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« Les Bonnes » en folie de Mathieu Touzé

7 mai 2025 à 05:55
Mathieu Touzé monte Les Bonnes de Jean Genet au Théâtre 14

Photo Christophe Raynaud de Lage

Le co-directeur du Théâtre 14 pousse les feux du huis clos carcéral de Jean Genet où, pour s’extirper de la chape de plomb sociale sous laquelle elles croupissent, Claire et Solange explosent les frontières du réel.

Dans le parcours de Mathieu Touzé, Les Bonnes revêt une dimension particulière. Jusqu’ici, le jeune metteur en scène et co-directeur du Théâtre 14 s’était exclusivement emparé de textes ultra-contemporains. De Fabrice Melquiot (Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit) à Olivia Rosenthal (Que font les rennes après Noël ?, On n’est pas là pour disparaître), en passant par Philippe Besson (Un Garçon d’Italie) et Pascal Rambert (LAC), il semblait cultiver un goût pour les autrices et les auteurs vivants, y compris lorsqu’ils appartiennent à la sphère romanesque. Avec ce qui reste, sans doute, comme la plus célèbre des pièces de Jean Genet, l’artiste paraît donc sortir de sa zone de confort, faire un pas de côté pour tenter de franchir une nouvelle étape et célébrer à sa manière ses dix ans de carrière. Symbolique, ce cap n’en est pas moins périlleux ; d’autant que, sous ses airs de ne pas y toucher, Les Bonnes est une oeuvre retorse, fourbe et piégeuse, sur laquelle, comme Katie Mitchell l’a, à son corps défendant, récemment prouvé, il est aisé de se casser les dents. Heureusement pour lui, Mathieu Touzé a, au contraire, su en détecter les récifs et en apprivoiser les courants pour conduire Claire, Solange et Madame sur des rivages où la frontière entre dure réalité et bouffées délirantes serait plus poreuse que jamais.

Car, à leur manière, Claire et Solange incarnent, d’entrée de jeu et à elles deux, un dégradé de méchanceté. Domestiques au service de Madame, une très grande bourgeoise aux habits clinquants et aux manières détestables, ces deux soeurs passent moins de temps à dépoussiérer le mobilier qu’à singer la maîtresse des lieux qui, à travers leurs regards et, selon leurs dires, passe pour la pire des garces tyranniques. À bien les observer, on comprend vite que le jeu de rôles auquel elles s’adonnent – l’une incarne Madame pendant que l’autre entre dans la peau de sa soeur – s’inverse à qui mieux mieux, qu’elles réalisent grâce à lui leur pulsion inassouvie : tuer Madame, qu’elles ne peuvent plus voir en peinture, ce qui leur permettrait d’empocher, dans la foulée, l’héritage qui, en pareil cas, leur est promis. Passant des paroles aux actes, les bonnes ont déjà mis une partie de leur plan à exécution : encouragée par sa soeur, Claire a écrit à la police une lettre de dénonciation pour mettre l’amant de Madame, qu’elles appellent Monsieur, derrière les barreaux. Alors qu’elles comptent poursuivre sur leur lancée et assassiner leur maîtresse en glissant dix cachets de Gardénal dans son tilleul, Claire et Solange sont prises de panique. Remis en liberté conditionnelle par le juge, Monsieur vient de les appeler et leur demande de faire savoir à Madame qu’il l’attend au Bilboquet, tandis que cette dernière ne tarde pas à faire son entrée.

Comme souvent chez Jean Genet (Splendid’s, Haute surveillance), Les Bonnes constitue un huis clos, dont Mathieu Touzé, avec un immense respect pour l’oeuvre et sans renverser la table, a décidé de pousser les feux. Sous sa houlette, la maison de Madame prend des airs de cage de verre où l’enfermement et ses conséquences se font clairement sentir sur ses occupantes. Bel et bien au bord de la folie, ses Claire et Solange ne sont pas victimes d’une pathologie dure, mais plutôt d’un soupçon de paranoïa, d’un éloignement progressif de la réalité et d’un délire qui leur permet d’élucubrer un nombre colossal d’histoires. Ses bonnes ont alors tantôt l’allure de petites filles complices et apeurées, qui craindraient avant toute chose de se faire réprimander, tantôt celle de monstres en puissance, et en sommeil, prêts à bondir sur la première cible venue et à tout réduire en cendres – « Après, j’aurais mis le feu », s’emporte d’ailleurs Solange. Machiavel à leur échelle, elles paraissent étouffer dans leur prison dorée, où elles sont pieds et poings liés, où leurs moindres faits et gestes sont épiés – « Je vois une foule de traces que je ne pourrai jamais effacer. Et elle, elle se promène au milieu de cela qu’elle apprivoise », s’alarme Claire à propos du retour de sa maîtresse –, et sous cette chape de plomb sociale où le regard et l’attitude de Madame les cloîtrent, et dont elles tentent de s’extirper grâce à leurs pensées macabres.

Si la mise en scène de Mathieu Touzé souffre d’une entrée en matière et d’un intermède musical, prélude à l’entrée de Madame, qui mériteraient, à tout le moins, d’être resserrés, ce parti-pris est servi par deux comédiennes, Elizabeth Mazev et Stéphanie Pasquet, qui confèrent aux bonnes leurs multiples facettes. L’une comme l’autre, et chacune à leur endroit, elles manient les nuances et les variations imposées par Genet et révèlent cette fluidité comportementale qui rend Claire et Solange si insaisissables, jusqu’à conduire à l’épuisement de leur propre catharsis théâtrale. Surtout, ce pas de deux profite de la présence de Yuming Hey, exquis, diabolique et magnétique dans la peau de Madame. Perché sur des talons aiguilles, fardé jusqu’aux ongles, débordant de bijoux, le comédien s’en donne à coeur joie et prend un plaisir visible à incarner ce rôle à qui il donne tout son relief. Devenue une créature archétypale, sa Madame adopte un comportement à ce point excessif qu’il devient permis de douter de son existence. Et si, en définitive, la maîtresse n’était que la projection imaginée par ses deux servantes, prises dans le jeu du théâtre ou perdues dans leur folie ? Les paris sont ouverts.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Bonnes
de Jean Genet
Mise en scène Mathieu Touzé
Avec Yuming Hey, Elizabeth Mazev, Stéphanie Pasquet, Thomas Dutay
Eclairagiste Renaud Lagier
Scénographie, chorégraphie et costumes Mathieu Touzé
Régisseur général Jean-Marc L’Hostis
Régie Stéphane Fritsch
Assistante à la mise en scène Hélène Thil

Production Collectif Rêve Concret
Coproduction Théâtre 14 ; Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN ; Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine ; CDN de Normandie-Rouen
Avec le soutien de la Comédie-Française pour le prêt des costumes
Action financée par la Région Île-de-France

Durée : 1h35

Vu en février 2024 au Théâtre 14, Paris

Théâtre 14, Paris
du 6 au 24 mai 2025

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« La Flûte enchantée », Mozart à la fête foraine

9 mai 2025 à 06:05
Mathieu Bauer met en scène La Flûte enchantée de Mozart

Photo Laurent Guizard

Mathieu Bauer signe sa deuxième mise en scène lyrique avec une transposition réjouissante de La Flûte enchantée de Mozart donnée à l’Opéra de Rennes, puis en tournée à Nantes et Angers.

