Comment vous est venue l’idée de ce projet ? Qui en était à l’initiative ?
Lors de l’Altitude Jazz Festival 2022, avec les contraintes de la crise sanitaire, l’association a organisé des concerts en extérieur en plein hiver, au coin du feu, qui ont rencontré un vif succès. Tout en extérieur, sous les étoiles, sonorisés et illuminés comme de vrais concerts dans des lieux naturels improbables et alimentés en partie par l’énergie de spectateurs juchés sur une série de vélos… Des instants magiques, couplés d’une réussite d’énergie verte et collective.
Face à l’engouement généré par ce format plus intimiste, Bruit Blanc a décidé de poursuivre cette expérience éphémère en un mouvement permanent, plus beau, plus grand, plus pratique et encore plus durable. Et ainsi est né le Pavillon Bruit Blanc.
Quels étaient les objectifs poursuivis avec sa mise en place ?
Les objectifs étaient de réaliser une structure autonome, légère, esthétique, facilement montable et démontable, pouvant s’installer partout et autonome en énergie grâce à la participation du public (qui pédale sur les vélectrogènes), pour déployer de la musique au plus près des gens et dans des espaces naturels sans laisser de traces de passage dans le paysage.
Comment le projet a-t-il été reçu par les artistes et le public du festival ?
Les concerts “full moon” initiés en 2022 ont eu un tel succès et reçu tant d’engouement du public comme des artistes que cela a fait émerger l’idée du Pavillon. Par la suite, le projet Pavillon a été très bien reçu et soutenu tant par le public (financement participatif) que par les institutions et les partenaires qui nous sollicitent pour l’utiliser.
Le système d’alimentation en énergie par l’action des spectateurs qui pédalent sur les vélectrogènes est généralement une grande surprise pour le public et les organisateurs.
Quels sont vos partenaires opérationnels ?
L’association s’est entourée d’artisans locaux (soudure, couture, toile, pièces bois et métalliques…) pour la fabrication de la structure et de l’association Mobil’idées pour le système de véléctrogènes. Des professionnels du matériel technique de spectacle vivant sont intervenus dans la conception du système de diffusion. Enfin, cette conception a nécessité un engagement fort d’une équipe de bénévoles tant sur la conception du prototype que sur les constructions et les tests.
Comment avez-vous financé ce projet ?
Le projet représente un investissement de 40 000€ financé de la manière suivante : 27% de fonds propres (financement participatif (crowdfunding), mécénat et fonds associatifs) et 73% de subventions publiques d’investissement (FNADT, DRAC, FDVA, Département des Hautes-Alpes et Région Sud).
Avez-vous rencontré des difficultés ou des freins dans la réalisation du Pavillon Bruit Blanc ?
S’agissant d’une structure unique en son genre, un prototype, il a fallu s’associer à un bureau de contrôle pour valider la sécurité et les conditions d’exploitations du Pavillon et être en capacité de l’assurer.
Ce dispositif nécessite désormais d’être connu pour trouver son modèle économique et permettre un fonctionnement régulier. Comme toute structure extérieure éphémère, il y a un coût d’exploitation incompressible (salaire, montage, démontage et transport).
Disposer d’un tel outil nécessite également d’anticiper les problématiques de stockage.