Vilar, Virty-sur-Seine (94), 01 55 53 10 60.
Courriel : contact@theatrejeanvilar.com
>> theatrejeanvilar.com

Dans le cadre de "Commune Utopie" du 17 au 25 mai 2025.
Un temps fort présenté par la Constellation (Compagnie Les Filles de Simone et 5 théâtres du Val de Marne : le Théâtre Chevilly Larue, l’ECAM, le Théâtre Jean Vilar, le Centre des bords de Marne et le Théâtre Antoine Watteau).
>> Infos Commune Utopie

Un zoo dans un camp de concentration : comment ce fait méconnu de la Seconde Guerre mondiale a inspiré une pièce de théâtre

7 mai 2025 à 11:18
C'est un spectacle qui résonne 80 ans après la libération des camps de concentration nazis. Présenté au TMG - Théâtre 145 de Grenoble, la pièce "Ce que vit le rhinocéros lorsqu'il regarda de l'autre côté de la clôture" s'inspire d'un fait peu connu : un zoo se trouvait à l'intérieur du camp allemand de Buchenwald pour divertir les SS.

La programmation de la Scala Provence pour le Festival d’Avignon Off 2025

7 mai 2025 à 12:43

La Scala Provence présentera 13 spectacles dans le Off 2025, du 5 au 27 juillet, avec en tête d’affiche Philippe Torreton dans La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro dans une mise en scène de Lena Bréban.

Pour la première fois à Avignon :
Ouverture en fanfare et en avant-première du Mariage de Figaro avec Philippe Torreton dans le rôle-titre, mise en scène par Léna Bréban, metteuse en scène flamboyante de Comme il vous plaira, spectacle auréolé de 4 Molières en 2022.

Pour la première fois aussi,
Face aux murs de Damien Droin, un spectacle de nouveau cirque, plébiscité par la presse et le public lors de sa création à la Scala Paris en mars 2025.

Pour la première fois encore,
Yongoyely, le nouveau spectacle de Circus Baobab, en résidence depuis 3 ans dans nos murs. Après Yé ! (l’eau), cette création a conquis le public parisien de la Scala avant d’arriver cet été chez nous.

Pour la première fois toujours,
nous accueillerons conjointement avec le festival In, la prestigieuse Comédie-Française : alors que nos murs vibreront au rythme des Serge, l’inénarrable spectacle-hommage au regretté Gainsbourg, dans la Cour d’honneur, on célébrera le grand retour de Paul Claudel et de son Soulier de satin.

Et pour la première fois enfin,

Ariane Ascaride sera Touchée par les fées dans une « ultima verba » bouleversante et vitaminée. Hervé Pierre et Clotilde Mollet nous livreront comme un cadeau Nous sommes vivants, un texte inédit de Clotilde elle-même.

Robin Ormond, mettra en scène deux acteurs magnifiques, Marilyne Fontaine et Assane Timbo, dans Peu importe, un texte virtuose sur le couple de Marius von Mayenburg, dramaturge allemand consubstantiel à l’histoire contemporaine de la Schaubühne de Berlin.

Leïla Slimani déflorera par la voix d’Anne-Élodie Sorlin sur nos plateaux l’adaptation de son premier roman, le sulfureux Dans le jardin de l’ogre.

Samuel Churin et Céline Roux nous feront vivre le grand amour épistolaire et caché d’Anne Pingeot avec François Mitterrand, entre gravité et légèreté, humour et emportements sans jamais forcer le trait.

Xavier Guelfi, jeune artiste incontestablement doué, présentera pour la première fois à Avignon Brasser de l’air et s’envoler, son spectacle qui « veut sauver le monde ».

Elsa Adroguer nous fera vivre les 37 Heures les plus dérangeantes de sa vie de jeune femme tandis que Bruno Abraham-Kremer rendra un hommage poignant à son père dans Parle, envole-toi !

Et puis, comme on ne se passe pas de danse à la Scala, nous vous donnons rendez-vous pour voir Edouard Hue dans son magnifique Dive et Le Prélude majeur de Kader Attou. L’humour sera également de la fête avec de belles surprises qui nous feront perdre notre sérieux.

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"Il faut être prêt pour le Jour J" : le boxeur Zaïre Fataki en marche vers un titre de champion de France

8 mai 2025 à 09:36
Le 17 mai 2025, le boxeur Zaïre Fataki affrontera Keanu Klose au Palais Saint-Sauveur de Lille. S'il l'emporte, il deviendra champion de France professionnel de la catégorie des poids moyens. Une première pour un Lillois depuis 30 ans.

Le Seigneur des porcheries par la Compagnie en Eaux Troubles

8 mai 2025 à 05:38
Le Seigneur des porcheries par la Compagnie en Eaux Troubles

photo Achile Bird

En hommage à leur leader, des éboueurs occupent les planches et y donnent le show de leur vie ! Un happening poétique et politique.

À Baker, patelin typique du monde occidental, une grève d’éboueurs tourne à l’émeute, entraînant la mort du meneur John Kaltenbrunner. Dix ans plus tard, en hommage au disparu, ses camarades envahissent la scène pour rétablir leur version de l’histoire : déployant un théâtre qui mélange élans poétiques, musique live, danse, pantomime, stand-up ou cabaret, et bousculant pour cette épopée tous les codes de la représentation.

Entre échappées délirantes et situations très crues, c’est l’aberrante marche du monde qui ressort de cet ardent happening, où le burlesque le dispute au tragique. En creux, un manifeste politique ayant pour protagonistes des laissés-pour-compte, broyés par un système asservi au capital et au mâle tout-puissant. Ils occupent le théâtre avec la volonté de rétablir leur point de vue, témoigner de leurs existences et de leurs blessures, interroger la fatalité historique de la violence, dans une alternative émancipatrice.

Le Seigneur des porcheries
Une création commune de la Compagnie en Eaux Troubles

Adaptation et mise en scène Paul Balagué

D’après Le seigneur des porcheries de Tristan Egolf dans la traduction en langue française établie par Rémy Lambrechts © Editions Gallimard

Interprété et crée par François Chary, Lucas Goetghebeur, Ghislain Decléty, Martin van Eeckhoudt, June van der Esch, Sandra Provasi, Damien Sobieraff

Lumière Lila Meynard
Musique Christophe Belletante, Sylvain Jacques, Grégoire Léauté
Costumes Marie Vernhes avec l’aide de Zoé Lenglare
Régie générale et son Théo Errichiello
Scénographie, régie plateau et construction Mathieu Rouchon, Antoine Formica
Collaboration à l’écriture et à la mise en scène Paul-Eloi Forget
Assistanat à la mise en scène Pauline Legoëdec, avec l’aide spéciale d’Antoine Demière

Production Agathe Perrault, Sarah Baranes (LA KABANE)

Production Cie en Eaux Troubles

Coproduction MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis

Avec le soutien du Théâtre L’Échangeur – Bagnolet, du Grand Parquet, de la SACD, du Théâtre du Fil de l’eau – Ville de Pantin et du Théâtre de l’Arsenal.

Merci à tous nos soutiens, et notamment la famille Balagué.

La Cie en Eaux Troubles fait partie du réseau Actée.

Paul Balagué est membre de LA KABANE – Maison d’artistes.

du 8 au 18 mai 2025
MC93 Bobigny

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Valérie Lesort et Christian Hecq affolent « Le Bourgeois »

8 mai 2025 à 05:55
Valérie Lesort et Christian Hecq montent Le Bourgeois Gentilhomme de Molière à La Comédie-Française

Photo Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française

Le tandem enflamme le plateau de la salle Richelieu et livre une version endiablée de la comédie-ballet de Molière. Il offre à la Comédie-Française un tube théâtral pour les saisons à venir.

Ces dernières années, on a vu Valérie Lesort et Christian Hecq réaliser quelques jolis coups : magnifier 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne au Vieux-Colombier, encanailler Le Domino Noir et Ercole Amante à l’Opéra-Comique ou ressusciter La Mouche, d’après la nouvelle de Georges Langelaan, aux Bouffes du Nord. À chaque fois, le tandem, à la ville comme à la scène, a fait montre d’audace et d’inventivité pour bâtir et enrichir son univers poético-décalé, désormais reconnaissable entre mille. Des marionnettes fantasques aux machines magiques, des costumes ultra-sophistiqués aux personnages à l’identité pour le moins marquée, leurs créations ont, toujours, ce même charme fou et les vertus d’un antidote à la morosité. Une règle à laquelle leur version endiablée et baroque à souhait du Bourgeois Gentilhomme n’échappe pas. Pour leur premier spectacle sous les ors de la salle Richelieu, Valérie Lesort et Christian Hecq offrent à la Comédie-Française un tube théâtral pour les saisons à venir. Ni plus ni moins.