Chacune des lettres qui composent le titre de l’ultime opéra de Mozart, Die Zauberflöte, prenant la forme d’une demi-lune accrocheuse, clignote et scintille sur la roue géante érigée en fond de scène. Devant, posé sur un plateau qui tourne à l’huile de coude comme un carrousel d’antan, le décor d’une fête foraine affiche des couleurs aussi sucrées qu’acidulées. Ce cadre original et délicieusement croqué se teinte à la fois d’effervescence joyeuse et de douce mélancolie. Il grise et fait chavirer les personnages mozartiens, jeunes amoureux transis à la découverte d’eux-mêmes, ou prêtres sortis de leur temple sacré. Au milieu d’attractions aussi typiques et pittoresques qu’un train fantôme et un chamboule-tout, les trois dames d’honneur paraissent en drôles de pin-ups dans une vitrine de manège, et les trois enfants en gavroches lunaires munis de ballons à fils gonflés à l’hélium. Pour triompher des épreuves initiatiques du feu et de l’eau, Tamino et Pamina s’engouffrent dans la bouche béante d’une immense tête de mort aux narines fumantes et aux yeux rouges exorbités. Mais la gaieté et la gourmandise l’emportent autour d’une baraque, qui n’est pas à frites, mais plutôt à bonbons et confiseries, où Sarastro n’est pas en reste pour préparer les pommes d’amour.

De La Flûte enchantée, Mathieu Bauer propose une transposition réussie qui renoue avec l’essence éminemment populaire et divertissante de l’œuvre. Sa mise en scène célèbre aussi cette part d’enfance, de naïveté, qui lui est nécessairement liée. Et si sa portée métaphysique n’est pas vraiment la plus exploitée, peu importe, d’autres versions plus intellectualisantes s’en sont déjà chargées, et rares sont les représentations de La Flûte à rassembler toutes ses dimensions aussi riches que fécondes. Le spectacle présenté ici est souriant et vivifiant, à l’image du duo Mann und Weib allègrement chanté par ses interprètes sur des balançoires. Il multiplie les trouvailles simples et amusantes, comme celle de faire apparaître l’attribut magique qu’est la flûte, un simple pipeau en plastique, en la pêchant à la ligne dans la fosse.

Fosse dans laquelle le chef Nicolas Ellis conduit l’Orchestre National de Bretagne – dont il vient de prendre la direction musicale – avec une fraîcheur pêchue et juvénile qui l’emporte sur quelques défauts de netteté. Aux côtés du Chœur de chambre Mélisme(s), de jeunes chanteurs tiennent dans l’ensemble remarquablement leurs rôles. On peut regretter un Tamino à l’émission un peu raide et doté de moyens solides, mais un tantinet forcés. À ce Prince légèrement policé, campé par Maximilian Mayer, s’oppose le Papageno gouleyant et absolument déchaîné de Damien Pass. De l’oiseleur, l’artiste fait un séducteur échevelé, et brûle les planches avec un naturel et une assurance aussi bien dans le jeu que dans le chant, jusqu’à l’accomplissement d’un numéro de music-hall final plein d’humour et de complicité avec la Papagena d’Amandine Ammirati, piquante de sensualité. Elsa Benoit est une Pamina émouvante, qui fait particulièrement admirer la beauté de sa voix et de son style dans son air Ach, ich fühl’s. Lila Dufy, qui remplace pour quelques dates Florie Valiquette, annoncée souffrante, se pare d’une voix souple et légère, et d’un costume de western rétro, pour incarner une Reine de la Nuit anti-paroxystique, sans excès de démonstration, et finement musicale. Les forces de la Nuit s’évanouissent devant le triomphant Sarastro de Nathanaël Tavernier, dont le grave ample est aussi lumineux que son costume jaune constellé, digne du parfait bonimenteur de foire qu’il est.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La Flûte enchantée
de Mozart
Direction musicale Nicolas Ellis
Mise en scène Mathieu Bauer
Avec Maximilian Mayer, Elsa Benoit, Damien Pass, Amandine Ammirati, Nathanaël Tavernier, Benoît Rameau, Florie Valiquette en alternance avec Lila Dufy, Élodie Hache, Pauline Sikirdji, Laura Jarrell, Thomas Coisnon, Paco Garcia, l’Orchestre National de Bretagne, le Chœur de chambre Mélisme(s) (direction Gildas Pungier), la Maîtrise de Bretagne (direction Maud Hamon-Loisance)
Scénographie et costumes Chantal de la Coste-Messelière
Lumières William Lambert
Vidéo Florent Fouquet
Assistant mise en scène Gregory Voillemet
Assistante préparation Anne Soissons
Fabrication des décors et costumes Ateliers de l’Opéra de Rennes

Coproduction Opéra de Rennes, Angers Nantes Opéra
Avec le soutien de la Fondation Orange

Durée : 3h15 (entracte compris)

Opéra de Rennes
du 7 au 15 mai 2025

Théâtre Graslin, Nantes
du 24 mai au 1er juin

Grand Théâtre, Angers
les 16 et 18 juin

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Grand ReporTERRE : Open mic pirate avec Alice Vannier, Sacha Ribeiro et Antoine Chao

7 mai 2025 à 11:10

C’était pas gagné tant le didactisme auraient pu les noyer. Mais les comédiens Alice Vannier et Sacha Ribeiro, en s’alliant au journaliste Antoine Chao pour consacrer le 11e épisode de Grand ReporTERRE à une radio pirate, berceau des luttes actuelles, livrent un vrai spectacle, hautement politique et matière de théâtre étonnante.

Le contrat de la série Grand ReporTERRE mise en place par Éric Massé et Angélique Clairand dès leur arrivée à la tête du théâtre lyonnais du Point du Jour en 2019 est simple et basique : une semaine de répétition entre un journaliste et un ou des artistes sur un sujet qu’ils choisissent ensemble pour aboutir à une sorte de performance entre théâtre et documentaire. One shot pour rester là-haut sur la colline qui prie de Lyon, certains épisodes ont depuis trouvé un écho au-delà comme le 5e épisode, Comment séparer l’homme de l’artiste ? d’Étienne Gaudillère et Giulia Foïs qui a beaucoup tourné.

