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TELEPATHY "Transmissions"

TELEPATHY, c’est l’histoire, une belle histoire, de quatre larrons qui traînent leur bosse depuis une petite quinzaine d’années au sein de la scène metal instrumentale, Quatre larrons au line-up étonnant puisque les trois-quarts de celui-ci sont composés de frères : Piotr, Albert et Krystian. Une véritable affaire de famille. Une famille à laquelle s’est greffé Richard Powley (guitare) avec doigté. Quant à leurs trois précédents disques, ceux-ci indiquaient déjà un certain potentiel pour un style riche, raffiné et mélancolique. Qu’ils qualifient eux-mêmes comme étant du "cinematic metal". Et qu’ils portent ici aux nues avec « Transmissions ».

Il ne faut d'ailleurs que quelques instants à "Oath", superbe "introduction" de plus de neuf minutes pour synthétiser toute l'étendue du talent du quartette. Une véritable fresque aux contours multiples, une sombre montée en puissance rythmique au son tranchant qui honore des guitares lourdes et pourtant si délicates. "Augury" n’est pas en reste tout comme le superbe "Tears In The Fibre" qui balancent tous deux mélodies poignantes sur riffs parpaings, le tout servi avec précision par un bassiste redoutable et un batteur aux abois. Le reste de l’album est du même acabit, dévoilant quelques précieux détails supplémentaires au fil des écoutes. Que ce soit dans la structure de ses compositions, l'alternance de rythmiques dures et de parties calmes, la basse clinquante, tout fleure bon l'envie de bien faire sur « Transmissions ». L’ombre des aînés RUSSIAN CIRCLES et PELICAN plane de temps à autre sur ce disque, ce qui est logique après tout car ce metal instrumental sombre, mélancolique demeure une histoire d'ambiances. De celles, éthérées et méditatives, qui se dévoilent avec justesse au casque et confortement drapé dans le silence. 

Ce nouvel album est à n’en point douter une carte de visite idéale pour ceux qui ne connaissent pas encore TELEPATHY. Les sept titres dispensés ici font la part belle à un metal aérien, lorgnant parfois sur le shoegaze, qui lâche en clôture le magnifique "Home", qui suinte la nostalgie par tous les pores. Comme un dernier au revoir adressé avec sérénité et bienveillance à l’auditeur, chahuté par ce voyage de près d’une heure... de toute beauté.

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