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Reçu aujourd’hui — 12 mai 2025

Assoh Babylas – à l’école de Babylone

12 mai 2025 à 12:53

Assoh Babylas fait un retour remarqué sur la scène du reggae avec son album intitulé  À l’école de Babylone. 12 titres qui sortent le 2 mai 2025 sur des notes de reggae africain. Cet artiste militant nous émerveillera avec son nouvel album, qui est distribué par son propre label, Vidole Prod.

Step by step, on marche sur Babylone !

« Agnagnon » démarre sur de beaux cuivres à la Dean Frazer avant de partir une rythmique reggae très dynamique. Le refrain rentre dans la tête et fera à coup sûr les beaux jours des concerts où il sera repris en chœur. Un titre percutant, à la manière d’Assoh Babylas, qui met en lumière la jeunesse africaine, symbole de l’espoir pour l’Afrique et pour l’humanité tout entière !

« Mama Africa » est la suite logique avec une rythmique rapide, dansante, mais consciente. Un refrain en français, les couplets en Fon (dialecte du Bénin), du pur reggae africain, où l’on ressent l’amour de l’artiste pour le lieu de naissance de toute chose et tout humain.

Ta gentillesse m’est éternelle Mama Africa !

« Babylone » a un « je ne sais quoi » d’un titre de Lucky Dube, enrichi par les cuivres. On est bien dans le "Babylon system" dénoncé par Bob Marley il y a des décennies. Les choses changent elles vraiment ? Des politiques qui ne voient que leur intérêt, leur compte en banque au détriment de leur peuple qui souffre. Toujours plus de sacrifices, toujours plus de gens dans la misère. Levons-nous, battons-nous et chantons avec Assoh Babylas nos colères et nos espoirs.

« Allomankpé » se concentre sur un reggae plus traditionnel, bien que la guitare ait un son très Afrique de l’Ouest. Un morceau qui fera chalouper, danser. La ligne de base rentre bien dans la tête.

Assoh Babylas à travers la politique, la conscience et l’écologie

« Politruque » commence par une rythmique de tambours nyabinghi, suivie d’une mélodie de guitare. Ce titre puissant nous raconte comment les chefs de pays africain, mais aussi européens, manipulent le peuple avec leurs belles paroles. Là où ils sont censés protéger, ils mitraillent (au propre comme au figuré!) le peuple qui ne peut subir la dictature (avouée ou dissimulée) de ceux qui se veulent les Grands du Monde.

« Rayon De Soleil » est un titre plus léger que le précédent avec un rythma accélère qui fleure bon l’étoile de notre système solaire. On peut déceler aussi à travers ce titre une pointe de nostalgie dans un temps ou le soleil est plus généreux en Afrique que dans l’Hexagone !

« Les Oubliés »est un titre percutant qui met en lumière l’exploitation fréquente des enfants de mères célibataires. Tout comme « Mr Kinois » de Thomso, les enfants sont utilisés comme esclaves, dans les fameuses mines de cobalt qui vont servir pour nos téléphones portables, nos ordinateurs, l’électronique de plus en plus présente dans les automobiles. Sans compter l’exploitation sexuelle de certains d’entre eux, même à des milliers de kilomètres de chez nous, ne les oublions pas !

Dans un autre style, « Pollution » est tout aussi prenant. Les cuivres de départ nous rappellent les titres magnifiques de Burning Spear, on ne peut qu’être attentif au message. Le continent africain, malheureusement, devient la poubelle de la planète. Alors que le sujet de l’écologie est sur toutes les lèvres, il ne faut pas s’étonner de constater que des cargaisons diverses sont déchargées dans les ports africains. On continue de bafouer le peuple noir.

La destinée et le témoignage d’un artiste reggae engagé

« Destiny » sonne comme un bon vieux reggae roots jamaïcain. Et cela fait du bien ! Cette basse qui nous prend au creux de l’estomac pour ensuite vibrer dans tout le corps, une vraie musicothérapie avec la voix puissante de l’artiste sur un titre chanté en dialecte Fon ou Wolof. Laissons-nous transporter vers notre destinée !