Ce sera le cas aussi pour ce n°11 qui commence doucement par ce préambule contextuel des règles resserrées de ce jeu. Raconter la fabrique de ce qui déroule au plateau va même s’avérer être la grande force de ce spectacle si proche de ce que Sacha Ribeiro et Alice Vannier ont toujours fait jusque-là. Nous voilà donc dans le studio de Radio lapin, au logo calqué sur celui de France Inter. La lampe vigie rouge s’allume au sommet d’un piquet qui permet d’émettre en pirate sur une fréquence empruntée, le 107.8

Objectif : faire l’histoire des vaincus ou des luttes (c’est selon chacun), ce qui s’illustre dans le fait d’entendre l’histoire du point de vue de ces animaux à grandes oreilles car tant qu’ils ne s’expriment pas, « leur histoire est racontée par les chasseurs » rappelle le trio citant l’historien américain Howard Zinn cité lui-même par Daniel Mermet dans Là-bas si j’y suis.

Vous y êtes ? En fait, c’est un spectacle gigogne résolument en connivence avec les auditeurs-détracteurs de France Inter et celles et ceux qui luttent pour le bien commun. Mais ne bascule pas dans l’entre-soi, d’une part parce qu’il s’agit de la première radio de France, ici largement brocardée, et de mouvements (Extinction rébellion, Soulèvements de la terre…) qui mobilisent des milliers de citoyens et citoyennes sur le territoire français. Le spectre est donc large et l’empilement des exemples bâtit une édifiante photographie de la situation actuelle des endroits idéologiques et géographiques de combats.

Dans son rôle de journaliste et activiste, Antoine Chao rappelle l’histoire de ces radios pirate dans l’après 68 (radio klaxon, radio évasion, radio debout, radio verte Fessenheim… ou à Bologne radio Alice), sa présence dans les ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de Sivens, à Sainte-Soline et auprès des Gilets jaunes ou le piratage d’Inter en 2022 à l’annonce des résultats du 1er tour des élections présidentielles depuis la butte de Belleville… où il vit ! En était-il à l’origine ou pas ? Blague ? Manifeste ultra politique ? C’est tout cela à la fois à l’image de cette création qui alterne entre grands faits historiques et un humour irrésistible tant la mécanique de jeu entre Alice Vannier et Sacha Ribeiro qui ont co-fondé la compagnie Courir à la catastrophe à leur sortie de l’ENSATT en 2018, est fluide.

Ça joue ô combien ! Et notamment dans ces phases méta dont ils émaillent leurs créations : nous faire entrer dans la fabrique du spectacle (ici ce sont des discussions chez les unes et les autres attablés dans leur mini appart). Pour dire ainsi ce qu’ils ne pourraient pas dire car on ne peut évoquer tous les malheurs du monde sur scène. Et de fait c’est fait dans un numéro de duettiste irrésistible. Et infiniment militant.
Mais ce 11e Grand ReporTERRE n’est pas un tract. C’est aussi une analyse du langage et de la dialectique politique et médiatique, cette bataille culturelle que mène désormais l’extrême-droite en s’accaparant Gramsci (!) et Jeanne d’Arc (« cette gauchiste, butch, lesbienne… ») ici réhabilitée avec quelques accessoires soigneusement choisis (faire du théâtre toujours, pas juste un discours).

Grimé en Gramsci et en lapin, entre citations de Daniel Bensaïd et chanson de Chantal Goya au ukulélé, entrecoupé d’extraits sonores de faits d’actualités plus ou moins récentes, le trio sait aussi laisser la place à un témoignage en direct chaque soir renouvelé d’un ou une militante d’un mouvement local comme le fait Antoine Chao dans son travail radiophonique habituel. Ce soir-là, il est question des PFAS et des polluants éternels rejetés par la vallée de la chimie au sud de Lyon.

Ajuster la focale sur les maux du monde, penser et jouer le plus sérieusement possible jusqu’à provoquer le rire. L’assemblage fonctionne à plein et ce nouvel opus de «Grand ReporTERRE dépasse brillamment le cadre de son format réduit.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Conception et mise en pièce de l’actualité Alice Vannier et Sacha Ribeiro
Avec le journaliste Antoine Chao
Avec Antoine Chao, Sacha Ribeiro et Alice Vannier
Collaboration artistique Angélique Clairand
Scénographie Benjamin Hautin
Régie générale et son Marine Iger
Régie lumière Quentin Chambeaud
Collaboration technique Thierry Pertière et Christophe Reboul
Production Théâtre du Point du Jour, Lyon

Durée 1h30

Théâtre du Point du Jour, Lyon
les 5 et 6 mai 2025

Festival Contre-courant, CCAS La Barthelasse, Avignon
le 16 juillet

Théâtre des Célestins, Lyon
du 3 au 4 novembre

Théâtre de la Cité Internationale, Paris
du 10 au 14 novembre

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La programmation de la Scala Provence pour le Festival d’Avignon Off 2025

7 mai 2025 à 12:43

La Scala Provence présentera 13 spectacles dans le Off 2025, du 5 au 27 juillet, avec en tête d’affiche Philippe Torreton dans La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro dans une mise en scène de Lena Bréban.

Pour la première fois à Avignon :
Ouverture en fanfare et en avant-première du Mariage de Figaro avec Philippe Torreton dans le rôle-titre, mise en scène par Léna Bréban, metteuse en scène flamboyante de Comme il vous plaira, spectacle auréolé de 4 Molières en 2022.

Pour la première fois aussi,
Face aux murs de Damien Droin, un spectacle de nouveau cirque, plébiscité par la presse et le public lors de sa création à la Scala Paris en mars 2025.

Pour la première fois encore,
Yongoyely, le nouveau spectacle de Circus Baobab, en résidence depuis 3 ans dans nos murs. Après Yé ! (l’eau), cette création a conquis le public parisien de la Scala avant d’arriver cet été chez nous.

Pour la première fois toujours,
nous accueillerons conjointement avec le festival In, la prestigieuse Comédie-Française : alors que nos murs vibreront au rythme des Serge, l’inénarrable spectacle-hommage au regretté Gainsbourg, dans la Cour d’honneur, on célébrera le grand retour de Paul Claudel et de son Soulier de satin.

Et pour la première fois enfin,

Ariane Ascaride sera Touchée par les fées dans une « ultima verba » bouleversante et vitaminée. Hervé Pierre et Clotilde Mollet nous livreront comme un cadeau Nous sommes vivants, un texte inédit de Clotilde elle-même.

Robin Ormond, mettra en scène deux acteurs magnifiques, Marilyne Fontaine et Assane Timbo, dans Peu importe, un texte virtuose sur le couple de Marius von Mayenburg, dramaturge allemand consubstantiel à l’histoire contemporaine de la Schaubühne de Berlin.

Leïla Slimani déflorera par la voix d’Anne-Élodie Sorlin sur nos plateaux l’adaptation de son premier roman, le sulfureux Dans le jardin de l’ogre.