D’abord parce que le duo ne s’est pas contenté de la prose de Molière, mais a, et c’est l’un de ses coups de génie, aussi conservé la partition de Lully. Ou presque. Car, plutôt que de la reprendre telle quelle, ils ont confié sa transposition aux musiciens Ivica Bogdanić et Mich Ochowiak. Façon de délaisser la pompe baroqueuse pour se convertir au rythme enlevé d’une musique d’inspiration balkanique, et d’équiper ainsi la comédie-ballet d’une fanfare – composée de Ivica Bogdanić, Rémy Boissy, Julien Oury, Alon Peylet, Victor Rahola et Martin Saccardy – aux cuivres bien balancés, capable de la mener tambour battant. Comme si tout, finalement, ne devait conduire, à tombeau ouvert, qu’à la « turquerie » finale, qui scelle le ridicule dans lequel Monsieur Jourdain, scène après scène, sous le regard et l’influence de son entourage, se vautre, à force de vouloir devenir à tout prix, y compris celui de son honneur, un gentilhomme.

En parallèle, Valérie Lesort et Christian Hecq sont allés dénicher l’humour partout où ils le pouvaient. Dans le texte, bien sûr, qu’ils font parfois malicieusement sonner d’une manière nouvelle ; dans les situations, surtout, qui donnent lieu à des moments de pure mise en scène à la fois impeccablement maîtrisés et puissamment accrocheurs, telle la faste réception organisée pour les beaux yeux de Dorimène, le numéro du maître de musique perturbé par deux moutons et un lama, et, comme une évidence, la cérémonie du Mamamouchi qui, en guise de bouquet final, regorge de créativité et brille par son caractère furieusement déjanté. Pour autant, sous leurs dehors foutraques, ces scènes cachent une mécanique de haute précision, où rien, absolument rien, n’est laissé au hasard. Des marionnettes de Carole Allemand et Valérie Lesort aux costumes de Vanessa Sannino, en passant par le décor d’Eric Ruf, aussi imposant que majestueux, tout confine à l’orfèvrerie théâtrale, jusque dans les moindres détails.

Une précision qui préside également, et ce n’est guère étonnant, au jeu de la quinzaine de comédiens-français présents au plateau, à commencer par Christian Hecq lui-même, qui campe un irrésistible Monsieur Jourdain doux-amer, à la manière d’un François Pignon de l’ère classique. Galvanisés par la proposition totale de leurs deux metteurs en scène, quelques fois physiquement méconnaissables, tous poussent leurs personnages dans leurs retranchements comiques, à commencer par le précieux maître à danser, Gaël Kamilindi, l’horrifique maître de philosophie, Guillaume Gallienne, la revêche femme de Monsieur Jourdain, Sylvia Bergé, le dégingandé Dorante, Clément Hervieu-Léger et la peste en meringue Dorimène, Françoise Gillard. À l’aise avec les mouvements savamment chorégraphiés par Rémy Boissy qui, loin de se transformer en carcan, sont une force sur laquelle s’appuyer, ils prennent un plaisir à jouer qui est un régal à voir. Sans jamais oublier, cerise sur le gâteau, que cette comédie-ballet n’est pas qu’une farce drolatique, mais qu’elle a aussi la dérangeante cruauté, et la profondeur, d’un bal de cons.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Le Bourgeois Gentilhomme
Comédie-ballet de Molière
Mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq
Avec Véronique Vella, Sylvia Bergé, Françoise Gillard, Laurent Stocker, Guillaume Gallienne, Christian Hecq, Nicolas Lormeau, Clément Hervieu-Léger, Gaël Kamilindi, Yoann Gasiorowski, Jean Chevalier, Géraldine Martineau, Antoine de Foucauld, Nicolas Verdier, et Ivica Bogdanić, Rémy Boissy, Julien Oury, Alon Peylet, Victor Rahola, Martin Saccardy
Scénographie Éric Ruf
Costumes Vanessa Sannino
Lumières Pascal Laajili
Musiques originales et arrangements Mich Ochowiak et Ivica Bogdanić
Travail chorégraphique Rémi Boissy
Marionnettes Carole Allemand et Valérie Lesort
Assistanat à la mise en scène Florimond Plantier
Assistanat à la scénographie Julie Camus
Assistanat aux costumes Claire Fayel de l’académie de la Comédie-Française

Durée : 2h20

Vu en juin 2021 à la Comédie-Française, Paris

Comédie-Française, Salle Richelieu, Paris
du 7 mai au 14 juillet 2025

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« The Brotherhood » : Carolina Bianchi et la fraternité cramée

11 mai 2025 à 14:00
Carolina Bianchi crée The Brotherhood – Trilogia Cadela Força – Capítulo II au Kunstenfestivaldesarts

Photo Mayra Azzi

Attendue, Carolina Bianchi sait qu’elle l’est par tout le milieu du théâtre qui s’est pressé à la naissance du deuxième volet de sa trilogie Cadela Força au Kunstenfestivaldesarts de Bruxelles. Après avoir marqué Avignon avec A Noiva e o Boa Noite Cinderela, elle ne surenchérit heureusement pas, mais livre un spectacle cinglant, déstabilisant et important sur la masculinité dans les arts et au théâtre, sans s’épargner non plus. Attention, ça brûle.

Que faire après ça ? En 2023, la Brésilienne Carolina Bianchi, aussi installée à Amsterdam où elle a suivi une partie de sa formation en théâtre, faisait, dans A Noiva e o Boa Noite Cinderela, l’expérience, chaque soir, de ne plus se souvenir en ingérant la drogue du violeur surnommée, dans son pays natal, « Bonne nuit Cendrillon ». Celle-là même qu’en 2012, elle avait avalée à son insu avant d’être violée. De cela, on ne revient pas. Loin des rituels christiques de celle qui a pourtant changé sa vie, Angélica Liddell – dont elle affirmait dans Libération, le 10 juillet 2023, qu’elle « aura été [pour elle] un point de non-retour », avant d’expliciter : « J’ai vu une femme prendre l’espace dont elle a besoin pour créer sans aucune concession sur la manière dont elle doit dire les choses » –, Carolina Bianchi opérait alors une « résurrection », celle de la mémoire. Voici celle de la « représentation ».

Pour que ce viol advienne, il aura fallu croiser un agresseur et sa masculinité assassine. C’est le sujet du deuxième volet de cette trilogie. Comment la mettre au plateau ? Elle s’y prend à plusieurs reprises, enchainant les prologues parce que l’histoire bégaie : du Purgatoire de Dante Alighieri à un jeune père qui murmure à son bébé qu’il lui transmettra son pouvoir, en passant par le dézingage en règle de ce dont se délecte tout amoureux du théâtre, La Mouette de Tchekhov. Non, il n’est pas possible de trouver du charisme à Treplev, qui « geint » et se « plaint » quand Nina souffre, affirme-t-elle. Les choses sont claires : « La violence comme la poésie ne se corrigent pas », nous dit Carolina Bianchi en citant – et sourçant – Roberto Bolaño dans L’Université inconnue. Alors, elle n’élude ni l’un ni l’autre, les (re)gardant en face et établissant des ponts entre leurs liens ancestraux et destructeurs. Pour l’instant, c’est de là qu’elle parle. C’est sa seule position possible. Comme elle est désormais éveillée, elle peut entamer un dialogue. Ainsi, au bout d’une heure – sur les 3h30 entrecoupées d’un entracte –, elle amorce la « première partie » dans laquelle, bardée d’un monticule de feuilles contenant des questions innombrables, elle accueille un metteur en scène star imaginaire, double troublant de Thomas Ostermeier teinté de tous ceux qui l’ont inspiré : Godard, Marthaler, Brecht, Kantor, Lupa, Castorf… Ça finira mal, en écho à Treplev. Carolina Bianchi est une Nina qui prend la main, en laissant dérouler à son interviewé de beaux discours « contre la bourgeoisie et le fascisme » en même temps qu’il broie ses actrices.

