Ouvrir les frontières : vers une solidarité translocale entre villes insurgées
Face à la crise climatique et à la fermeture des frontières nationales, l’urgence est d’inventer une solidarité concrète entre villes insurgées. Mutualisation des ressources, corridors migratoires, alliances translocales : les « fearless cities » peuvent dépasser la partisanerie et ouvrir la voie à une nouvelle hospitalité urbaine. #VillesInsurgées #Solidarité #OpenBorders

À l’heure où les frontières nationales se ferment et où la crise climatique s’intensifie, la question la plus urgente n’est plus seulement celle de la gouvernance ou de la démocratie, mais celle de l’ouverture concrète des frontières – non pas entre États, mais entre villes insurgées capables de tisser des solidarités réelles.
1. Dépasser la partisanerie pour fédérer les villes
Les expériences de « fearless cities » (Barcelone, Naples, Grenoble…) montrent qu’il est possible de transformer la ville en laboratoire d’innovation sociale et écologique. Mais tant qu’elles restent enfermées dans la logique partisane, elles peinent à s’affranchir des jeux de pouvoir traditionnels. Sortir de la partisanerie, c’est ouvrir la possibilité de fédérer les villes sur la base de l’entraide, de l’autogestion et de la coopération concrète.
2. Ouvrir des corridors de solidarité et de migration
Plutôt que de renforcer les murs, ces villes pourraient inventer des corridors de migration sûrs, accueillant les déplacés climatiques, les réfugiés et les exclus des politiques nationales. Mutualiser les ressources, partager les infrastructures, organiser l’accueil et l’intégration à l’échelle urbaine : c’est là que se joue la solidarité réelle, loin des discours abstraits.
3. Construire des alliances translocales
Face à l’incapacité des États à répondre aux défis globaux, les alliances entre villes deviennent un levier décisif. Échanger des savoirs, mutualiser les moyens d’adaptation (eau, énergie, alimentation), organiser des réseaux de soins et d’éducation, résister ensemble à la privatisation et à la militarisation : c’est ainsi que les villes peuvent devenir des foyers d’expérimentation politique et d’hospitalité active.
4. Une hospitalité urbaine pour le XXIe siècle
Ouvrir les frontières entre villes insurgées, c’est aussi repenser l’hospitalité : accueillir l’autre, qu’il soit voisin ou migrant, comme cohabitante d’un commun à construire. C’est inventer une solidarité translocale, capable de résister à la fragmentation et à la fermeture, et d’offrir une alternative concrète à la logique thanatique des États-nations.
Conclusion
L’enjeu n’est plus de débattre indéfiniment des modèles institutionnels, mais de bâtir dès maintenant des alliances de villes ouvertes, solidaires et résilientes. En dépassant la partisanerie et en ouvrant les frontières urbaines, les villes insurgées peuvent devenir les véritables actrices d’une hospitalité planétaire et d’une transition juste face à la crise globale.