Samuel Churin et Céline Roux nous feront vivre le grand amour épistolaire et caché d’Anne Pingeot avec François Mitterrand, entre gravité et légèreté, humour et emportements sans jamais forcer le trait.

Xavier Guelfi, jeune artiste incontestablement doué, présentera pour la première fois à Avignon Brasser de l’air et s’envoler, son spectacle qui « veut sauver le monde ».

Elsa Adroguer nous fera vivre les 37 Heures les plus dérangeantes de sa vie de jeune femme tandis que Bruno Abraham-Kremer rendra un hommage poignant à son père dans Parle, envole-toi !

Et puis, comme on ne se passe pas de danse à la Scala, nous vous donnons rendez-vous pour voir Edouard Hue dans son magnifique Dive et Le Prélude majeur de Kader Attou. L’humour sera également de la fête avec de belles surprises qui nous feront perdre notre sérieux.

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Reçu hier — 8 mai 2025Sceneweb

Le Seigneur des porcheries par la Compagnie en Eaux Troubles

8 mai 2025 à 05:38
Le Seigneur des porcheries par la Compagnie en Eaux Troubles

photo Achile Bird

En hommage à leur leader, des éboueurs occupent les planches et y donnent le show de leur vie ! Un happening poétique et politique.

À Baker, patelin typique du monde occidental, une grève d’éboueurs tourne à l’émeute, entraînant la mort du meneur John Kaltenbrunner. Dix ans plus tard, en hommage au disparu, ses camarades envahissent la scène pour rétablir leur version de l’histoire : déployant un théâtre qui mélange élans poétiques, musique live, danse, pantomime, stand-up ou cabaret, et bousculant pour cette épopée tous les codes de la représentation.

Entre échappées délirantes et situations très crues, c’est l’aberrante marche du monde qui ressort de cet ardent happening, où le burlesque le dispute au tragique. En creux, un manifeste politique ayant pour protagonistes des laissés-pour-compte, broyés par un système asservi au capital et au mâle tout-puissant. Ils occupent le théâtre avec la volonté de rétablir leur point de vue, témoigner de leurs existences et de leurs blessures, interroger la fatalité historique de la violence, dans une alternative émancipatrice.

Le Seigneur des porcheries
Une création commune de la Compagnie en Eaux Troubles

Adaptation et mise en scène Paul Balagué

D’après Le seigneur des porcheries de Tristan Egolf dans la traduction en langue française établie par Rémy Lambrechts © Editions Gallimard

Interprété et crée par François Chary, Lucas Goetghebeur, Ghislain Decléty, Martin van Eeckhoudt, June van der Esch, Sandra Provasi, Damien Sobieraff

Lumière Lila Meynard
Musique Christophe Belletante, Sylvain Jacques, Grégoire Léauté
Costumes Marie Vernhes avec l’aide de Zoé Lenglare
Régie générale et son Théo Errichiello
Scénographie, régie plateau et construction Mathieu Rouchon, Antoine Formica
Collaboration à l’écriture et à la mise en scène Paul-Eloi Forget
Assistanat à la mise en scène Pauline Legoëdec, avec l’aide spéciale d’Antoine Demière

Production Agathe Perrault, Sarah Baranes (LA KABANE)

Production Cie en Eaux Troubles

Coproduction MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis

Avec le soutien du Théâtre L’Échangeur – Bagnolet, du Grand Parquet, de la SACD, du Théâtre du Fil de l’eau – Ville de Pantin et du Théâtre de l’Arsenal.

Merci à tous nos soutiens, et notamment la famille Balagué.

La Cie en Eaux Troubles fait partie du réseau Actée.

Paul Balagué est membre de LA KABANE – Maison d’artistes.

du 8 au 18 mai 2025
MC93 Bobigny

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Sylvia de Manuel Legris entre au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris

8 mai 2025 à 05:46
Manuel Legris

photo Brescia E Amisano La Scala

Faunes, dryades et bergers : tel est l’univers bucolique dans lequel évolue Sylvia, la nymphe de Diane, déesse de la chasse. Contrainte à la chasteté, devra-t-elle renoncer à son amour pour Aminta, comme Diane dut sacrifier sa passion pour Endymion ?

Conçu initialement par Louis Mérante, Sylvia est le premier ballet créé au Palais Garnier – tout juste inauguré – en 1876, sur la musique brillante de Léo Delibes, également compositeur de Coppélia. Mais c’est la version de Manuel Legris, danseur Étoile de l’Opéra national de Paris, aujourd’hui directeur du Ballet de La Scala de Milan, qui fait ici son entrée au répertoire.

Le chorégraphe apporte une profondeur psychologique au livret en ajoutant un prologue montrant l’univers conflictuel de Diane et donne une plus grande part aux rôles masculins.

Sylvia
Entrée au répertoire
Ballet en trois actes
Chorégraphie d’après Louis Mérante
Livret de Manuel Legris et Jean-François Vazelle d’après Jules Barbier et Jacques de Reinach

Manuel Legris
Chorégraphie

Leo Delibes
Musique

Kevin Rhodes
Direction musicale

Luisa Spinatelli
Décors et costumes

Jean-François Vazelle
Dramaturgie

Avec Les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra
Orchestre de l’Opéra national de Paris

2h25 avec 2 entractes

Palais Garnier
du 08 mai au 04 juin 2025

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Valérie Lesort et Christian Hecq affolent « Le Bourgeois »

8 mai 2025 à 05:55
Valérie Lesort et Christian Hecq montent Le Bourgeois Gentilhomme de Molière à La Comédie-Française

Photo Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française

Le tandem enflamme le plateau de la salle Richelieu et livre une version endiablée de la comédie-ballet de Molière. Il offre à la Comédie-Française un tube théâtral pour les saisons à venir.

Ces dernières années, on a vu Valérie Lesort et Christian Hecq réaliser quelques jolis coups : magnifier 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne au Vieux-Colombier, encanailler Le Domino Noir et Ercole Amante à l’Opéra-Comique ou ressusciter La Mouche, d’après la nouvelle de Georges Langelaan, aux Bouffes du Nord. À chaque fois, le tandem, à la ville comme à la scène, a fait montre d’audace et d’inventivité pour bâtir et enrichir son univers poético-décalé, désormais reconnaissable entre mille. Des marionnettes fantasques aux machines magiques, des costumes ultra-sophistiqués aux personnages à l’identité pour le moins marquée, leurs créations ont, toujours, ce même charme fou et les vertus d’un antidote à la morosité. Une règle à laquelle leur version endiablée et baroque à souhait du Bourgeois Gentilhomme n’échappe pas. Pour leur premier spectacle sous les ors de la salle Richelieu, Valérie Lesort et Christian Hecq offrent à la Comédie-Française un tube théâtral pour les saisons à venir. Ni plus ni moins.

