Vue lecture

Le syndicat FO Justice laissait les RIB de ses adhérents en accès libre sur son site

Alors que la Justice luttait contre des attentats visant ses membres, c'est du plus mauvais effet...

Négligeant les règles de sécurité les plus élémentaires, le syndicat laissait un accès complet à la liste des relevés d'identité bancaire de ses adhérents qui avaient choisi ce moyen de paiement pour régler leur cotisation.

FO Justice : experts du design - Copie d'écran

Dans un communiqué bariolé du 26 avril (encore un), le syndicat FO Justice appelait l'État a prendre des mesures rapides et concrètes contre ceux qui lançaient des attaques envers les personnels du ministère. Depuis quelques temps en effet, des membres d'un mystérieux « DDPF », (pour Défense des prisonniers français) revendiquait des actions violentes (souvent des incendies) contre des prisons, des domiciles et des véhicules d'agents pénitentiaires. Une série d'arrestations a eu lieu depuis, révélant que le gang DZ Mafia de narcotraficants serait l'instigateur de ces attaques. On comprend bien l'indignation de FO Justice. Ce qui est plus difficile à comprendre, c'est que le syndicat ait si peu d'intérêt pour ses membres, qu'il n'ait pas mis en place les méthodes les plus basiques de protection informatique pour éviter que les relevés d'identité bancaires de ses adhérents ne se retrouvent en accès libre sur leur site. Car ce sont les noms et les adresses de dizaines de fonctionnaires qui trainaient là pendant que le gagng DZ Mafia les visait.

Pourtant FO Justice s'émouvait sincèrement, n'hésitant à pas user des majuscules pour montrer son agacement et des couleurs bariolées pour... On ne sait pas :

Les actes de terrorisme visant les agents pénitentiaires, qu’ils interviennent dans les établissements, à leur domicile, à leur sortie de service ou en mission, SONT D’UNE GRAVITÉ SANS PRÉCÉDENT et laissent des cicatrices...

  •  

Protection de l’enfance : l'indifférence de la République ?

Enfants placés, des vies brisées par un système à la dérive

Vies ravagées d'enfants placés, violences institutionnelles, pénurie dramatique de personnel : la protection de l’enfance est en crise. Malgré des lois censées améliorer la situation, les défaillances du système continuent d’exposer des milliers de jeunes à de nouvelles violences. Enquêtes sur un naufrage silencieux que ni les rapports, ni les réformes, n’ont enrayé.

La protection de l'enfance : un scandale français ? - D.R.

En janvier 2024, Lily, pas encore 15 ans, s’est pendue dans une chambre d’hôtel à Aubière près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Elle était sous la protection de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui l’avait déposée là. Le cas de Lily n’est pas isolé. Kimberley, 15 ans, à Marseille en 2021, Avril Mabchour, 17 ans, à Lille en 2020 : tous ont mis fin à leurs jours alors qu’ils étaient censés être protégés. Ces suicides signent un système en déroute, comme le souligne Isabelle Santiago (députée socialiste), rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur les "manquements des politiques publiques de protection de l’enfance". « L'enfance est un impensé des politiques publiques », déplore-t-elle.

En 2023, 345.000 mineurs et jeunes majeurs étaient suivis par l’ASE, soit une augmentation de 18 % en une douzaine d’années. Les délais d'application des mesures de protection dépassent six mois, signe d’un engorgement massif du système. À cette situation alarmante s’ajoute une pénurie de personnel sans précédent : 30 000 postes sont vacants dans le secteur médico-social et éducatif. Depuis trois ans, l’accueil en foyer est devenu la solution majoritaire (41 %), au détriment de l’accueil familial (36 %), en net recul depuis quatorze ans, en contradiction avec les recommandations de l’ONU qui privilégient la famille d’accueil comme mode de placement protecteur. Et en moins de trente ans, le nombre de mesures d’aide sociale à l’enfance a augmenté de...

  •