Que les références soient perçues ou non par le public, peu importe. Ce que l’artiste met avec force sur le plateau, c’est l’annihilation des femmes par des hommes, quel que soit le degré de prédation – et fort heureusement, par sa précision de la description de leurs actes, elle opère des distinguos –, au nom de l’art. Ça aurait pu être banal, ce pourrait être un règlement de comptes, mais ce serait trop simple et bien peu intéressant. En ne restant pas en bordure pour manipuler le jeu comme eux, en étant présente à tous les niveaux de l’élaboration du spectacle, comme ses consœurs, souvent, le sont aussi – « écrivaine, metteuse en scène et actrice », revendique-t-elle, dans cet ordre, pour elle-même –, Carolina Bianchi empoigne son sujet sans être débordée ni engloutie. La pensée prédomine sur les actes. Les mots constituent la structure fondamentale de ce chapitre largement étayé par son travail de recherche universitaire. En empilant les évocations d’autres destins que le sien – Ana Mendieta, Sylvia Plath, Gisèle Pélicot, Perséphone et surtout Sarah Kane, dont elle aurait tant aimé être l’héroïne –, Carolina Bianchi ne fabrique pas un catalogue, mais tisse, sans cri ni rage, avec force et clarté, une histoire de la violence des uns contre les unes et questionne le regard. Comment les a-t-on regardées ces femmes meurtries ou mortes ? Les a-t-on seulement vues ? Que regarde-t-on, et surtout qui, quand le prestigieux (et par ailleurs passionnant) Leopold Museum autrichien propose en 2010 une rétrospective d’Otto Muehl, co-fondateur du mouvement pictural de l’Actionnisme viennois et condamné à sept ans de prison pour pédophilie ? Comment est-il possible que nous regardions et écoutions avec tant d’admiration et de déférence ceux qu’elles nomment les « maîtres » et qu’elle choisit de brûler ici ?

La question est centrale, et ne laisse pas indemne, mais ne serait pas si perturbante si elle n’était pas teintée des propres paradoxes de Carolina Bianchi qu’elle expose sans fard : comment a-t-elle pu tant aimer Jan Fabre ? Comment se débrouiller, maintenant, avec le fait d’être partie intégrante de cette confrérie de théâtre dont elle obtient des « récompenses » ; d’autant plus qu’elle répond à ce qu’on lui demande : aller plus loin dans son sujet, en faire la promotion permanente et, si possible, « divertir » ? Car, le viol, ça va bien cinq minutes, semblent nous dire ces hommes alignés comme à la Cène après l’entracte, qui citent son travail universitaire en s’accordant le droit d’en modifier, sans son accord, quelques passages pour « plus d’espoir ». Mais, là encore, Carolina Bianchi affronte une contradiction : elle aussi sature du mot « viol », qu’elle dit avoir trop répété, dégoûtée d’être prisonnière de ses thèmes. Sauf qu’il lui est impossible de faire autrement. Et qu’il n’y a pas de guérison à l’horizon. Ni de réconfort à trouver dans une supposée sororité, ce terme qui, selon elle, a le parfum du néolibéralisme et de la concurrence, quand celui de fraternité n’a plus le moindre sens, accouplé au « socialisme, au capitalisme, aux Jeux olympiques, aux festivals… ». C’est cela qu’elle pose avec une simplicité quasi clinique sur le plateau, suffisante pour que son propos soit audible et pas dégoulinant ni gluant.

Avec seulement quelques accessoires, des toiles peintes et des écrans vidéo où s’inscrivent, entre autres, ses pensées muettes, elle peut montrer son sexe, dont elle reste désormais en bordure après y avoir introduit une caméra dans le premier chapitre. Puisque tout est cadré, que les mots ont une puissance de feu, elle peut alors refermer cet opus et laisser les hommes pleurer. Le « Let a boy cry » de la chanteuse pop italienne Gala, dont les paroles ont émaillé cette création, résonne lors des applaudissements, non comme une facilité pour s’attirer une standing ovation, mais pour reprendre le cours de la vie, pour respirer à nouveau après cet intense spectacle qui laissera des traces durables.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

The Brotherhood – Trilogia Cadela Força – Capítulo II
Concept, textes et mise en scène Carolina Bianchi
Avec Chico Lima, Flow Kountouriotis, José Artur, Kai Wido Meyer, Lucas Delfino, Rafael Limongelli, Rodrigo Andreolli, Tomás Decina, Carolina Bianchi
Collaboratrice dramaturgie et recherches Carolina Mendonça
Dialogue théorique et dramaturgique Silvia Bottiroli
Traduction anglaise Marina Matheus
Traduction française Thomas Resendes
Direction technique, création sonore et musique originale Miguel Caldas
Assistant mise en scène Murilo Basso
Scénographie Carolina Bianchi, Luisa Callegari
Direction artistique et costumes Luisa Callegari
Création lumières Jo Rios
Vidéos et projections Montserrat Fonseca Llach
Résurrection chorégraphique du prologue et conseiller mouvements Jimena Pérez Salerno
Camera live et soutien artistique Larissa Ballarotti
Stagiaire Fernanda Libman
Régie générale et soutien à la production AnaCris Medina

Production Metro Gestão Cultural ; Carolina Bianchi Y Cara de Cavalo
Coproduction KVS, Theater Utrecht, La Villette, Festival d’Automne à Paris, Comédie de Genève, Internationales Sommer Festival Kampnagel, Les Célestins – Théâtre de Lyon, Kunstenfestivaldesarts, Wiener Festwochen, Holland Festival, Frascati Producties, HAU Hebbel Am Ufer, Maillon – Théâtre de Strasbourg
Avec le soutien de la Fondation Ammodo et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge via Cronos Invest

Durée : 3h30 (entracte compris)

KVS, Bruxelles, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts
du 9 au 12 mai 2025

Volkstheater, Vienne, dans le cadre du Wiener Festwochen
les 1er et 2 juin

Holland Festival, Amsterdam
du 18 au 20 juin

GREC, Barcelone
les 11 et 12 juillet

Biennale de la danse de Venise
du 18 au 20 juillet

Kampnagel Sommerfestival, Hambourg
du 14 au 16 août

HAU, Berlin
les 30 octobre et 1er novembre

Théâtre des Célestins, Lyon
du 6 au 8 novembre

Maillon, Théâtre de Strasbourg
du 13 au 15 novembre

La Villette, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris
du 19 au 30 novembre

La Comédie de Genève
du 22 au 25 avril 2026

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« Le Malade imaginaire » : un regain de santé et de modernité

9 mai 2025 à 06:00
Tigran Mekhitarian met en scène Le Malade imaginaire de Molière

Photo Laura Bousque

Tigran Mekhitarian joue et met en scène un Malade imaginaire bien d’aujourd’hui, empreint de culture urbaine et d’une belle énergie.

Exit les Pan, Daphné, Zéphirs, bergères et bergers, Polichinelle et Mores, tous figurant dans les quelques intermèdes qui ponctuent la dernière comédie-ballet de Molière. La musique baroque de Marc-Antoine Charpentier s’est effacée au profit de la batterie fiévreuse de Sébastien Gorski. Les comédiens se font eux-mêmes danseurs en cagoule et jogging noirs. C’est aussi sous la forme d’un « petit rap impromptu » spontanément performé que se donne la Pastorale, dévoilant subversivement l’amour secret d’Angélique et Cléante, qui se fait malignement passer pour le remplaçant de son maître de musique dans l’intention de regagner sa chambre.

Vu dans La Tendresse de Julie Bérès, Tigran Mekhitarian entretient une familiarité d’assez longue date avec Molière dont il a déjà monté plusieurs pièces (Les Fourberies de Scapin, Dom Juan…). L’originalité du geste résolument distancié et parfois un peu appuyé qu’il adopte réside dans sa volonté de rendre pleinement accessible et moderne la pièce qu’il adapte et actualise de façon fort honnête, en restant finalement proche du texte et surtout de ses enjeux, au point de ne chercher à rien raconter d’autre que ce qu’elle dit et contient, tout en la remettant au goût du jour. Entre comique et tragique, les dialogues de Molière, dits dans un parler sec, rapide, nerveux, qui est celui de la jeunesse populaire de notre époque (et pas seulement celle des cités), deviennent des joutes verbales fort bien musclées et envoyées. Au plateau, corps et voix rendent naturellement toute la verve du texte qui abonde en moquerie, insolence et méchanceté, et qu’un jeu classique un peu trop ampoulé aurait presque tendance à policer ou édulcorer.

Du Malade imaginaire, l’inusable mise en scène de Claude Stratz, jouée depuis 2001 dans la salle Richelieu de la Comédie-Française et reprise dernièrement au Théâtre des Champs-Élysées et en tournée, continue, à raison, de s’imposer comme une version de référence. Argan s’y présente en blouse ouverte et couche-culotte, crûment incontinent. Ici, le malade est campé tout autrement : encore jeune homme, de belles prestance et carrure, il impose une humeur vive et impulsive, une allure chic et saillante dans son costard ajusté, tout de vert vêtu – un clin d’œil à Molière mort en interprétant le rôle dans un veston de même couleur.