D’abord parce que le duo ne s’est pas contenté de la prose de Molière, mais a, et c’est l’un de ses coups de génie, aussi conservé la partition de Lully. Ou presque. Car, plutôt que de la reprendre telle quelle, ils ont confié sa transposition aux musiciens Ivica Bogdanić et Mich Ochowiak. Façon de délaisser la pompe baroqueuse pour se convertir au rythme enlevé d’une musique d’inspiration balkanique, et d’équiper ainsi la comédie-ballet d’une fanfare – composée de Ivica Bogdanić, Rémy Boissy, Julien Oury, Alon Peylet, Victor Rahola et Martin Saccardy – aux cuivres bien balancés, capable de la mener tambour battant. Comme si tout, finalement, ne devait conduire, à tombeau ouvert, qu’à la « turquerie » finale, qui scelle le ridicule dans lequel Monsieur Jourdain, scène après scène, sous le regard et l’influence de son entourage, se vautre, à force de vouloir devenir à tout prix, y compris celui de son honneur, un gentilhomme.

En parallèle, Valérie Lesort et Christian Hecq sont allés dénicher l’humour partout où ils le pouvaient. Dans le texte, bien sûr, qu’ils font parfois malicieusement sonner d’une manière nouvelle ; dans les situations, surtout, qui donnent lieu à des moments de pure mise en scène à la fois impeccablement maîtrisés et puissamment accrocheurs, telle la faste réception organisée pour les beaux yeux de Dorimène, le numéro du maître de musique perturbé par deux moutons et un lama, et, comme une évidence, la cérémonie du Mamamouchi qui, en guise de bouquet final, regorge de créativité et brille par son caractère furieusement déjanté. Pour autant, sous leurs dehors foutraques, ces scènes cachent une mécanique de haute précision, où rien, absolument rien, n’est laissé au hasard. Des marionnettes de Carole Allemand et Valérie Lesort aux costumes de Vanessa Sannino, en passant par le décor d’Eric Ruf, aussi imposant que majestueux, tout confine à l’orfèvrerie théâtrale, jusque dans les moindres détails.

Une précision qui préside également, et ce n’est guère étonnant, au jeu de la quinzaine de comédiens-français présents au plateau, à commencer par Christian Hecq lui-même, qui campe un irrésistible Monsieur Jourdain doux-amer, à la manière d’un François Pignon de l’ère classique. Galvanisés par la proposition totale de leurs deux metteurs en scène, quelques fois physiquement méconnaissables, tous poussent leurs personnages dans leurs retranchements comiques, à commencer par le précieux maître à danser, Gaël Kamilindi, l’horrifique maître de philosophie, Guillaume Gallienne, la revêche femme de Monsieur Jourdain, Sylvia Bergé, le dégingandé Dorante, Clément Hervieu-Léger et la peste en meringue Dorimène, Françoise Gillard. À l’aise avec les mouvements savamment chorégraphiés par Rémy Boissy qui, loin de se transformer en carcan, sont une force sur laquelle s’appuyer, ils prennent un plaisir à jouer qui est un régal à voir. Sans jamais oublier, cerise sur le gâteau, que cette comédie-ballet n’est pas qu’une farce drolatique, mais qu’elle a aussi la dérangeante cruauté, et la profondeur, d’un bal de cons.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Le Bourgeois Gentilhomme
Comédie-ballet de Molière
Mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq
Avec Véronique Vella, Sylvia Bergé, Françoise Gillard, Laurent Stocker, Guillaume Gallienne, Christian Hecq, Nicolas Lormeau, Clément Hervieu-Léger, Gaël Kamilindi, Yoann Gasiorowski, Jean Chevalier, Géraldine Martineau, Antoine de Foucauld, Nicolas Verdier, et Ivica Bogdanić, Rémy Boissy, Julien Oury, Alon Peylet, Victor Rahola, Martin Saccardy
Scénographie Éric Ruf
Costumes Vanessa Sannino
Lumières Pascal Laajili
Musiques originales et arrangements Mich Ochowiak et Ivica Bogdanić
Travail chorégraphique Rémi Boissy
Marionnettes Carole Allemand et Valérie Lesort
Assistanat à la mise en scène Florimond Plantier
Assistanat à la scénographie Julie Camus
Assistanat aux costumes Claire Fayel de l’académie de la Comédie-Française

Durée : 2h20

Vu en juin 2021 à la Comédie-Française, Paris

Comédie-Française, Salle Richelieu, Paris
du 7 mai au 14 juillet 2025

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Reçu aujourd’hui — 9 mai 2025Sceneweb

The Brotherhood de Carolina Bianchi

9 mai 2025 à 05:03

Sur scène, l’autrice et créatrice de théâtre brésilienne Carolina Bianchi amenait des réflexions sur la performance et la théâtralité, sur un lit d’histoires de viols brutaux et de meurtres de femmes. Traumatisme sexuel, renouveau de l’art de la performance et un verre de potion de viol qui assomme Bianchi sur scène : tout cela fait partie du premier chapitre tragique de ce voyage « dantesque ».

Dans ce deuxième volet, Bianchi se penche sur la complexité de certains « pactes de masculinité », les origines de la fraternité entre hommes et les codes mutuels violents qui perpétuent le viol et la violence sexuelle en tant que partie intégrante de leur vocabulaire. Bianchi utilise les principes du théâtre pour articuler des voies possibles pour cette discussion, créant des liens forts entre la représentation et le traumatisme réel, les structures de pouvoir dans l’art et la poésie radicale, les origines de la misogynie et une sexualité en crise. La structure du spectacle se révèle être un piège, affaiblissant l’auteurité de Bianchi et la transformant en un personnage qui subit les conséquences d’avoir scruté cette Fraternité de si près.

The Brotherhood
Concept, textes et mise en scène : Carolina Bianchi | Avec : Chico Lima, Flow Kountouriotis, José Artur, Kai Wido Meyer, Lucas Delfino, Rafael Limongelli, Rodrigo Andreolli, Tomás Decina, Carolina Bianchi | Collaboratrice dramaturgie et recherches : Carolina Mendonça | Dialogue théorique et dramaturgique : Silvia Bottiroli | Traduction anglaise : Marina Matheus | Traduction française : Thomas Resendes | Réalisation technique, création sonore et musique originale : Miguel Caldas | Assistant mise en scène : Murilo Basso | Scénographie : Carolina Bianchi, Luisa Callegari | Direction artistique et costumes : Luisa Callegari | Création lumières : Jo Rios | Vidéos et projections : Montserrat Fonseca Llach | Caméra live et soutien artistique : Larissa Ballarotti | Stagiaire : Fernanda Libman | Résurrection chorégraphique du prologue et conseiller mouvements : Jimena Pérez Salerno | Régie générale et soutien à la production : AnaCris Medina | Assistante de production : Zuzanna Kubiak | Directrice de production, gérante tournée et communication : Carla Estefan | Relations internationales, production et diffusion : Metro Gestão Cultural
Production : Metro Gestão Cultural, Carolina Bianchi Y Cara de Cavalo | Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, KVS, Theatre Utrecht, La Villette, Festival d’Automne à Paris, Comédie de Genève, Kampnagel International Summer Festival, Les Célestins – Théâtre de Lyon, Wiener Festwochen, Holland Festival, Frascati Producties, HAU Hebbel Am Ufer, Maillon – Théâtre de Strasbourg
Avec le soutien de la Fondation Ammodo et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge via Cronos Invest

du 9 au 12 mai 2025
Création au KVS, Bruxelles dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts

