Le gouvernement veut éponger la dette par toujours plus d'injustice fiscale

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé ce mercredi 9 avril au matin un effort supplémentaire de réduction de la dépense, à hauteur de 5 milliards d'euros, pour « tenir le chemin du désendettement ».
Au lieu de tailler dans les finances publiques, le gouvernement ferait mieux de taxer les plus riches et les multinationales. Depuis 2017, les baisses d'impôts et de prélèvements ont coûté plus de 300 milliards d'euros, comme nous le démontrons dans un rapport publié avec CADTM, le 26 mars.
Ce nouveau coup de rabot confirme l'orientation du gouvernement : plus d'austérité budgétaire et moins de justice fiscale. Ces coupes n'apportent pourtant aucune solution pérenne pour financer les réponses nécessaires aux crises sociale, écologique et géopolitique qui menacent. Pour y faire face, il ne faut pas moins de dépenses publiques, mais plus de recettes : il faut mieux taxer les plus riches !
Depuis 2017, les baisses d'impôts et de prélèvements engagées par Emmanuel Macron ont coûté au moins 308,62 milliards d'euros de dette supplémentaire. Ce que que nous démontrons dans notre dernier rapport « La dette de l'injustice fiscale. Comment la diminution des recettes publiques et les cadeaux fiscaux ont creusé la dette publique ».
Publiée par Attac, l'Observatoire de la justice fiscale et le CADTM, cette étude détaille, avec un travail inédit de chiffrage, comment la diminution des recettes publiques et les cadeaux fiscaux ont creusé la dette publique. Nous démontrons aussi comment la diminution des prélèvements obligatoires (impôts et recettes de la Sécurité sociale) a creusé les déficits et alimenté la dette.
Selon le gouvernement, les cadeaux fiscaux à destination des ultrariches et des multinationales permettraient de créer plus de recettes fiscales. Il n'en est rien !
Les baisses d'impôts et de prélèvements ont creusé la dette de 454 milliards d'euros sur 2014-2023.
— Attac France (@attac.org) 4 avril 2025 à 17:38
Les résultats de notre étude sont édifiants. La politique fiscale menée par Emmanuel Macron (baisse progressive du taux de l'impôt sur les sociétés, des impôts de production, mise en place du prélèvement forfaitaire unique, remplacement de l'ISF par un impôt sur la fortune immobilière...) a tout particulièrement contribué à l'augmentation spectaculaire de la dette publique depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Par exemple, les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises comptent pour près de 207 milliards d'euros, soit près d'un quart de l'augmentation de la dette sur cette période !
Outre ces analyses chiffrées, nous formulons dans ce rapport des propositions pour que les politiques fiscales et la gestion de la dette publique contribuent à une meilleure répartition des richesses, et permettent le financement des urgences sociales, écologiques et économiques.
Ce matin, nous étions au Ministère de l'Économie pour dénoncer les cadeaux fiscaux aux ultrariches et aux multinationales.
Depuis l'élection de Macron en 2017, 207 milliards € manquent aux finances publiques, soit près d'un quart de l'augmentation de la dette sur cette période.
— Attac France (@attac.org) 26 mars 2025 à 13:14
Autres ressources
- Le communiqué et la vidéo sur notre action devant le ministère de l'Économie et des finances le 26 mars.
- Dans l'Humanité : Emmanuel Macron a creusé la dette avec ses cadeaux fiscaux : les preuves avec Vincent Drezet, porte-parole d'Attac.
- Dans Reporterre : Sous Macron, 207 milliards d'euros de cadeaux fiscaux accordés aux ultrariches.