Las et déprimé sur le siège des toilettes en train de visionner quantité de vidéos sur son téléphone portable ou de compter sur son ordinateur les factures exorbitantes de médicaments dont regorgent les étagères derrière lui, son Argan a sans doute bien moins peur de mourir que de ne pouvoir exercer sa pleine autorité. Aussi, le personnage est tiré du côté du tyran, prompt à hurler dans son bain pour qu’on vienne le servir, à menacer de cinglants coups de ceinture sa désobéissante fille. Il est aussi parfois tellement enfant, ridiculement capricieux et boudeur. Autour de lui, explosent l’énergie d’une jeunesse en pleine révolte et la force de résistance des femmes. Mentionnons la vitalité de L’Éclatante Marine dans le rôle d’une Angélique galvanisée par l’insolente et intrigante Toinette d’Isabelle Gardien. C’est ainsi qu’acteurs et propos s’inscrivent tous bien dans le présent.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le Malade imaginaire
de Molière
Mise en scène et adaptation Tigran Mekhitarian
Avec (à la création) Serge Avédikian, Anne Coutureau, Isabelle Gardien, Sébastien Gorski, Camila Halima Filali, L’Éclatante Marine, Tigran Mekhitarian, Étienne Paliniewicz
Avec (en tournée) Anne Coutureau, Isabelle Gardien en alternance avec Brigitte Guedj, Sébastien Gorski, Camilla Halima Filali en alternance avec Mélanie Ferrara, L’Éclatante Marine, Tigran Mekhitarian, Cédric Welsch, Étienne Paliniewicz
Direction artistique La Compagnie de l’Illustre Théâtre
Assistance à la mise en scène Lucie Baumann
Création sonore et musique Sébastien Gorski
Chorégraphies Camila Halima Filali
Lumières Denis Koransky
Scénographie Georges Vauraz
Costumes Axel Boursier
Création vidéo Jérémy Vissio
Régie générale Camille Jamin
Régie plateau Malène Seye
Régie son et lumières Guillaume Rouchet
Habillage Andréa Millerand

Coproduction En Scène ! Productions ; À Mon Tour Prod ; Tcholélé Théâtres
Soutiens Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN, le Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Le Salmanazar – Scène de création et de diffusion d’Épernay, la Ville d’Ablon-sur-Seine – Centre Culturel Alain Poher, la Ville de Louvres – Espace Culturel Bernard Dagues, le Centre des Bords de Marne du Perreux-sur-Marne
Avec la participation artistique du Studio-ESCA
Avec le soutien de l’Adami

Durée : 1h50

Vu en mars 2024 au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris

Théâtre de la Concorde, Paris
du 9 au 22 mai 2025

Palais des Rencontres, Château-Thierry
le 5 juin

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La création de « Pôles internationaux de production et de diffusion »

9 mai 2025 à 10:21
Représentation jeune public au Gymnase (CDCN, Roubaix)

Représentation jeune public au Gymnase (CDCN, Roubaix) / Photo Frédéric Iovino

Le ministère de la Culture vient de désigner 11 « Pôles internationaux de production et de diffusion » (PIPD), dotés pour 2025 d’un budget de 1 365 000 euros. Ils remplacent le dispositif des pôles européens de production. 

La mise en place de ces PIPD intervient dans le cadre du plan « Mieux produire, mieux diffuser à l’international ».

Ces pôles vont permettre de regrouper les efforts et les moyens de plusieurs institutions de la création artistique afin de produire et diffuser des œuvres (Spectacles, expositions) qui s’insèrent pleinement dans les circuits de coopération et de diffusion européens et internationaux. Le soutien ministériel leur est octroyé pour une durée de cinq ans, selon un cahier de charge commun.

Le financement cumulé de ces 11 pôles représentera 1 365 000 euros pour 2025, soit une progression de 515 000 euros par rapport au dispositif des pôles européens de production, que les pôles internationaux remplacent désormais, pour plus d’efficacité et de rayonnement de notre culture en France et à l’étranger.

Rachida Dati souligne que « la diffusion internationale est un enjeu clé pour renforcer la scène française : les pôles internationaux de production et de diffusion disposent désormais d’un cadre et d’objectifs communs pour accompagner les équipes artistiques françaises dans leur développement à l’international ».

Ce programme est piloté conjointement par le ministère de la Culture et par les principaux acteurs français de la coopération et de la mobilité internationales – l’Institut français, l’Office national de diffusion artistique, Relais Culture Europe et On the Move. Ceux-ci ont été impliqués tant dans la définition du programme que dans la sélection des lauréats.

À l’issue d’une procédure de sélection qui a permis d’examiner 18 candidatures, dans un souci d’équilibre entre territoires et disciplines artistiques, la ministre de la Culture a décidé d’attribuer aux 11 projets suivants l’appellation de « Pôle international de production et de diffusion » :

  • PIPD « Faire corps » : Maison et Biennale de la danse de Lyon, Château-Rouge (SCIN, Annemasse), ECLAT (CNAREP, Aurillac)

Orientation : danse et arts du mouvement (cirque, performance, cabaret, formes hybrides), avec orientation espace public

  • PIPD « RISE : Réseau International de Sonorités Expérimentales » : La Muse en circuit (CNCM), Festival Musica, Association des CNCM

Orientation : musiques électroniques et expérimentales

  • PIPD « Normandie Pôle international mutualisé, coopératif et transdisciplinaire » : La Comédie de Caen (CDN), Le Volcan (SN, Le Havre)

Orientation : pluri-, transdisciplinaire, art relationnel et participatif, création jeune public

  • PIPD « Scènes unies du Nord » : Le Phénix (SN, Valenciennes), La Maison de la Culture d’Amiens (SN), Le Manège (SN, Maubeuge), La Rose des Vents (SN, Villeneuve d’Ascq)

Orientation : transversal spectacle vivant (théâtre, performance, danse…)

  • PIPD « Pôle Euroméditerranéen de Production » : Théâtre de la Bastille (Paris), L’Agora (SN, Evry), Théâtre des 13 vents (CDN, Montpellier), Théâtre Joliette (SCIN, Marseille)

Orientation : transdisciplinaire (écriture contemporaine, théâtre, danse), esthétiques minoritaires, multiculturelles, scènes du Sud global

  • PIPD « Arts dans l’espace public » : Lieux Publics (CNAREP, Marseille), Le Cratère (SN, Alès), L’Atelline (SCIN, Juvignac), FAI-AR (Marseille)

Orientation : création en espace public, toutes disciplines confondues

  • PIPD « Circ-Ino, pour un cirque international en transition » : La Grainerie (SCIN, Toulouse), Circa (PNC, Auch), La Verrerie (PNC, Alès), ESAC’TO Lido (Toulouse)

Orientation : arts du cirque

  • PIPD « Danse Enfance Jeunesse » : Le Gymnase (CDCN, Roubaix), L’Echangeur (CDCN, Château-Thierry), La Faïencerie-Théâtre de Creil (SCIN), Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, La Maison Danse (CDCN Uzès)

Orientation : danse jeune public

  • PIPD « Ailleurs & Ici » : Points communs (SN, Cergy), Fondation Royaumont (CCR), Ecole nationale supérieure d’art de Cergy, La Briqueterie (CDCN, Vitry), Centre national de la danse, EPPGHV La Villette

Orientation : performance, danse

  • PIPD « SPIRITE » : Bonlieu (SN, Annecy), La Comédie de Valence (CDN), et partenaires associés : Malraux (SN, Chambéry) et Comédie de Clermont-Ferrand (SN)

Orientation : transdisciplinaire, formes hybrides, esthétiques de la rencontre

  • PIPD « Ecotone » : MECA (FRAC, Bordeaux), CAPC-Musée d’art contemporain (CACIN, Bordeaux), Credac (CACIN, Ivry-sur-Seine). En qualité de premier pôle arts visuels en préfiguration, ce PIPD bénéficiera d’un accompagnement spécifique.

Orientation : arts visuels

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La programmation du 11 • Avignon pour le Off 2025

9 mai 2025 à 11:51

Le 11 • Avignon proposera 31 spectacles dans 3 salles et aux Espaces Mistral cet été dans le Off du 5 au 24 juillet 2025.