1er et 2 juin
Die Wiener Festwochen

Puis en 2025/2026 au Festival d’Automne à Paris et au Théâtre des Célestins
au Maillon, théâtre du Strasbourg du 13 au 15 novembre 2025

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Épique ! (pour Yikakou) de Nadia Beugré

9 mai 2025 à 05:49

Épique ! (pour Yikakou) de Nadia Beugré @ K-L Toure

Nadia Beugré entame, dans cette création, un voyage solitaire vers le village disparu de ses ancêtres et de son enfance : Yikakou. La terre, considérée comme maudite, est aujourd’hui recouverte de forêts.

En cours de route, le voyage de Nadia Beugré s’est transformé en quête de différents archétypes féminins. Celui de la grand-mère qui l’a nommée Gbahihonon, « une femme qui dit ce qu’elle voit » ou encore la figure de Dô-Kamissa, la femme vieillissante qui, après avoir été lésée par son frère, s’est transformée en buffle pour détruire sa terre. Se faisant passer pour un oracle féminin, elle a savamment orchestré le mariage du roi et de Sogolon Kandé, la femme bossue.

Beugré incarne toutes ces femmes dans un solo puissant, une performance généreuse et explosive dans laquelle elle partage chacune des particules de sa propre existence et de ses ancêtres qui subsistent en elle. Habitée de ces voix féminines du passé, issues de souvenirs intimes ou collectifs, Beugré s’entoure sur scène de deux autres femmes : une griotte, au service de clans et d’histoires oubliés, et une musicienne-chanteuse, qui toutes deux se font l’écho et témoignent de son histoire.

Épique ! (pour Yikakou)
Direction artistique et interprétation : Nadia Beugré | Interprétation et musique live : Charlotte Dali, Sali Diabate | Dramaturgie : Kader Lassina Touré | Scénographie : Jean-Christophe Lanquetin | Direction technique et lumières : Paulin Ouedraogo | Responsable de production : Virginie Dupray
Production : Libr’Arts | Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Charleroi danse, Montpellier Danse, Festival d’Automne à Paris, Theater Freiburg, Centre chorégraphique national de Caen en Normandie dans le cadre du dispositif Accueil Studio/ministère de la Culture, ICI Centre Chorégraphique National de Montpellier Occitanie dans le cadre du programme artiste associé
Libr’Arts est soutenue par DRAC Occitanie/Ministère français de la Culture | Remerciements : Ivoire Marionnettes et l’Institut français de Côte d’Ivoire
Performances à Bruxelles avec le soutien de l’Ambassade de France en Belgique et de l’Institut français à Paris dans le cadre de IF Incontournable.

du 9 au 13 mai 2025
Création au Kunstenfestivaldesarts
La Raffinerie, Bruxelles

25 et 27 juin 2025
Studio Bagouet, Montpellier Danse

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Une « Parade Opératique » pour le Millénaire de Caen

9 mai 2025 à 06:12

Une Parade Opératique pour le Millénaire de Caen

Point d’orgue de la programmation du Millénaire de Caen, la Parade Opératique du 9 mai 2025 est une création unique imaginée par la compagnie Le Ballon Vert et conçue avec la population dans un élan de création collective.

Le 9 mai, à partir de 19h30, cette parade monumentale traversera la ville sur un parcours de 5 kilomètres, de la Prairie au bassin Saint-Pierre, pour mieux la raconter. Quatre chars déambuleront de l’Hôtel de ville au port de Caen, en passant par la place Saint-Sauveur ou encore l’Université….

Durant 5 heures de spectacle, des circassiens, des danseurs, des chanteurs, des musiciens, des acteurs et plus de 1 000 participants de tous horizons célébrerons Caen et sa créativité millénaire.

La compagnie caennaise Le Ballon Vert orchestrera ce défilé spectaculaire, où artistes, circassiens et musiciens évoqueront l’histoire de Caen à travers une déambulation de chars monumentaux, mêlant poésie et héritage.

La Parade Opératique est une œuvre collective qui mobilise près de 2 000 personnes issues de divers horizons. Soutenue par un réseau de 80 partenaires locaux, comprenant des associations culturelles, des écoles, des maisons de retraite et des entreprises, cette création fait appel à la participation de volontaires de tous âges et milieux, dont des élèves, des seniors et des professionnels en insertion.

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« Le Malade imaginaire » : un regain de santé et de modernité

9 mai 2025 à 06:00
Tigran Mekhitarian met en scène Le Malade imaginaire de Molière

Photo Laura Bousque

Tigran Mekhitarian joue et met en scène un Malade imaginaire bien d’aujourd’hui, empreint de culture urbaine et d’une belle énergie.

Exit les Pan, Daphné, Zéphirs, bergères et bergers, Polichinelle et Mores, tous figurant dans les quelques intermèdes qui ponctuent la dernière comédie-ballet de Molière. La musique baroque de Marc-Antoine Charpentier s’est effacée au profit de la batterie fiévreuse de Sébastien Gorski. Les comédiens se font eux-mêmes danseurs en cagoule et jogging noirs. C’est aussi sous la forme d’un « petit rap impromptu » spontanément performé que se donne la Pastorale, dévoilant subversivement l’amour secret d’Angélique et Cléante, qui se fait malignement passer pour le remplaçant de son maître de musique dans l’intention de regagner sa chambre.

Vu dans La Tendresse de Julie Bérès, Tigran Mekhitarian entretient une familiarité d’assez longue date avec Molière dont il a déjà monté plusieurs pièces (Les Fourberies de Scapin, Dom Juan…). L’originalité du geste résolument distancié et parfois un peu appuyé qu’il adopte réside dans sa volonté de rendre pleinement accessible et moderne la pièce qu’il adapte et actualise de façon fort honnête, en restant finalement proche du texte et surtout de ses enjeux, au point de ne chercher à rien raconter d’autre que ce qu’elle dit et contient, tout en la remettant au goût du jour. Entre comique et tragique, les dialogues de Molière, dits dans un parler sec, rapide, nerveux, qui est celui de la jeunesse populaire de notre époque (et pas seulement celle des cités), deviennent des joutes verbales fort bien musclées et envoyées. Au plateau, corps et voix rendent naturellement toute la verve du texte qui abonde en moquerie, insolence et méchanceté, et qu’un jeu classique un peu trop ampoulé aurait presque tendance à policer ou édulcorer.

