Les GAFAM, barons voleurs d’Internet

Édito
Par Ivan Gaudé
Une semaine après de nouvelles amendes, somme toute modérées, infligées à Apple et Meta par la Commission européenne au nom du Digital Market Act (DMA), il serait tentant de ne voir la régulation des GAFAM que comme une obsession européenne. L’actualité démontre tout le contraire, puisqu’aux États-Unis mêmes, plusieurs procédures juridiques majeures sont en cours.
La première concerne Meta, à qui les autorités américaines reprochent des pratiques anticoncurrentielles nées des rachats successifs d’Instagram (2012) et WhatsApp (2014), alors même que les autorités antitrust avaient validé ces opérations à l’époque. La Federal Trade Commission (FTC) ne réclame dans ce procès rien moins que la revente des deux entités dix ans après leur rachat, une possible révolution pour les réseaux sociaux.
La seconde concerne Google et se trouve à un stade juridique plus avancé, puisque le géant a déjà été reconnu coupable deux fois, lors de deux procès différents : en 2024, les juges ont déjà établi que Google était en situation de monopole d’une part sur la recherche internet et d’autre part sur la publicité en ligne. Là aussi, les solutions envisagées impliquent une fragmentation avec la revente de Chrome et un partage des données de recherche, autrement dit un séisme.
Parallèlement, deux autres procédures sont en cours, accusant Apple et Amazon de pratiques anticoncurrentielles dans leurs « magasins » respectifs, dont les procès restent à venir. La FTC enquête également sur d’éventuelles infractions de Microsoft sur les « ventes liées », qui pourraient finir par concerner son activité dans l’IA. Ce sont donc tous les GAFAM qui sont concernés.
Pour les uns et les autres, une situation à la Rockefeller, qui a été contraint en 1911 de séparer et revendre sa compagnie pétrolière Standard Oil en 34 entités différentes, est donc possible, mais les procédures sont longues et regorgent de détours juridiques et d’appels. C’est ce que nous a enseigné le précédent de Microsoft, qui a réussi à éviter un démantèlement après dix ans de procédures acharnées (entre 1998 et 2008). De plus, les intentions de l’administration Trump, dont l’élection a été généreusement financée par les GAFAM et qui a encore la main dans plusieurs cas, ne sont pas claires pour le moment.
Alors oui, il est un peu tôt pour voir dans ces procédures une action décisive rappelant celle du président Theodore Roosevelt contre les « barons voleurs » du XIXe siècle américain. Mais attention, ce ne serait pas le premier point commun relevé entre Donald Trump et Theodore Roosevelt.
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Le triste monde tragique de la technologie
Notre revue de presse de la tech déchaînée, par Ivan Gaudé
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Sciencealert.com. L’histoire de la vegetative electron microscopy (« microscopie électronique végétative ») est merveilleuse. Le terme ne veut absolument rien dire, et pour cause, il est issu d’une erreur de scan sur un article de 1959 où la reconnaissance optique a concaténé deux colonnes de texte. Des faussaires et plagieurs étourdis ont ensuite copié cette erreur sans le savoir dans de nombreuses « nouvelles études », si bien que l’IA l’a ingérée et la ressort en toute innocence. C’est devenu, comme écrit joliment Sciencealert, un « fossile numérique », prisonnier de notre système d’information.
Theconversation.com. « Puisque les IA génératives vont de toute façon copier votre apparence, pourquoi ne pas prendre les devants et créer votre véritable clone numérique pour le vendre ? » C’est à peu de choses près le pacte faustien que compte proposer la marque H&M à 30 mannequins cette année. Stylistes, photographes et maquilleurs peuvent, elles et eux, aller se rhabiller.
Lemonde.fr. En 2018, pendant que les médias français mettaient péniblement en place le RGPD qui limitait leurs capacités à vendre de la publicité ciblée (la plus rémunératrice), Facebook continuait apparemment d’engranger des données personnelles et s’en est servi pour vendre de la publicité ciblée aux annonceurs. C’est en tout cas ce dont l’accusent 200 médias français, qui réclament réparation du préjudice pour cette concurrence déloyale.
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Le contenu de la semaine
Fraîchement cueilli dans les fermes de contenu d’Internet, par Ambroise Garel
Pendant que la presse traditionnelle amène les derniers secrétaires de rédaction dans une ferme à la campagne et les remplace par de l'IA, de nouveaux titres font leur apparition, comme Improve your life with ChatGPT (« améliorez votre vie avec ChatGPT »). La couverture précise que le magazine est écrit « par des humains pour des humains », preuve qu'employer de vrais rédacteurs est encore un gage de qualité — ou que les créateurs de ce machin n'ont pas autant foi en la technologie qu'ils le prétendent.
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