« Faire théâtre est, pour nous, toujours un combat, un acte de résistance par la poésie ; construire une « Sélection du OFF » comme une signature, une envie de dire notre monde, notre humanité, de les interroger ; un geste politique en somme » expliquent Fida Mohissen & Laurent Sroussi, les directeurs du 11 qui ont choisi de privilégier l’écriture contemporaine pour cette édition.

« Eu égard à l’investissement des compagnies et aux risques qu’elles prennent, nous avons le devoir et le droit de l’exigence artistique et professionnelle, le droit et devoir de tenir une ligne artistique cohérente et de la défendre. Nous avons la chance d’accueillir, exclusivement, des auteur•ices vivant•es, ancré•es dans notre monde, dans notre histoire, des compagnies et des artistes qui défendent ces nouvelles écritures. »

La programmation

9h50 • Ça ne se fait pas
Marie de Dinechin et Gabriel Chirouze / Frédéric Fisbach
Ensemble Atopique II – Compagnie conventionnée par la DRAC – PACA

10h • Notre Jeunesse
Olivier Saccomano / Anaïs Assémat
L’Eau Qui Brûle

10h • keshi
Solenn Denis / Antonin Chalon
CAMéLéON

10h15 • Théâtre Mode d’emploi
Benoît Lambert et Hervé Blutsch / Maïanne Barthès
Compagnie Spell Mistake(s)

10h30 • L’Archipel
Denis Lachaud / Jean-Philippe Naas
Compagnie en attendant…

10h45 • Quatre Mains
Alexandre Koutchevsky / Jean Boillot
Compagnie La Spirale – Jean Boillot

11h • Bleu
Guérin Anna Lemonaki
Compagnie Bleu en Haut Bleu en Bas

11h15 • Les Subversives
Claire Fretel, Tiphaine Gentilleau et Cécile
Les Filles de Simone

11h45 • Ce que j’appelle oubli
Laurent Mauvignier / Sophie Langevin
JUNCTiO

11h45 • L’ouvrir
Morgan•e Janoir
Sorcières & cie / Bureau des filles

12h • Made in France
Samuel Valensi et Paul-Eloi Forget
Compagnie La Poursuite du Bleu

13h05 • Les Peintres au charbon
Lee Hall / Adrien Popineau
Compagnie Les Messagers et Fabriqué à Belleville

13h25 • La fille qui se sauve
Clea Petrolesi et Catherine Le Hénan
Cie Amonine

14h • Paradoxal
Marien Tillet
Le Cri de l’Armoire

14h55 • La Tête Ailleurs
Camélia Acef et Youri Rebeko / Victor Bourigault
Compagnie Minds at Work et Fabriqué à Belleville

15h05 • Wasted
Kae Tempest / Martin Jobert
Théâtre de la Mascara / Méchant méchant

15h45 • Il n’y a pas de Ajar
Delphine Horvilleur / Johanna Nizard et Arnaud Aldigé
En Votre Compagnie

16h20 • Viril(e•s)
Marie Mahé
Compagnie DTM 9.4

16h45 • Lichen
Magali Mougel / Julien Kosellek
estrarre

17h35 • L’art d’avoir toujours raison
Sébastien Valignat & Logan de Carvalho
Compagnie Cassandre

17h55 • A M O R
Marjolaine Minot, Günther Baldauf & Guillaume Prin / Günther Baldauf
Compagnie Marjolaine Minot

18h35 • Ce pays qui nous était destiné
Aurore Paris / Vincent Menjou-Cortès
Salut Martine

19h15 • Derrière
Nicolas Chaigneau & Claire Laureau
pjpp

19h15 • Fils du hip-hop
David Farjon
Compagnie Légendes urbaines

19h40 • Ma Foudre
Laura Mariani
Compagnie La Pièce Montée et Fabriqué à Belleville

20h20 • Les Histrioniques
Collectif #MeTooThéâtre
La Fugitive

20h50 • La vie rêvée
Kelly Rivière
Innisfree

21h30 • Roda Favela
Laurent Poncelet
Compagnie Ophélia Théâtre – direction Laurent Poncelet (France)
& Pé No Chão (Recife-Brésil)

21h45 • Article 353 du code pénal
Tanguy Viel / Emmanuel Noblet
À l’Envi et Les Choses de la Vie

22h20 • Complexes
Amélia Colonnello
L’Ancre – Théâtre Royal

22h35 • Happy Apocalypse
Jean-Christophe Dollé / Clotilde Morgiève
f.o.u.i.c

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La 34e édition de la Fête des mots familiers est de retour à Saint-Brieuc jusqu’au 13 juin

9 mai 2025 à 15:00
Mercredi 7 mai, la Fête des mots familiers a lancé sa 34e édition à Saint-Brieuc. L’évènement organisé par la Ligue de l’enseignement des Côtes-d’Armor va s’étaler sur six semaines, jusqu’au 13 juin.

Magec / the Desert de Radouan Mriziga

10 mai 2025 à 05:11
Radouan Mriziga

© Bea Borgers

Dans Magec / the Desert, Radouan Mriziga explore la sagesse du désert et sa relation avec le temps, la lumière et le mouvement. Du Sahara aux steppes d’Asie centrale, le désert devient un espace de réflexion où se mêlent mythe, littérature et savoirs culturels. Sa danse s’inspire des rythmes, des artisanats et des pratiques incarnées des peuples du désert pour révéler une harmonie qui échappe à toute domination. Porté par une polyphonie de textes, de sons et de gestes, le spectacle invite à percevoir l’abondance dans l’immensité silencieuse, à renouer avec l’intelligence du monde naturel.

Magec / the Desert de Radouan Mriziga
Avec Hichem Chebli, Sofiane El Boukhari, Bilal El Had, Nathan Félix, Robin Haghi, Feteh Khiari et Deena Abdelwahed
Concept, chorégraphie et scénographie Radouan Mriziga
Vidéo Senda Jebali
Costume Salah Barka
Recherche Maïa Tellit Hawad
Texte Kais Kekli alias VIPA
Direction technique Zouheir Atbane
Production Sandra Diris, Emna Essoussi, Cees Vossen

Production A7LA5
Coproduction Sharjah Art Foundation, Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Festival d’Automne (Paris), De Singel (Anvers), Festival d’Avignon, Pact Zollverein (Essen), Culturescapes (Bâle), Tanz im August (Berlin)
Représentations en partenariat avec France Médias Monde
Remerciements L’Art Rue/Dream City

Durée 1h30

du 10 au 14 mai 2025
Théâtre Varia
Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles)

7,8,9,11 et 12 juillet à 22h
Cloître des Célestins
Festival d’Avignon

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Reçu hier — 11 mai 2025

"Tous ensemble, soudés, quoi qu'il arrive". Sur scène, acteurs handicapés et valides bousculent la norme

11 mai 2025 à 08:59
[À L'ANTENNE] Tisser un imaginaire et former une communauté, sur scène comme dans la vie, c'est le pari que portent un groupe de comédiens professionnels en situation de handicap et valides, et le réalisateur du spectacle " Plémum Médiéval". Un spectacle fantaisiste sur le Moyen Âge. Le film "Les Enluminés", raconte cette création.

"Tous ensemble, soudés, quoi qu'il arrive". Sur scène, acteurs handicapés et valides bousculent la norme

11 mai 2025 à 07:00
[À L'ANTENNE] Tisser un imaginaire et former une communauté, sur scène comme dans la vie, c'est le pari que portent un groupe de comédiens professionnels en situation de handicap et valides, et le réalisateur du spectacle " Plémum Médiéval". Un spectacle fantaisiste sur le Moyen Âge. Le film "Les Enluminés", raconte cette création.

"Tous ensemble, soudés, quoi qu'il arrive". Sur scène, acteurs handicapés et valides bousculent la norme

11 mai 2025 à 08:59
[À L'ANTENNE] Tisser un imaginaire et former une communauté, sur scène comme dans la vie, c'est le pari que portent un groupe de comédiens professionnels en situation de handicap et valides, et le réalisateur du spectacle " Plémum Médiéval". Un spectacle fantaisiste sur le Moyen Âge. Le film "Les Enluminés", raconte cette création.

L’écriture ou la vie d’après Jorge Semprún : l’épopée contre la haine de Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass

11 mai 2025 à 08:58

Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass photo Vincent Bérenger

Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass ont mené cette année des ateliers avec de jeunes allemands et français, ils sont allés dans des lieux de mémoire, à Buchenwald, et à la Maison d’Izieu. En résulte cette création théâtrale.