Du Malade imaginaire, l’inusable mise en scène de Claude Stratz, jouée depuis 2001 dans la salle Richelieu de la Comédie-Française et reprise dernièrement au Théâtre des Champs-Élysées et en tournée, continue, à raison, de s’imposer comme une version de référence. Argan s’y présente en blouse ouverte et couche-culotte, crûment incontinent. Ici, le malade est campé tout autrement : encore jeune homme, de belles prestance et carrure, il impose une humeur vive et impulsive, une allure chic et saillante dans son costard ajusté, tout de vert vêtu – un clin d’œil à Molière mort en interprétant le rôle dans un veston de même couleur.

Las et déprimé sur le siège des toilettes en train de visionner quantité de vidéos sur son téléphone portable ou de compter sur son ordinateur les factures exorbitantes de médicaments dont regorgent les étagères derrière lui, son Argan a sans doute bien moins peur de mourir que de ne pouvoir exercer sa pleine autorité. Aussi, le personnage est tiré du côté du tyran, prompt à hurler dans son bain pour qu’on vienne le servir, à menacer de cinglants coups de ceinture sa désobéissante fille. Il est aussi parfois tellement enfant, ridiculement capricieux et boudeur. Autour de lui, explosent l’énergie d’une jeunesse en pleine révolte et la force de résistance des femmes. Mentionnons la vitalité de L’Éclatante Marine dans le rôle d’une Angélique galvanisée par l’insolente et intrigante Toinette d’Isabelle Gardien. C’est ainsi qu’acteurs et propos s’inscrivent tous bien dans le présent.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le Malade imaginaire
de Molière
Mise en scène et adaptation Tigran Mekhitarian
Avec (à la création) Serge Avédikian, Anne Coutureau, Isabelle Gardien, Sébastien Gorski, Camila Halima Filali, L’Éclatante Marine, Tigran Mekhitarian, Étienne Paliniewicz
Avec (en tournée) Anne Coutureau, Isabelle Gardien en alternance avec Brigitte Guedj, Sébastien Gorski, Camilla Halima Filali en alternance avec Mélanie Ferrara, L’Éclatante Marine, Tigran Mekhitarian, Cédric Welsch, Étienne Paliniewicz
Direction artistique La Compagnie de l’Illustre Théâtre
Assistance à la mise en scène Lucie Baumann
Création sonore et musique Sébastien Gorski
Chorégraphies Camila Halima Filali
Lumières Denis Koransky
Scénographie Georges Vauraz
Costumes Axel Boursier
Création vidéo Jérémy Vissio
Régie générale Camille Jamin
Régie plateau Malène Seye
Régie son et lumières Guillaume Rouchet
Habillage Andréa Millerand

Coproduction En Scène ! Productions ; À Mon Tour Prod ; Tcholélé Théâtres
Soutiens Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN, le Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Le Salmanazar – Scène de création et de diffusion d’Épernay, la Ville d’Ablon-sur-Seine – Centre Culturel Alain Poher, la Ville de Louvres – Espace Culturel Bernard Dagues, le Centre des Bords de Marne du Perreux-sur-Marne
Avec la participation artistique du Studio-ESCA
Avec le soutien de l’Adami

Durée : 1h50

Vu en mars 2024 au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris

Théâtre de la Concorde, Paris
du 9 au 22 mai 2025

Palais des Rencontres, Château-Thierry
le 5 juin

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La création de « Pôles internationaux de production et de diffusion »

9 mai 2025 à 10:21
Représentation jeune public au Gymnase (CDCN, Roubaix) Photo Frédéric Iovino

Représentation jeune public au Gymnase (CDCN, Roubaix) Photo Frédéric Iovino

Le Ministère de la culture vient de désigner 11 « Pôles internationaux de production et de diffusion », dotés pour 2025 d’un budget de 1 365 000 euros. Il remplace le dispositif des pôles européens de production. 

La mise en place de ces PIPD intervient dans le cadre du plan « Mieux produire, mieux diffuser à l’international ».

Ces pôles vont permettre de regrouper les efforts et les moyens de plusieurs institutions de la création artistique afin de produire et diffuser des œuvres (Spectacles, expositions) qui s’insèrent pleinement dans les circuits de coopération et de diffusion européens et internationaux. Le soutien ministériel leur est octroyé pour une durée de cinq ans, selon un cahier de charge commun.

Le financement cumulé de ces 11 pôles représentera 1 365 000 euros pour 2025, soit une progression de 515 000 euros par rapport au dispositif des pôles européens de production, que les pôles internationaux remplacent désormais, pour plus d’efficacité et de rayonnement de notre culture en France et à l’étranger.

Rachida Dati souligne que « la diffusion internationale est un enjeu clé pour renforcer la scène française : les pôles internationaux de production et de diffusion disposent désormais d’un cadre et d’objectifs communs pour accompagner les équipes artistiques françaises dans leur développement à l’international. »

Ce programme est piloté conjointement par le ministère de la Culture et par les principaux acteurs français de la coopération et de la mobilité internationales – l’Institut français, l’Office national de diffusion artistique, Relais Culture Europe et On the Move. Ceux-ci ont été impliqués tant dans la définition du programme que dans la sélection des lauréats.

À l’issue d’une procédure de sélection qui a permis d’examiner 18 candidatures, dans un souci d’équilibre entre territoires et disciplines artistiques, la ministre de la Culture a décidé d’attribuer aux 11 projets suivants l’appellation de « Pôle international de production et de diffusion » :

  • PIPD « Faire corps » : Maison et Biennale de la danse de Lyon, Château-Rouge (SCIN, Annemasse), ECLAT (CNAREP, Aurillac)

Orientation : danse et arts du mouvement (cirque, performance, cabaret, formes hybrides), avec orientation espace public

  • PIPD « RISE : Réseau International de Sonorités Expérimentales » : La Muse en circuit (CNCM), Festival Musica, Association des CNCM

Orientation : musiques électroniques et expérimentales

  • PIPD « Normandie Pôle international mutualisé, coopératif et transdisciplinaire » : La Comédie de Caen (CDN), Le Volcan (SN, Le Havre)

Orientation : pluri-, transdisciplinaire, art relationnel et participatif, création jeune public

  • PIPD « Scènes unies du Nord » : Le Phénix (SN, Valenciennes), La Maison de la Culture d’Amiens (SN), Le Manège (SN, Maubeuge), La Rose des Vents (SN, Villeneuve d’Ascq)

Orientation : transversal spectacle vivant (théâtre, performance, danse…)

