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Abécédaire de l’abstraction : une pièce d’Hélène Iratchet pour Extensions

Hélène Iratchet

© Diane Arques – ADAGP

Durant 4 semaines réparties tout au long de la saison, les danseurs et danseuses d’Extensions ont travaillé avec notre artiste associée Hélène Iratchet sur une création sur-mesure. Ils et elles ont tenté une réponse à l’interrogation suivante : à quelles questions, à quels problèmes viendrait répondre une danse abstraite ?

« Ayant chorégraphié ces dernières années des pièces qui laissaient la part belle au texte, aux dialogues, à la fiction, au collage et à l’humour un fantasme m’est apparu, tenace et obsédant au point de vouloir le réaliser : chorégraphier avec et pour les extenseureuses ma première pièce de danse abstraite.
À quelles questions, à quels problèmes viendrait répondre une danse abstraite ? L’abstraction existe-t-elle ? Quelle idée en ai-je, qui parviendrait à apaiser une intranquillité manifeste ou plutôt assouvir un désir de maîtrise et d’ordre momentané en réponse au plus en plus manifeste chaos de notre époque ?
Concevoir et faire danser des individus selon une partition rigoureuse, mathématique et selon des principes par exemple d’accumulation, de réaction en chaîne, de rapport étroit avec une musique, ne permettrait-il pas de constituer momentanément l’image d’une unité, d’une entente ? Cela est-il désirable ? La tentation de l’abstraction est-elle un fantasme de sérieux ?
Autant de questions que j’aimerais poser sous la forme d’un abécédaire, un Abécédaire de l’abstraction parce que dans un abécédaire, chaque lettre est illustrée par seulement un mot (ici une danse) ou par quelques mots (quelques danses), il faudra donc opérer des choix cruciaux. Le côté arbitraire de ces choix rend chaque abécédaire unique.
Et si l’abécédaire sert souvent à un illustrateur de prétexte pour laisser aller sa créativité, il nous sert à nous danseureuse de prétexte à trouver des écritures chorégraphiques nouvelles.
Je propose donc ce cadre alphabétique et créatif comme premier élément structurant la pensée et la conception d’une danse abstraite à venir. Une danse abstraite de 2025.
Ce fantasme mis en partage et ce format nous permettront de revisiter une certaine histoire de la danse et de l’art que nous essaierons d’appréhender en lien étroit avec ce qui nous habite aujourd’hui les unes et les autres. »

Hélène Iratchet juin 2024

Abécédaire de l’abstraction
Une pièce d’Hélène Iratchet pour Extensions
Avec les danseurs et danseuses d’Extensions
Collaboration artistique : Olivier Peyricot et Rachel Garcia

13 et 14 juin 2025
Au RING – scène périphérique, Toulouse
dans le cadre de la saison de La Place de la Danse – CDCN Toulouse Occitanie
Gratuit sur réservation

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Décès de notre collègue, camarade et ami Jean-Paul Bazin 

Nous avons appris avec une très grande tristesse le décès de notre collègue, camarade et ami le musicien Jean-Paul Bazin qui présidait depuis juillet dernier la SPEDIDAM  

Jean-Paul faisait partie de ces musiciens qui conjuguent l’exigence artistique avec le combat pour le respect des droits. Une grande partie de sa vie s’est passée sur scène ou dans les studios d’enregistrement. Mais une autre était faite d’engagements et de combats collectifs : les jours de manifestation on le voyait dans les cortèges syndicaux. Il avait aussi appris à connaitre les droits des artistes pour les faire respecter. Et il jouait finalement les porte-paroles auprès des producteurs ou des pouvoirs publics quand le besoin s’en faisait ressentir. 

Ces dernières années son combat s’était cristallisé sur la SPEDIDAM dont les dirigeants en place étaient critiqués par toute un partie de la profession mais aussi par des magistrats de la Cour des Comptes. Coalisant des artistes de tous horizons il avait mené le combat pour changer la SPEDIDAM, une des deux sociétés qui gèrent les droits des artistes interprète en France. La Direction en place avait bien tenté de l’en empêcher, parfois par des manœuvres que la justice à condamnées à plusieurs reprises, parfois par des attaques personnelles que Jean-Paul avait dû encaisser. Mais, grâce à sa pugnacité, et parce que ce combat était juste, la coalition  » Pour une Spedidam moderne, efficace et transparente  » à laquelle il participait, et dont nous faisions partie, avait finalement obtenu la majorité des suffrages, et en juillet dernier il avait élu Président de la SPEDIDAM. Au bout de quelques mois à peine la terrible maladie qui allait l’emporter le contraignait à déléguer ses fonctions aux autres artistes qui avaient mené les campagnes à ses côtés.  

Nous pensées vont aussi à sa famille et à ses proches à qui nous adressons nos condoléances. Nous les assurons que, nous non plus, nous n’oublierons pas Jean-Paul. 