À l’heure où l’Europe est traversée par une haine multiforme et par la violence, il nous apparaît plus que jamais fondamental de pouvoir créer des œuvres au cœur desquelles des liens puissent être tissés entre les générations et avec les territoires.

Ainsi, en portant notre attention en direction de jeunes en Allemagne et en France, nous agissons afin d’œuvrer de manière concrète à la transmission d’une mémoire fondamentale (qui tend à disparaître), celle d’un des chapitres les plus marquants de notre Histoire moderne, dont les répercussions sont plus que jamais présentes aujourd’hui.

Fondé sur l’œuvre L’écriture ou la vie de Jorge Semprún, jeune Espagnol engagé dans la résistance, déporté à Buchenwald, avant de devenir ministre de la Culture en Espagne à la fin de sa vie, notre projet permet de réfléchir à un changement de regard autour des maux de l’époque, par l’intermédiaire de la puissance de la littérature. La portée symbolique de la réunion entre 15 jeunes Français·es et 16 jeunes Allemand·es à Buchenwald, et dans d’autres lieux de mémoire (Maison d’Izieu), ainsi que dans des théâtres, participe de cette entreprise.

Il s’agit de rassembler des jeunes issus de Bourges, Clichy-sous-Bois, Paris, Weimar et Berlin, pendant une épopée de près d’un an, en France et en Allemagne. À travers une approche fondée sur le dialogue et la responsabilisation des jeunes, amené·es à prendre en charge des parties entières du projet : mise en scène, dessins pour la scénographie, interprétation, organisation, nous posons un acte de confiance et de foi dans l’avenir. Ces ateliers aboutiront à une création théâtrale qui sera représentée dans différents lieux en France et en Allemagne.

L’écriture ou la vie
D’après L’Écriture ou la vie de Jorge Semprún (1994)
Texte publié aux éditions Gallimard
Texte en allemand Eva Moldenhauer
Traduction et adaptation du texte en allemand Laura Haber
Adaptation et mise en scène Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass
Avec des jeunes de France et d’Allemagne : Kilian Betoulle Pigeat, Cynderella Billard, Lukas Blaukovitsch, Jamel Boujamaoui, Rudy Cabrita, Madani Diarra, Rami El Younchi, Jovana Eleni Engel, Sindy Faroche, Amélie Fischer, Cindy Gonçalves, Mohamed Hamdaoui, Logan Harb, Nele Hauser, Chiara Hoffmann, Kevine Kasongo Mangaya, Djaleel Labady, Mickaëla Lagarde, Käthe Maj Selma Lange, Robin Lange, Paulina Ludwig, Loïc Mas, Vita Mühleisen, Lene Oderich, David Paraschiv, Rime Rakib, Sabin Saeed Ritter, Katharina Rückert, Marieke Scholles, Carla Stein et Maïmouna Tirera.

Du jeudi 12 au dimanche 22 juin 2025
Du mardi au vendredi à 20h
Samedi à 17h
Dimanche à 16h
Théâtre du Soleil, Paris

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Le Festival d’été 2025 de Châteauvallon

11 mai 2025 à 09:04

Le Festival d’été de Châteauvallon se déroulera du jeudi 26 juin au mardi 29 juillet 2025, l’occasion pour son directeur, le metteur en scène Charles Berling, de commémorer les 60 ans du lieu.

« Il y a exactement 60 ans naissait une Utopie réaliste nommée Châteauvallon. Alors que j’étais tout jeune j’ai eu la chance, comme tant d’autres, de me construire en tant qu’artiste et citoyen dans ce lieu exceptionnel qui offrait au public de nombreuses créations, des rencontres et des évènements à la renommée internationale.

Rêver, partager, bâtir, penser la culture et le monde, telles étaient les ambitions de Simone et Henri Komatis, de Colette et Gérard Paquet qui fondèrent Châteauvallon. Sous leur impulsion et avec l’aide d’une partie de la population, un Amphithéâtre allait se construire, premières pierres d’une grande aventure artistique. 60 ans ! 60 ans que la métropole toulonnaise jouit d’un lieu unique et emblématique qui offre au plus grand nombre l’art et la culture sous toutes ses formes et pour tous les publics.

Tout au long de l’année 2025, nous célébrerons les 60 ans de notre belle institution. Le Festival sera un moment fort, audacieux, ouvert à toutes et à tous, mais ce passé et ce présent ne sont rien s’ils ne rêvent pas leur avenir. Et si pour construire ce futur désirable nous nous adressions avant toute chose à la jeunesse !

Comment construire et imaginer l’avenir d’une institution culturelle lorsque les idéologies se resserrent et que la pensée se rétracte ; le vivre-ensemble comme rempart à l’obscurantisme ! Faire œuvre de communauté et faire lien entre les cultures et les générations ont été notre boussole pour rêver cette programmation qui, nous l’espérons, vous enchantera comme jamais. »

Charles Berling et toute l’équipe de la Scène nationale

Au programme

JUIN

Jeu. 26 & Sam. 28 à 21H30 – Amphithéâtre
NORMA [Opéra]
Vincenzo Bellini
Opéra de Toulon

Ven. 27 à 19H – Site de Châteauvallon
SOIRÉE D’INAUGURATION
UNE UTOPIE RÉALISTE NOMMÉE CHÂTEAUVALLON

JUILLET

Mar. 1er à 22H – Amphithéâtre
LES SERGE (GAINSBOURG POINT BARRE)
[Théâtre & Musique]
Stéphane Varupenne & Sébastien Pouderoux, avec la troupe de la Comédie-Française

Ven. 4 20H – Amphithéâtre
G.U.I.D. & L’ESPACE VIDE [Danse & Mapping vidéo]
Ballet Preljocaj — Caillou Michael Varlet & Nacim Battou

Dim. 6 à 5H du matin – Site de Châteauvallon
LES DORMEUSES + A WEB, A LIMB, A WIRE
[Parcours & musique aux premières lueurs du jour]
Compagnie La Divine Usine — Loïc Guénin

Jeu. 10 & Ven. 11 à 22H – Amphithéâtre
ROOMMATES [Danse]
(LA)HORDE
Ballet national de Marseille

Mar. 15 à 19H – Site de Châteauvallon
WALDEN [CHÂTEAUVALLON] [Concert & Balade musicale]
Loïc Guénin

Ven. 18 19H – Site de Châteauvallon & Amphithéâtre
LA NUIT DU HIP-HOP [Danse & +]
Kader Attou

Jeu. 24, Ven. 25 & Sam. 26 à 22H – Amphithéâtre
HELIKOPTER & LICHT [Danse]
Angelin Preljocaj

Mar. 29 à 19H – Amphithéâtre
SOIRÉE DE CLÔTURE
JANN GALLOIS VOUS CONVIE À SA BLOCK PARTY
[Danse & DJ set]

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Le voyage par la compagnie Les derniers dodos

11 mai 2025 à 09:15

Sasha est un petit garçon soucieux et anxieux de voir les papillons (son animal préféré) menacés par la pollution. A travers un voyage au sein de son imaginaire, sa façon de voir le monde nous mènera à découvrir son sens de la protection de l’environnement devenu une nécessité absolue. Au cours de ce voyage, Sasha devra affronter la méchante sorcière, symbole de la pollution et la destruction de la nature. Il devra trouver les outils nécessaires pour aider à préserver l’environnement des papillons.

Aujourd’hui, les enfants semblent moins avoir recours à leur imagination. En effet, leur émerveillement est face à un adversaire de taille, la technologie qui leur laisse à disposition tout ce qu’ils veulent en un clic.

C’est pourquoi, nous souhaitons réveiller leurs curiosités en utilisant la technique de la lumière noire : des objets et des personnages fluorescents sortis de nulle part, volent et sautent dans un univers magique pour le plus grand plaisir des enfants.

Spectacle tout en musique, qui permet un suivi facile et divertissant car pas de dialogues, uniquement de l’imagination et de la créativité.

À travers cette pièce, nous partageons notre engagement écologique d’une manière ludique car ce sont eux, nos enfants, qui vont hériter et prendre soin de notre belle planète Terre.

Le voyage
Un spectacle de La compagnie LES DERNIERS DODOS
Avec Jihane BENNANI, Manuel BLANCH, Florian BREMAUD, Aurélien CAILLEAU, Aida LLUKAJ, Bianca PITA.

