Derrière les annonces, la réalité des coupes
Petites explications sur le contexte budgétaire subi par les membres du Syndeac.
Le budget de la création artistique – le programme 131 géré par la DGCA – a, pour le moment, été préservé, en effet. Mais le vote tardif du budget par le Parlement et des blocages de Bercy au moment de mandater les crédits déconcentrés, ont allongé les délais de notifications des enveloppes des Dracs, qui sont enfin intervenus. Le versement vient d’arriver ! Nous sommes début avril, c’est très tardif et l’ensemble de nos adhérents est très fragilisé par des subventions tardives, notamment les compagnies.
Nous découvrons ces jours-ci d’autres effets de l’adoption de loi de finance pour 2025 : le programme transmission – 361 – , celui qui finance l’EAC et l’enseignement artistique, est amputé de 20 % nationalement, et de 15 % sur les crédits déconcentrés. De nombreux projets vont donc s’arrêter, notamment le financement des enseignements artistiques optionnels. Ce sont les artistes et les élèves qui sont ainsi pénalisés lourdement.
Mais la grande illusion se situe ailleurs : les plans de la ministre sur la ruralité ne sont effectivement pas financés. Le plan Camping, annoncé lors des vœux de la ministre, ne l’est pas davantage ! Et les Dracs doivent bloquer des crédits pour mettre en place ces actions ministérielles. L’été culturel n’est plus financé et du coup, les coupes sur ce dispositif vont atteindre 50 %.
La ministre ne peut plus prétendre, comme elle ne cesse de le dire, avoir sauvé son budget !
Sans parler du Fonpeps qui n’est pas financé, dépense obligatoire dont le manque budgétaire est estimé à une vingtaine de millions et qui amputera d’autant d’autres programmes pour sa pleine consommation.
Il n’échappe à personne, par ailleurs, que les annonces du ministre des finances d’un gel de 9,5 milliards d’euros, puis sa volonté d’annuler 5 milliards des crédits gelés, génère de très vives inquiétudes pour tous les services publics, et celui de la culture évidemment.
Dernier point, et non des moindres, le budget des collectivités territoriales. La coupe est de 2,2 milliards dans le budget de l’État. L’Association des Maires de France, que nous avons rencontrée cette semaine, estime le manque à gagner très supérieur. Les villes, départements, régions sont nos premiers financeurs. Les coupes se multiplient de façon massive et tardive. L’effondrement est en cours. L’emploi est menacé. C’est la première fois que nous voyons des licenciements se mettre en œuvre faute de subvention.
Nous sommes mobilisés pour alerter les publics, rassembler les services publics fragilisés par toutes ces coupes. Nous avons lancé vendredi 11 avril, le « printemps des services publics », pour fédérer les initiatives et rassembler tous les services publics.
Dans les prochaines semaines nous prendrons d’autres initiatives dans un cadre intersyndical inédit et qui dure depuis plus d’un an !
Nous prendrons enfin une initiative forte à l’attention des élus territoriaux de France pour qu’ils et elles mesurent les conséquences de ce qui se prépare. Évidemment, Avignon sera un temps fort. Nous veillerons là encore à rassembler les élus pour exprimer l’inquiétude du secteur de la culture et de tous les services publics fragilisés par 7 ans de politique fiscale qui ont généré cette situation tragique.
L’article Derrière les annonces, la réalité des coupes est apparu en premier sur Syndeac.