Paris le 30 avril 2025

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•Off 2025• "Kto tam ?" Un seul en scène interprété avec grande maîtrise de l'art de la pantomime et douce poésie

Il était une fois une famille qui vivait dans une maison en bois, avec des animaux, des enfants et un jardin d'abeilles. Cependant, la vie est dure. Ainsi, la famille décide de partir à la recherche d'une vie meilleure en ville, mais ils oublient de prendre leur Domovoï, le lutin de la maison…
•Off 2025•
Resté seul, le Domovoï sait pourtant être responsable, s'occuper de lui-même, prendre son devoir au sérieux et s'amuser comme il peut. Il y a beaucoup de choses à faire à la maison. Alors, il s'envole vers des mondes inconnus ou se souvient de ses siècles précédents. Mais il attend de nouveaux maîtres. Y en aura-t-il un jour qui viendront repeupler la maisonnée ?

Il est possible que vous ayez, un jour, croisé, quelque part un petit lutin, un gnome, un djinn, un farfadet ou un korrigan, si vous connaissez la Bretagne, et que, régulièrement, vous en arpentez ses chemins. Si ce n'est pas le cas, peut-être le souhaiteriez-vous ! Ou, sûrement aussi, avez-vous, chez vous, un esprit protecteur, sans le savoir vraiment. Un petit Domovoï !

Ce spectacle de clown contemporain, "Kto tam ?", magnifiquement écrit et interprété par Igor Mamlenkov, artiste né en URSS en 1988, et mis en scène par Xavier Bouvier, clown lui aussi, en font un sublime portrait en ancrant cet être étrange dans une dimension tragi-comique et poétique du plus bel effet ! "Kto tam ?" se trouve être la première collaboration des deux artistes.

Rien de simple dans la pratique de l'art clownesque, du mime ou de la pantomime… Loin de là ! Il est très regrettable que cet art si exigeant et très physique ne soit pas plus au sommet de l'affiche, et qu'il reste encore si marginal… Tout comme le théâtre de marionnettes ou le théâtre d'objets. Serait-ce parce qu'il nécessite une grande maîtrise du langage corporel et de la technique gestuelle ? Que les simples mots n'y sont pas le vecteur essentiel ? C'est probable, à bien y regarder.

•Off 2025•
"Kit tam" est un bijou du genre, mené de main de maître par un comédien hors pair qui séduit d'emblée le public derrière des vêtements pourtant en haillons, une chapka noire surmontée de deux oreilles brunes et un nez volumineux rappelant celui du bec de l'ornithorynque. D'emblée, Domovoï nous ramène à nos bons – ou moins – bons souvenirs de la pandémie de la covid au cours de laquelle nous avons toutes et tous dû rester enfermé(es) et, par là-même, découvrir notre appartement ou notre maison. Nous occuper. Ranger. Trier. Nous amuser de ces objets divers et variés que nous ne voyions finalement plus. Faire avec !

Domovoï fait avec ! Il fait "avec" l'abandon de ses maîtres, avec les nombreux cartons empilés dans lesquels il découvre des objets laissés derrière eux par la famille et, surtout, avec la peluche d'un chien qui deviendra son meilleur ami, et qui confère à la relation homme-chien une très belle dimension complice.

À ce titre, la maîtrise du geste scénographique et du jeu du comédien est à souligner tout particulièrement. Tout comme dans le passage de la cravate. Pas un mot pour les maux de Domovoï – juste quelques-uns peut-être –, mais uniquement des borborygmes sonores et justement calés avec le reste, quelques sifflements, des sons étranges comme venus des profondeurs de la forêt de Brocéliande, le tout agrémenté par des moments musicaux très harmonieux.

C'est un seul en scène attendrissant, parfois naïf, mais très profond, qui marquera à n'en point douter le Off d'Avignon 2025. Les thèmes abordés tels que la liberté muselée, l'absence, la créativité forcée, le temps qui passe et son nécessaire Carpe Diem, le "Better Word" auquel on rêve toutes et tous, et surtout l'amour, parleront de manière évidente au public.

Vérifiez bien en rentrant chez vous si un Domovoï ne s'y trouve pas, mais restez prudent(e) parce que derrière ses allures sympathiques et bienveillantes, il peut se montrer plus méchant, en tout cas d'après ce que le folklore slave en dit…

"Si vous ne faites pas le ménage et que l'économie de la famille va mal, il peut vous étrangler dans votre sommeil (…) ou jouer du drums-n-bass sur votre radiateur pour vous empêcher de dormir (…)", précise Igor Mamlenkov. Mais aucun risque ! Ici, on est en France, sous le soleil d'Avignon.
◙ Brigitte Corrigou

"Kto tam ? (Qui est là ?)"
Texte et création : Igor Mamlenkov.
Mise en scène : Xavier Bouvier.
Avec : Igor Mamlenkov.
Scénographie : Alexandre Myalin
Œil extérieur : Robert-André Diaz
Costumes : Christina Sualy
Musique : Ramon Andres Diaz
Coach : Dmitry Kalinin
Dessin : Marina Demchenko
Par la Compagnie Domovoï.
La compagnie collabore avec "Clowns sans frontières Suisse, Help Ukraine organisations".

•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 10 h. Relâche le ?.
Théâtre La Luna, 1, rue Séverine, Avignon.
Réservations : 04 90 86 96 28.
Courriel : laluna@quartier-luna.fr
>> theatre-laluna.fr

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