Du 9 au 15 juin ( relâche le samedi 14 juin)
Samedis et Dimanches à 11H00
Théâtre La Manufacture des Abbesses
7 Rue Véron 75018 Paris
M° Abbesses ou Blanche

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Toast de Victoria Neefs

11 mai 2025 à 09:23

Quatre colocataires partagent une soirée ordinaire un vendredi, jusqu’à ce qu’un événement inattendu bouleverse leur quotidien — et, potentiellement, leur avenir. Le spectacle est accompagné d’une exposition collective, créée par Chloé Bonnie More, à découvrir avant et après la représentation.

L’intrigue de Toast se déroule dans un espace clos, où quatre colocataires passent une soirée ordinaire jusqu’à ce qu’un événement inattendu bouleverse leur quotidien. Chaque représentation est accompagnée d’une exposition collective créée par Chloé Bonnie More, invitant le public à réfléchir et à s’engager avec les thèmes de la pièce avant et après le spectacle.

Toast
Texte : Victoria Neefs
Mise en scène : Louisa Lacroix & Victoria Neefs
Avec : Agnès Perraud, Louisa Lacroix, Jonas Hirsch, Tom le Pottier, Victoria Neefs, Vincent Arfa

Durée totale : 2h30
1ère partie : exposition / bar
2ème partie : représentation (1h15)

du 14 au 17 mai 2025
à La Villa Riberolle (Paris 20e)

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« PAËLLA » de Gabriella Rault et Aurélien Fontaine

11 mai 2025 à 09:33

PAËLLA est la deuxième création du Mustang Collectif, et la deuxième co-écriture de Gabriella Rault et Aurélien Fontaine. Dès 2024, elle naît de l’envie de pousser plus loin ce que nous avions initié avec notre premier projet : à la frontière du rire et de la défaite, explorer notre rapport au collectif, et plus précisément, au dynamisme dans l’impuissance.

À partir de premiers essais, se dessine vite un endroit où des gens viennent s’abriter, se réjouir, et à leur façon, inventer une utopie. Ces gens sont comme nous, un peu banals, dépassé·es par la vie, et le monde qui saute à la gueule. Iels aiment pourtant les blagues, la Macarena, et l’euphorie collective à portée de main. Et comme nous avons le théâtre, ils ont un local festif et associatif, qui est leur hétérotopie au sens décrit par Michel Foucault : un espace concret qui héberge l’imaginaire, une enclave dans le monde réel, où d’autres règles ont cours…

Partant de ce lieu de fête et du danger de disparition qui le menace, nous suivrons l’axe, apparemment contradictoire, du futile et de l’important. On se demandera : à quoi tient un sursaut collectif ? Peut-on s’engager sans l’avoir prévu, parce que quelqu’un a lancé Freed from Desire au moment parfait ? `

Sans idée préconçue sur ce qu’est une vraie paëlla, une vraie lutte, ou une vraie pièce, on s’élancera à la recherche du moindre élan potentiellement contagieux : un mot dans le micro, dit par quelqu’un qui aurait fait semblant d’avoir du courage, et qu’on aurait cru. D’abord refuge, le local deviendra alors lieu d’expérimentation, intime et collectif, pour tout ce qu’on ne soupçonnait pas en nous…

« PAËLLA »

Ecriture Gabriella Rault et Aurélien Fontaine

Mise en scène Gabriella Rault, Claire Faugouin

Dramaturgie Aurélien Fontaine, Gabriella Rault, Claire Faugouin

Collaboration artistique Camille Monchy

Jeu Nusch Batut Guiraud, Mathilde Bellanger, Aurélien Fontaine, Louis Loutz, Myra Zbib

Masques Estelle Clément

Musique et son Alex Bernard

Lumière Camille Monchy

Scénographie Agathe Roger et Maxime Roger, Interlude Décors

Soutiens : TDI, Ville de Pantin, RAVIV, Est-Ensemble, Le Lieu, En Rappel

Durée : 1h15

21 au 25 mai 2025
à 21h sauf le dimanche à 17h
Lavoir Moderne Parisien :35 Rue Léon, 75018 Paris

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Le Festival Résurgence 2025

11 mai 2025 à 09:38

Le Festival Résurgence 2025, organisé par la Communauté de communes Lodévois et Larzac se déroulera du 17 au 20 juillet.

Ancré en milieu rural qui célèbre depuis plus de dix ans la richesse et la diversité des arts de la rue, le Festival Résurgence transforme chaque été la ville de Lodève en une scène vivante, ouverte à tous, et à ciel ouvert, dont l’objectif est de rendre la culture accessible à tous les publics, dès le plus jeune âge, en investissant l’espace public avec des formes artistiques pluridisciplinaires : cirque, théâtre, danse, musique, performance; valoriser la rue comme un lieu d’expérimentation artistique, de liberté d’expression et de rencontre entre artistes et habitants; ancrer l’événement dans le territoire : Résurgence s’appuie sur un tissu local solide de bénévoles, d’associations, de restaurateurs, de commerçants, de producteurs, qui participent activement à la réussite du festival et porter une programmation artistique de qualité qui questionne, émeut, émerveille — tout en étant accessible et conviviale.

Un festival à taille humaine, et c’est ce qui fait sa force : il permet une vraie proximité avec les artistes et le public. Il mobilise chaque année des centaines de bénévoles : un engagement citoyen remarquable.

Il est complété par un « Off » chaleureux et festif, porté par des acteurs du territoire, qui contribue à créer une ambiance unique, joyeuse et partagée.

Il porte des valeurs fortes : inclusion, proximité, créativité, coopération, écologie, éducation artistique.

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Les Lauriers 2025 du Théâtre Indépendant Français

11 mai 2025 à 09:49
Les Lauriers 2025 du Théâtre Indépendant Français

Photo DR

La 2e cérémonie des Lauriers du Théâtre Indépendant Français se déroulera le samedi 13 septembre 2025, à partir de 18h, au Théâtre de la Concorde, dans le 8e arrondissement de Paris.

Créés par Laurent Leclerc, organisé par Barouf et décernés par l’Union du Théâtre Indépendant, les Lauriers récompensent les spectacles portés par les compagnies françaises indépendantes qui produisent et diffusent un théâtre de création sur tout le territoire français en poursuivant – avec les moyens du bord, c’est-à-dire plus de passion que de moyens – dans la lignée de Charles Dullin, Jean Vilar ou Louis Jouvet le travail de la décentralisation théâtrale impulsé il y a près de 80 ans par Jeanne Laurent, puis André Malraux.

Les lauréats des Lauriers du Théâtre Indépendant sont désignés par un Jury indépendant composé de professionnel.le.s du monde du spectacle vivant.

La cérémonie distingue, au travers de ses 24 prix, les meilleurs projets qui sont portés à sa connaissance et récompense aussi bien les interprètes, les auteurs, les metteurs en scène et les techniciens.

Les critères d’éligibilité pour les candidatures aux Lauriers 2025

— Faire un théâtre de création, un théâtre d’art, un théâtre de recherche, inventif, créatif, dans un esprit de troupe ;

— Ne pas être en contrat pluriannuel avec le ministère de la Culture ;

— L’aide de l’état n’excédera pas 50% de la production ;

— Avoir totalisé 10 représentations au moins, hors scènes labellisées et théâtre privé, en coréalisation (pas de contrat de location) ;

— La metteuse en scène ou le metteur en scène est, via sa compagnie, le producteur exécutif de son spectacle ou au moins coproducteur de son spectacle à hauteur de 50% minimum ;

— L’apport en nature de la compagnie est important ;

— Pour cette édition 2025, tous les évènements réalisés entre 2023 et 2025 peuvent concourir ;

— Un même spectacle peut être présenté deux fois à la sélection si son évolution est remarquable ou en cas de re-création ;

— Les actions culturelles menées autour du spectacle, les ateliers de théâtre dans les écoles ou le fait d’oeuvrer comme Clown à l’hôpital, par exemple, doivent être être signalés et comptent dans la décision de sélection.

Les catégories

Les Lauriers concernent toutes les personnes qui pratiquent un art du spectacle sur le territoire français en professionnel, décernent aussi un prix du spectacle amateur et récompensent les meilleures productions de spectacle vivant dans les catégories suivantes – toutes les disciplines sont représentées (artistiques et techniques), dont 11 qui n’existent nulle part ailleurs dans les récompenses françaises :

Lauriers de la Mise en scène • Lauriers du Texte de Théâtre • Lauriers de l’Adaptation théâtrale • Lauriers d’Interprétation féminine • Lauriers d’Interprétation masculine • Lauriers de la Scénographie • Lauriers de la Création Lumière • Lauriers de la Création des Costumes • Lauriers de la Création sonore et musicale • Lauriers de la Création vidéo • Lauriers de la Régie générale • Lauriers du Seul.e en scène • Lauriers du Spectacle Musical • Lauriers du Spectacle Jeune public • Lauriers de la Performance théâtrale • Lauriers du Spectacle de Rue • Lauriers du Spectacle de Marionnette • Lauriers du Spectacle de Cirque • Lauriers du Spectacle de Magie • Lauriers du Spectacle de Danse • Lauriers du Spectacle Amateur • Lauriers Spécial du Jury • Les Laurier d’Or • Les Lauriers d’Honneur • Grand Prix Barouf-EMS.