La rythmique de « Sectarisme » se veut plus sautillante. On croirait même entendre un balafon cher à Jahkasa. Une fois de plus, Assoh Babylas, interpelle, dénonce, ce qui au départ pourrait être une religion, mais très vite dérive pour être une secte. Se pose aussi l’imposition des religions monothéistes là où l’Afrique originelle était plus animiste. Les missionnaires en ont décidé autrement.

« Témoins » est un triste constat. Sur le papier, cela sonnait bien, mais ceux qui devaient être des aides, des ouvriers, pour relever l’Afrique, se sont révélés être des tyrans. L’artiste n’a pas la langue dans sa poche et accuse la Chine comme dernier pilleur de l’Afrique, mais l’Europe n’est pas épargnée. Le continent le plus riche du monde exploité par les autres continents pour ne laisser que des miettes aux habitants.

« Réveil » est la suite du précédent morceau avec des phrases fortes. Trop de colonisation, de militaires, logiquement déployés pour faire reculer le terrorisme, protéger les populations alors qu’en réalités, les gouvernements lorgnent du côté des sous-sols africains riches en minerai.

Le présent est la continuité du passé colonial esclavagiste.

Avec  À l’école de Babylon, Assoh Babylos frappe encore plus fort que dans son précédent album, Taximan de 2013 (la grosse chronique ici) ! On se met tous en rang derrière ce chanteur pour combattre Babylone !

Les Choristes

Outre Assoh Babylas, qui chante aussi bien en tête qu'au niveau des chœurs, on retrouve :

  • Julie Brou Rémi, une des choristes de Tiken Jah Fakoly. Elle participe à de nombreux albums, comme ceux de Tiken Jah Fakoly, Colocks, Max Livio, mais également sur l'album Taximan de Assoh Babylas ;
  • Olyza Zamati est une choriste expérimentée qui collabore avec de nombreux artistes renommés, notamment Tiken Jah, Alpha Blondy, Ismael Lo, Salifk Keita, Chamsia Sagaf, Youssou N'Dour, Omar Père, Bernard Lavilliers, Ayo, Zaz et Martin Solveig. Elle contribue aussi aux chœurs de l'album La Mort Des Justes , d' Assoh Babylas, sorti en 2006 !

Les zicos

On retrouve des musiciens de renom sur cet album avec :

  •  Grégory 'Zigo' Mavridorakis à la batterie, batteur du groupe Dub Inc ;
  • Assouan Valérie 'Valess' Richard à la basse, actuel bassiste de Tiken Jah Fakoly ;
  • Wurie Muctaru, claviériste, compositeur et arrangeur, collabore avec Clinton Fearon, I Jah Man Levi et Mo'Kalamity ;
  • Xavier 'Kubix' Bêgue,  on ne présente plus ce guitariste réputé qui accompagne les plus grands artistes jamaïcains, anglais et français lors de leurs tournées en France.
  • Andrew Diamond aux percussions, actuel ingénieur du son du groupe Steel Pulse ;
  • Rico Gaultier au saxophone, qui comme Kubix, accompagne les plus grands artistes reggae ;
  • Thomas Henning au trombone.

Derrière les consoles

Benjamin Jouve enregistre et mixe À l’école de Babylone. Il est bien connu dans la ville de Saint-Étienne et auprès des amateurs de reggae. C’est lui qui s’occupe du son pour les enregistrements en studio et les concerts de Dub Inc. L’essentiel de l’album est enregistré dans les studios Greenlad de Saint-Étienne. Assoh Babylas produit son album sur son propre label, Vidole prod.

Assoh babylas

les gros détails

Assoh BabylasA l’école de babylone
Vidole Prod. / Inouï Disctribution 
Sortie le 02/05/2025 en digital et en CD
pour le commander,  c'est ici

Tracklist :

  1. Enangnon
  2. Mama Africa
  3. Babylone
  4. Allomankpé
  5. Politruque
  6. Rayon De Soleil
  7. Les Oubliés
  8. Pollution
  9. Destiny
  10. Sectarisme
  11. Témoins
  12. Réveil

le site d'Assoh Babylas

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