  • PIPD « Pôle Euroméditerranéen de Production » : Théâtre de la Bastille (Paris), L’Agora (SN, Evry), Théâtre des 13 vents (CDN, Montpellier), Théâtre Joliette (SCIN, Marseille)

Orientation : transdisciplinaire (écriture contemporaine, théâtre, danse), esthétiques minoritaires, multiculturelles, scènes du Sud global

  • PIPD « Arts dans l’espace public » : Lieux Publics (CNAREP, Marseille), Le Cratère (SN, Alès), L’Atelline (SCIN, Juvignac), FAI-AR (Marseille)

Orientation : création en espace public, toutes disciplines confondues

  • PIPD « Circ-Ino, pour un cirque international en transition » : La Grainerie (SCIN, Toulouse), Circa (PNC, Auch), La Verrerie (PNC, Alès), ESAC’TO Lido (Toulouse)

Orientation : arts du cirque

  • PIPD « Danse Enfance Jeunesse » : Le Gymnase (CDCN, Roubaix), L’Echangeur (CDCN, Château-Thierry), La Faïencerie-Théâtre de Creil (SCIN), Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, La Maison Danse (CDCN Uzès)

Orientation : danse jeune public

  • PIPD « Ailleurs & Ici » : Points communs (SN, Cergy), Fondation Royaumont (CCR), Ecole nationale supérieure d’art de Cergy, La Briqueterie (CDCN, Vitry), Centre national de la danse, EPPGHV La Villette

Orientation : performance, danse

  • PIPD « SPIRITE » : Bonlieu (SN, Annecy), La Comédie de Valence (CDN), et partenaires associés : Malraux (SN, Chambéry) et Comédie de Clermont-Ferrand (SN)

Orientation : transdisciplinaire, formes hybrides, esthétiques de la rencontre

  • PIPD « Ecotone » : MECA (FRAC, Bordeaux), CAPC-Musée d’art contemporain (CACIN, Bordeaux), Credac (CACIN, Ivry-sur-Seine). En qualité de premier pôle arts visuels en préfiguration, ce PIPD bénéficiera d’un accompagnement spécifique.

Orientation : arts visuels

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La programmation du 11 • Avignon pour le Off 2025

9 mai 2025 à 11:51

Le 11 • Avignon proposera 31 spectacles dans 3 salles et aux Espaces Mistral cet été dans le Off du 5 au 24 juillet 2025.

« Faire théâtre est, pour nous, toujours un combat, un acte de résistance par la poésie ; construire une « Sélection du OFF » comme une signature, une envie de dire notre monde, notre humanité, de les interroger ; un geste politique en somme » expliquent Fida Mohissen & Laurent Sroussi, les directeurs du 11 qui ont choisi de privilégier l’écriture contemporaine pour cette édition.

« Eu égard à l’investissement des compagnies et aux risques qu’elles prennent, nous avons le devoir et le droit de l’exigence artistique et professionnelle, le droit et devoir de tenir une ligne artistique cohérente et de la défendre. Nous avons la chance d’accueillir, exclusivement, des auteur•ices vivant•es, ancré•es dans notre monde, dans notre histoire, des compagnies et des artistes qui défendent ces nouvelles écritures. »

La programmation

9h50 • Ça ne se fait pas
Marie de Dinechin et Gabriel Chirouze / Frédéric Fisbach
Ensemble Atopique II – Compagnie conventionnée par la DRAC – PACA

10h • Notre Jeunesse
Olivier Saccomano / Anaïs Assémat
L’Eau Qui Brûle

10h • keshi
Solenn Denis / Antonin Chalon
CAMéLéON

10h15 • Théâtre Mode d’emploi
Benoît Lambert et Hervé Blutsch / Maïanne Barthès
Compagnie Spell Mistake(s)

10h30 • L’Archipel
Denis Lachaud / Jean-Philippe Naas
Compagnie en attendant…

10h45 • Quatre Mains
Alexandre Koutchevsky / Jean Boillot
Compagnie La Spirale – Jean Boillot

11h • Bleu
Guérin Anna Lemonaki
Compagnie Bleu en Haut Bleu en Bas

11h15 • Les Subversives
Claire Fretel, Tiphaine Gentilleau et Cécile
Les Filles de Simone

11h45 • Ce que j’appelle oubli
Laurent Mauvignier / Sophie Langevin
JUNCTiO

11h45 • L’ouvrir
Morgan•e Janoir
Sorcières & cie / Bureau des filles

12h • Made in France
Samuel Valensi et Paul-Eloi Forget
Compagnie La Poursuite du Bleu

13h05 • Les Peintres au charbon
Lee Hall / Adrien Popineau
Compagnie Les Messagers et Fabriqué à Belleville

13h25 • La fille qui se sauve
Clea Petrolesi et Catherine Le Hénan
Cie Amonine

14h • Paradoxal
Marien Tillet
Le Cri de l’Armoire

14h55 • La Tête Ailleurs
Camélia Acef et Youri Rebeko / Victor Bourigault
Compagnie Minds at Work et Fabriqué à Belleville

15h05 • Wasted
Kae Tempest / Martin Jobert
Théâtre de la Mascara / Méchant méchant

15h45 • Il n’y a pas de Ajar
Delphine Horvilleur / Johanna Nizard et Arnaud Aldigé
En Votre Compagnie

16h20 • Viril(e•s)
Marie Mahé
Compagnie DTM 9.4

16h45 • Lichen
Magali Mougel / Julien Kosellek
estrarre

17h35 • L’art d’avoir toujours raison
Sébastien Valignat & Logan de Carvalho
Compagnie Cassandre

17h55 • A M O R
Marjolaine Minot, Günther Baldauf & Guillaume Prin / Günther Baldauf
Compagnie Marjolaine Minot

18h35 • Ce pays qui nous était destiné
Aurore Paris / Vincent Menjou-Cortès
Salut Martine

19h15 • Derrière
Nicolas Chaigneau & Claire Laureau
pjpp

19h15 • Fils du hip-hop
David Farjon
Compagnie Légendes urbaines

19h40 • Ma Foudre
Laura Mariani
Compagnie La Pièce Montée et Fabriqué à Belleville

20h20 • Les Histrioniques
Collectif #MeTooThéâtre
La Fugitive

20h50 • La vie rêvée
Kelly Rivière
Innisfree

21h30 • Roda Favela
Laurent Poncelet
Compagnie Ophélia Théâtre – direction Laurent Poncelet (France)
& Pé No Chão (Recife-Brésil)

21h45 • Article 353 du code pénal
Tanguy Viel / Emmanuel Noblet
À l’Envi et Les Choses de la Vie

22h20 • Complexes
Amélia Colonnello
L’Ancre – Théâtre Royal

22h35 • Happy Apocalypse
Jean-Christophe Dollé / Clotilde Morgiève
f.o.u.i.c

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