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« Maupassant Hors-Champ » de Laurent Leclerc

11 mai 2025 à 10:02

Après sa trilogie monumentale Les Naufragés de la Méduse (France-Sénégal), réunissant 32 interprètes sur deux continents — parmi lesquels Birane Ba et Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française — Laurent Leclerc revient avec une création radicalement différente. Plus légère, brute et débarrassée de tout artifice technologique, cette nouvelle forme mêle jeu, flamenco, chant lyrique et musique, en s’inspirant de la nouvelle Aux Champs de Maupassant.

Une immersion sensorielle entre théâtre, flamenco et chant lyrique, pour redécouvrir Maupassant au prisme du souffle, du rythme et de l’émotion incarnée.

« Maupassant Hors-Champ »
de Laurent Leclerc / Cie Barouf

avec
Karine HERROU GONZALEZ
danseuse flamenco, comédienne
Louise LECLERC
comédienne
Nati JAMES
danseuse flamenco, comédienne
Bastien SPITERI
comédien
Magali PALIÈS
chanteuse lyrique, comédienne
Isidoro FERNANDEZ ROMAN
percutions, palmas, chant
François ARIA
guitariste flamenco
en alternance avec :
Paul BUTTIN
et
Cristobal CORBEL
dramaturgie, adaptation, texte additionnel,
scénographie et mise en scène
Laurent LECLERC
création lumière et régie générale
Emmanuelle FAURE
chargée de presse & diffusion
Laurent LECLERC
Production Cie Barouf
Coréalisation Théâtre de l’Opprimé
Avec les soutiens de L’Arcal Cie Nationale de Théâtre lyrique, en résidence de création à L’Arcal et Lilas en scène Espace de création pour le spectacle vivant

Durée : 1h20

Du 21 au 25 mai 2025 à 20h30 (dimanche 17h)
Théâtre de l’Opprimé, 78 rue du Charolais, 75012 Paris

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Manifête : plus de 400 enfants ouvrent la 30e édition du Festival de Marseille

11 mai 2025 à 10:30

Pour célébrer l’ouverture de cette édition anniversaire, près de 450 enfants et adolescent·es investiront le centre-ville de Marseille lors d’une grande manifestation dansée, le 12 juin, à 10h30, place du Général de Gaulle. Pensée par le Festival de Marseille en collaboration avec le Badaboum théâtre, cette manifestation unique sera chorégraphiée par Marina Gomes.

Cet ambitieux projet de création axé sur la sensibilisation aux droits culturels des enfants sera le fruit d’un travail d’ateliers mené toute l’année auprès de dix-sept classes d’élèves du CE2 à la 4ème. Les ateliers de réflexion, de danse et de création seront menés par des artistes (chorégraphes, danseur·ses, scénographe, musicien), des professionnels de la facilitation et des droits des enfants et des équipes pédagogiques.

Conçue par et pour ces jeunes, Manifête exprimera leurs sentiments, leurs désirs, leurs visions, leurs rêves. En participant activement à cet événement public, ils et elles s’approprieront l’espace urbain et découvriront le pouvoir de l’art pour s’exprimer et contribuer à la vie collective.

Pensée comme une célébration joyeuse des droits culturels des enfants, Manifête mettra en lumière la danse comme un outil de partage et de revendication, tout en leur ouvrant une voie vers l’émancipation citoyenne.

Un projet conçu et imaginé par le Festival de Marseille et le Badaboum théâtre.

Ce projet reçoit des financements spécifiques de la Ville de Marseille, du Ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles et du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et le soutien de l’Académie d’Aix-Marseille et de Lieux Publics, centre national des arts de la rue et de l’espace public.

Avec le mécénat de la Fondation Voix.es Vues D’ailleurs.

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Reçu aujourd’hui — 12 mai 2025

Soir de Première avec Vincent Winterhalter

12 mai 2025 à 06:00
Vincent Winterhalter

Photo Marie-Hélène Roux

Avec plus d’une cinquantaine de pièces à son actif, Vincent Winterhalter a joué dans de grosses productions du théâtre public sous la direction de Georges Lavaudant, Jacques Nichet, Jorge Lavelli, Gildas Bourdet, Hélène Vincent, Patrick Pineau, Jacques Vincey, Didier Bezace, Stuart Seide et Macha Makeïeff. En 2022, Olivier Brunhes le met en scène dans Tout l’univers. Il sera, à partir du lundi 12 mai, face à Serge Hazanavicius dans Wonnangatta d’Angus Cerini, la nouvelle création de Jacques Vincey présentée aux Plateaux Sauvages, à Paris.

Avez-vous le trac les soirs de première ?

Le trac, ce n’est pas clair pour moi… La première est une représentation unique, très particulière, parce que c’est un rendez-vous de longue date. Après, il y a la suite de l’exploitation, mais le projet se cristallise autour de ce jour-là. C’est le premier rendez-vous, le jour de livraison. C’est très émouvant. Comme me l’a dit l’un de mes fils, à 6 ans : « Le trac, c’est quand on se dit que ça va bien se passer ». J’aime bien cette idée du doute.

Comment passez-vous votre journée avant une première ?

Cela pourrait ressembler à la journée d’anniversaire d’un gamin qui sait que la fête est organisée le soir : attente, fébrilité, excitation.

Avez-vous des habitudes ou superstitions avant d’entrer en scène ?

Pas spécialement. Chaque aventure vient avec son lot de nouveaux rendez-vous ou nouvelles habitudes. Cependant, j’aime arriver assez tard, mais suffisamment tôt pour prendre le temps d’un café et d’une cigarette dans un bar proche du théâtre, histoire de casser la journée et de saluer ensuite tous mes camarades, avant de mettre mes habits de lumière.

Première fois où vous vous êtes dit : « Je veux faire ce métier » ?

Je suis fils d’acteur, un enfant de la balle, comme on dit. L’idée de faire ce métier n’était donc pas révolutionnaire. La question a été de m’assurer qu’elle était mienne et pas le fruit d’un héritage. J’ai eu la confirmation que j’étais sur mon chemin la première fois que j’ai passé une scène devant quelqu’un.

Premier bide ?

Un spectacle d’improvisation, à 22 ans. Nous étions plusieurs, mais il y avait un moment où j’étais seul en scène et devais inventer une aventure… Mon histoire était mal engagée. Têtu, j’ai décidé de continuer jusqu’à ce que ça prenne. Ça a été long, ça n’a jamais pris. Grand moment de solitude.

Première ovation ?

Dans Ondine de Giraudoux, mis en scène par François Rancillac au Théâtre du Peuple de Bussang, puis à l’Athénée Théâtre Louis Jouvet, à Paris. Je jouais le chevalier, le rôle créé par Louis Jouvet, justement. Je rentrais sur le plateau à cheval. Un rêve de gamin. « Le cheval, comme chacun sait, est la part la plus importante du chevalier ».

Premier fou rire ?

Je suis malheureusement (parce qu’ils me terrorisent) assez sujet aux fous rires. Me vient le souvenir de Polyeucte, où je jouais le rôle-titre. Jacques Charby, qui incarnait le gouverneur romain en Arménie, devait dire à sa fille Pauline : « …que ton songe / En d’étranges frayeurs ainsi que toi me plonge ! » ; et ça a donné : « …que ton songe / ainsi que toi me plonge ». Enfer !

Premières larmes en tant que spectateur ?

De belles larmes lors du premier concert de piano de mes enfants.

Première mise à nu ?

Je crois que c’était au moment de la première récitation d’un poème ou d’une fable à l’école primaire.

Première fois sur scène avec une idole ?

J’ai tendance à idolâtrer mes camarades de jeu, alors c’est tous les soirs de représentation.

Première interview ?

C’est une bonne question. Il eût fallu la poser à feu ma grand-mère qui s’intéressait plus à mon parcours que moi.

Premier coup de cœur ?

Elle s’appelait Sandra, et j’avais 6 ans. Autrement, peut-être Le Mahabharata, mis en scène par Peter Brook aux Bouffes du Nord, dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

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